Sessions d’écoutes chez Son-vidéo : épisode 3

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Mis à jour le 26 février 2019

Au menu de notre déjeuner musical, deux paires d’enceintes Cerwin Vega, les compactes XLS 6 et les colonnes XLS28, écoutées comparativement aux Highland Audio Oran 4305 et aux Monitor Audio MR2, le tout sur un couple d’électroniques Cambridge Audio 640C et 640A.

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas Cerwin Vega, il faut savoir que la marque américaine est incontournable dans le monde de la sonorisation professionnelle, de concerts et de salles de cinéma. Cette expérience qualifie t’elle la marque pour réaliser des enceintes performantes en HiFi et en Home-cinéma ?

Esthétiquement, les XL6 et XLS28 sont très typées sono, avec des pavillons apparents et un haut-parleur de grave-médium avec membrane noir charbon et suspension rouge pompier, qu’une fine grille peine à dissimuler. Dans ces conditions, nous mentirions en prétendant que les enceintes Cerwin Vega orneront élégamment votre salon. Elles ont très clairement davantage leur place dans une pièce dédiée au home-cinéma, discipline dans laquelle elles pourraient bien exceller d’ailleurs.

Nous avons commencé par écouter les compactes XL6, dont la formulation est plutôt atypique en HiFi, avec un 16 cm chargé en bass-reflex par deux petits évents circulaires en position arrière. Ce haut-parleur est relayé dès 2 kHz par un tweeter au ferrofluide monté sur pavillon. L’héritage sono est donc clairement revendiqué. Pour rappel, l’intérêt du pavillon est de permettre à un haut-parleur de reproduire à niveau élevé des fréquences qu’il peine naturellement à produire. Pour ce tweeter, il agit comme un porte-voix, amplifiant les fréquences médium. Autre point hérité du monde sono, l’accord bass-reflex est fixé dans le grave à 50 Hz (contre 40 Hz pour les Monitor Audio par exemple), afin d’augmenter la tenue en puissance. L’emploi d’un tweeter au ferrofluide n’est donc pas étranger à cette volonté d’offrir une bonne tenue en puissance. Pour information, le ferrofluide, comme son nom le suggère, est un fluide (solvant organique) contenant des nanoparticules d’oxyde de fer, qui sous l’action du courant électrique produisent un fort champ magnétique. La tenue en puissance de tels tweeters – correctement filtrés va sans dire – est également importante. Voilà pour la technique pure.

A l’écoute, l’aigu très délié est doux. L’articulation est liée au pavillon et le côté « sucré » caractéristique du ferrofluide. En résulte un haut du spectre très analytique, sans débordement inutile. Le haut-parleur de grave-médium est surprenant de linéarité, frappe sec, mais ne descend pas bien bas. Sur I Need A Dollar d’Aloe Blacc, le pied de caisse est bien trop en retrait et l’écoute n’a rien de physique. Pourtant la caisse est oppressante sur ce titre. Ce n’est pas bien mieux avec les Monitor Audio MR2. Le Think d’Aretha Franklin manque également d’assise, à cause vraisemblablement du mixage montant de notre CD. Notre sentiment est qu’on ne fait pas de miracles avec des enceintes bibliothèques dans une pièce de 30 m²…

Pour nous en convaincre, nous réécoutons ces deux morceaux sur les Highland Audio Oran 4305. Clairement, ces colonnes sont bien mieux équilibrées. Le médium n’est pas en avant comme sur les Monitor Audio MR2 et le grave bien plus consistant. Décidément, cette Oran 4305 est plaisante, peu importe les électroniques associées et le mixage du disque.

Vient ensuite l’écoute de la colonne Cerwin Vega XLS28. Il s’agit d’une trois voies, avec deux haut-parleurs de grave de 20 cm (charge bass-reflex), d’un haut-parleur médium de 13 cm et du même tweeter au ferrofluide que la XLS6, monté sur pavillon donc. L’écoute est mieux équilibrée dans le grave, mais le médium est un peu projeté, ce que contribue à durcir l’écoute. C’est propre, mais comme pour la XLS6, l’émotion n’est pas là.

Pour finir, nouvelle écoute des Monitor Audio MR2 et d’Aretha Franklin, cette fois en abandonnant les électroniques Cambride Audio pour le couple Denon PMA-1510 / DCD-1510 … et c’est le jour et la nuit. L’écoute si montante et agressive s’équilibre, avec un bas-médium et un haut-grave bien plus présents.

La conclusion du jour est que si vous possédez des disques mal mixés, vous avez intérêt à écouter votre musique sur des colonnes plutôt que sur des compactes ? ou alors épaulées par un caisson de grave ? et de posséder des électroniques de très haute qualité.

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6 commentaires

  1. Après ces écoutes, il est vrai que les Cerwin Vega, esthétiquement parlant ne sont pas vraiment adaptées à nos salons. En tout cas pour ma part, mais d’une oreille non expérimentée, l’écoute est très agréable !

    Il n’en reste pas moins qu’à mon goût jusqu’ici, la composition Highland + Cambridge reste ma préférée, rapport qualité, émotion, prix.

  2. Je trouve que les enceintes Cerwin Vega ont une finition qui rappelle le domaine de la sonorisation (domaine de prédilection de cette marque). J’ai préféré la XLS28, bien que celle-ci ne descende pas assez dans le grave. Un médium présent mais pas assez à ma convenance. La XSL6 avait un grave trop absent selon toutes les personnes présentes à cette session d’écoute.

    On revient sur les Oran 4305. Et là, bonne surprise. Un message musical respecté sans aucune agressivité. Pour cette session je m’incline devant les Highland Audio Oran 4305.

  3. Ma préférence va incontestablement vers les Highlands fluides et précises, avec une empreinte auditive toute en douceur.
    Les Cerwin ne sont pas mal aussi, mais plus de « boost » – je dois dire que c’est un peu fatigant au niveau auditif… Je crois que ce sont les fréquences « medium » qui sont très présentes, mais bon comme elles sont généralement destinées à une clientèle pro pour du mixage je pense que c’est ce qui a de mieux. Esthétiquement parlant, pas du tout adaptées à mon intérieur contrairement aux enceintes Highlands beaucoup plus raffinées…

  4. Les Cerwin Vega s’illustrent sur le registre aigu/médium, en revanche les basses m’ont semblé plutôt en retrait, je m’attendais à quelque chose de plus démonstratif (même si les colonnes XLS28 sont évidemment nettement plus convaincantes que les compactes XL6 sur ce point). Concernant le choix des sources et de l’amplification, la démonstration est faite : à ne pas négliger !

  5. D’un seul coup d’œil, on remarque bien que ces enceintes proviennent directement du milieu PRO! La première impression est qu’elles risquent de ne pas être très « WAF », dans un salon…A voir donc plus dans une salle dédiée, la lumière éteinte, éventuellement…

    La partie son n’est cependant pas mauvaise, et s’exprime dans un registre plutôt « sec » et d’une bonne dynamique. En comparaison des KEF Q300 et des MONITOR AUDIO MR2, déjà testées, on est un peu loin dans l’exigence sonore des ces deux modèles. Les colonnes donnent plus d’ampleur et d’espace, grâce à un grave plus prononcé. On les destinera je pense plus alors, à une configuration home-cinéma, qu’à de la HIFI, au sens où l’on pourrait l’entendre, où il manque des choses à mon sens.

  6. Un look « brut de fonderie » qui rien à voir avec des colonnes classiques comme les Highland Audio Oran 4305. Elles viennent de la sono que ce soit esthétiquement ou bien musicalement. Je les considère destinée au home cinéma et non à de l’écoute musicale. Un son agréable mais moins chaleureux que les Highland. Un produit intéressant!

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