Interview de Charlie Randall, directeur général de McIntosh Laboratories

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Mis à jour le 26 février 2019

Entré chez McIntosh en 1985, après des études en génie électrique à l’Institut de Technologie de Rochester, Charlie Randall a effectué toute sa carrière professionnelle au sein de l’entreprise américaine. Directeur de l’ingénierie, il a participé au développement de dizaines d’électroniques de prestige et s’est par ailleurs investi dans le développement de l’exceptionnelle gamme ?car audio? de la marque américaine. C?est sous son égide que s?est opérée la révolution numérique de la marque qui, très tôt, a proposé à ses clients des amplificateurs intégrés équipés de DAC audio permettant la prise en charge des musiques dématérialisées. Depuis 2001, Charlie Randall est le président et directeur général de McIntosh Laboratories.

Son-Vidéo : Comment définiriez-vous le son McIntosh ?

Charlie Randall : Le son McIntosh est par définition parfaitement neutre et cela depuis la création de la marque. C’est une question de philosophie. Chez McIntosh, nous pensons que chaque artiste et chaque ingénieur du son possèdent leur propre signature sonore, dont ils marquent leurs enregistrements. En tant que fabricant d’électroniques audiophiles, notre métier consiste précisément à reproduire cette signature de la manière la plus rigoureuse possible. Et cela depuis plus de 60 ans.

S.V : McIntosh est une marque légendaire qui n’a jamais perdu son aura : comment expliquez-vous un tel succès ?

C.R : Sans doute parce que nous sommes restés fidèles à nos racines. Nos clients et nos partenaires y sont certainement sensibles. McIntosh propose depuis toujours des électroniques conçues et développées selon un cahier des charges extrêmement rigoureux, afin d’offrir un niveau de qualité très élevé. De la même manière, nous sommes très soucieux de la qualité de nos services, avant et après-vente.

S.V : Y a t’il encore un marché pour des électroniques premium ?

C.R : Oui, c’est évident. Au fil des années, la façon d’écouter, d’accéder à la musique a changé et continue d’ailleurs de changer. On consomme parfois plus la musique qu’on ne l’écoute, mais pour autant, les auditeurs cherchent en permanence à améliorer leur expérience d’écoute. Plus de fidélité, plus de plaisir, la quête est perpétuelle. Sans doute est-ce dans la nature humaine, tout simplement.

Mc Intosh MHA100

S.V : McIntosh est une référence pour le son analogique, pourquoi avoir si vite franchi le cap du numérique en intégrant des DAC à vos amplis ?

C.R : Nous avons été reconnus pour la qualité de nos lecteurs de CD-Audio, qui évidemment embarquent tous un DAC. Nous étions ainsi prêt à franchir le pas car nous possédions une excellent maîtrise des techniques de conversion. La musique étant de plus en plus souvent dématérialisée, intégrer des DAC à nos amplificateurs était le meilleur moyen d’en faciliter l’écoute pour nos clients. Cela s?est fait très naturellement.

S.V : Les DAC McIntosh sont compatibles 32 bits et 192 kHz, mais pas encore avec le DSD dont il est de plus en plus question…

C.R : C’est une technologie sur laquelle nous travaillons actuellement, car elle présente un réel intérêt. Nous sommes très à l’écoute des besoins de nos clients et des avancées technologiques..

S.V : Les platines vinyle McIntosh sont elles très demandées ?

C.R : Oh que oui ! Nos platines ont été étroitement développées avec les préamplis phono dont elles sont équipées, d’où leurs excellents performances musicales. Elles ont d’ailleurs une très bonne réputation.

S.V : Quelle part de vos ventes représentent les électroniques à tubes ?

C.R : C’est une information confidentielle… mais je peux vous dire que notre préampli stéréo le plus prisé est le McIntosh C2500, qui se trouve précisément être un modèle à tubes de puissance. L’engouement pour cette technologie reste très fort.

McIntosh MHA100

S.V : Pouvez-vous nous parler du McIntosh MHA100, présenté comme un ampli casque mais qui semble être bien plus ?

C.R : Le MHA100 est bien plus qu’un ampli casque, c’est vrai. Nous l’avons développé afin d’offrir à celles et ceux qui aiment l’écoute au casque, la possibilité d’accéder facilement à leurs musiques, qu’elles soient analogiques ou numériques. Voilà pourquoi il est équipé d’un DAC USB avec entrées digitales. Permettre à l’auditeur de brancher une paire d’enceinte nous a semblé un « petit plus » nécessaire.

S.V : Quels sont les produits McIntosh qui connaissent le plus gros succès ?

C.R : Ce ne sont pas tant certains modèles qui se distinguent par leurs ventes que certaines séries. Nos clients sont souvent friands de systèmes complets et sans qu’il soit rare que nous vendions séparément nos produits, nos clients s?équipent bien souvent d’un système avec source, préampli et ampli. Dans l’absolu et très sincèrement, tous nos produits se vendent bien.

S.V : Prévoyez-vous de lancer de nouveaux produits prochainement ?

C.R : McIntosh est une marque très active, nous travaillons en permanence sur de nouvelles électroniques : amplis, préamplis, lecteurs optiques, DAC…. Notre prochain lancement majeur interviendra au CES (NDLR, début janvier 2015).

S.V : Quel système audio possédez-vous personnellement ?

C.R : Je possède un système hi-fi stéréo et un système multicanal McIntosh. Comme j?aime à connaître parfaitement tous nos produits, j?en change assez fréquemment.

S.V : Quel est votre meilleur souvenir musical ?

C.R : J’en ai beaucoup ! Mais celui qui m’a le plus marqué est certainement The Wall of Sound (NDLR : un mur d’enceintes conçu pour le groupe The Grateful Dead dans les années 70, avec plus de 600 haut-parleurs alimentés par 48 amplificateurs McIntosh 2300 de 600 W chacun).

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