Test Audioquest Jitterbug

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Mis à jour le 26 février 2019

L’Audioquest Jitterbug est un filtre USB passif, destiné à améliorer la qualité du signal audio et du courant d’alimentation transmis à un DAC USB. Cet appareil est donc aussi utile aux DAC alimentés par le port USB d’un ordinateur, qu’à ceux disposant de leur propre alimentation.

L’existence même du Jitterbug incite à s’interroger sur les performances des ports USB des différents appareils amenés à lire de la musique, qu’il s’agisse d’ordinateurs de bureau, de portables, de NAS, de smartphones ou de tablettes Android. Qui n’a jamais essuyé des micro-coupures pendant la lecture ou entendu des parasites pendant le déplacement d’une souris ? Pour conter une anecdote, nous avons dû renoncer à commercialiser un baladeur audio – au son pourtant exceptionnel – parce qu’il était trop sensible aux parasites en mode DAC USB.

Audioquest JitterBug

Audioquest Jitterbug : le contrôleur USB, maillon faible de la chaîne audio

Pour être propre à une application hi-fi, un composant électronique doit être protégé des perturbations électriques et radio-fréquence. Pour cette raison, nombre de platines CD audiophiles séparent circuits analogiques et numériques et procèdent à de multiples blindages des composants sensibles. Le contrôleur USB d’un ordinateur ne fait malheureusement jamais l’objet de tels traitements. Il suffit d’ouvrir un PC de bureau pour s’apercevoir que la puce de contrôle USB est logée à proximité du processeur ou que l’alimentation n’est pas blindée. Pire, les ports USB sont souvent reliés aux connecteurs logés en façade par des fils en l’air (non blindés). Par conséquent, le courant d’alimentation et les données transmises sont en permanence soumis à des perturbations, ce qui peut provoquer des erreurs de transmission. Pour y remédier, les données sont transmises avec des codes de correction d’erreur, afin que les données corrompues soient transmises à nouveau. C’est ainsi qu’un fichier (photo, zip, etc.) est toujours parfaitement copié.

Mais lorsque l’appareil recevant les données est un convertisseur audio (DAC), cette correction d’erreur n’a pas lieu – sans quoi la lecture s’interromprait.

Dans le meilleur des cas, le contrôleur USB du DAC s’assure de la bonne synchronisation du flux de données grâce à une ou plusieurs horloges… mais pas de l’intégrité des données. Ainsi, dans la succession de 0 et 1 qui composent la musique, des 1 peuvent être pris pour des 0. À l’écoute, cela ne se traduit pas un artefact que si la quantité de données corrompues est massive (on entend alors un clic). En revanche, les quelques bits corrompus auront une incidence sur l’intelligibilité du message sonore, qui sera moins précis et souvent plus « dur ».

Audioquest JitterBug

Audioquest Jitterbug : comment fonctionne t’il ?

L’Audioquest Jitterbug est un périphérique passif, dans lequel sont mis en oeuvre des résistances, des condensateurs et de petites selfs. Son fonctionnement précis est gardé secret par Audioquest, mais le principe est de réduire le bruit de fond des signaux électriques pour fournir un signal plus facilement interprétable par le DAC (éviter qu’un 1 soit pris pour un 0). L’appareil ne nécessite aucun pilote et il suffit de le brancher entre l’ordinateur et le DAC.

Nous avons utilisé trois DAC pour nos tests du Jitterbug : l’Audioquest DragonFly 1.2 (alimenté par l’ordinateur), le Sony PHA-1AEU (avec batterie) et le HiFiMAN EF2C (alimentation externe). Le Jitterbug s’est avéré incompatible avec le DAC à tubes HiFiMAN EF2C, produisant un son complètement haché, impropre à l’écoute. Les deux autres DAC n’ont posé aucun problème. Associé à la sortie USB OTG d’un smartphone Android, l’Audioquest Jitterbug en a empêché la détection du Sony PHA-1AEU (qui fonctionne pourtant très bien seul).

L’Audioquest Jitterbug a-t-il une influence sur le jitter ?

Il n’y aucune raison pour cela. Rappelons que le jitter est un phénomène lié à une mauvaise synchronisation entre deux appareils échangeant des données numériques, le second procédant en temps réel à leur conversion en signaux analogiques (audio ou vidéo). Pour fonctionner, un DAC a besoin de recevoir des données audio à intervalles réguliers. Ces intervalles sont déterminés par une ou plusieurs horloges dans le DAC, qui imposent au contrôleur USB de transmettre les données à tel ou tel rythme. Si ce rythme n’est pas respecté, certains 0 et 1 sont reçus en avance ou en retard. Il en découle un son terne et agressif, avec une scène sonore aux dimensions étriquées. Le Jitterbug n’intervient en rien dans le cadencement des données et ne peut en théorie par réduire le phénomène de jitter.

Audioquest Jitterbug et Dragonfly

Audioquest Jitterbug : impressions d’écoutes et conclusions

Avec ou sans Jitterbug, ce n’est pas franchement le jour et la nuit. Le caractère du DAC employé reste le même et ses éventuels défauts ne sont pas gommés. Le message sonore gagne toutefois en cohérence et en transparence. L’écoute est ainsi apaisée. L’arrière-plan nous a semblé plus silencieux, permettant aux notes de mieux s’éteindre et à certains détails de mieux s’extraire du message.

L’Audioquest Jitterbug nous semble devoir profiter prioritairement aux ordinateurs équipés de ports USB sujets aux parasites, ainsi qu’aux DAC alimentés par USB. Les DAC disposant d’une source d’alimentation propre ou externe profiteront toutefois du traitement appliqué au signaux électriques audio. Ce petit adaptateur apporte une certaine sérénité à l’écoute.

 

 

 

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2 commentaires

  1. quelque chose m’échappe, le protocole USB contient une correction d’erreur materiel. comment le DAC peut t’il avoir des donnés erronés, seul un manque de mémoire tampon peut occasionné des cupures, car dans les produits utilisant une communication, l’emetteur recepteur est équipé d’un buffer pour éviter les ruptures de communications. d’autre part je souhaité savoir comment le jitter interviens, car si un DAC est cadencé par sa propre horloge, il va lire au rythme de celle ci les donné contenue dans le Buffer mémoire et les latences de retransmissions ne sont pas perçu. Je ne trouve pas de schéma qui montre le chemin des différents organes par le quel passe le signal, ce qui aiderai à la compréhension.

  2. AudioScienceReview a fait un test relativement poussé, le résultat est sans appel : ne gaspillez pas votre argent, ce petit bout de plastique ne change absolument rien (et c’est parfaitement logique). Encore une belle invention vouée à faire les poches des plus crédules.

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