Test : Davis Acoustics Balthus 50 & Balthus 70

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Mis à jour le 26 février 2019

Test des enceintes Davis Acoustics Balthus 50 et Davis Acoustics Balthus 70 cette semaine. La marque française nous a confié deux des trois colonnes de la série Balthus, cette gamme étant chapeautée par la Davis Balthus 90. Si savoir ce qu’un haut-parleur supplémentaire change à la restitution d’une enceinte vous intéresse, lisez donc ce qui suit.

Née il y a plus de 30 ans, la marque Davis Acoustics est une éminente spécialiste de la fabrication de haut-parleurs. La société spécialisée dans la fabrication de haut-parleurs, puis de kits d’enceintes et d’enceintes, commercialise de très nombreux modèles : enceintes compactes, enceintes colonne, enceintes centrales, enceintes encastrables ou encore enceintes embarquées. Davis Acoustics sous-traite également la fabrication de haut-parleurs pour d’autres fabricants d’enceintes. Sa gamme est très complète, du 10 au 38 cm, du large-bande au tweeter, avec aimants en ferrite et même Alnico.

Davis Balthus 50 et 70 : présentation

Les enceintes Davis Balthus 50 et Davis Balthus 70 sont des modèles colonnes à 3 voies. Le modèle Balthus 50 embarque trois haut-parleurs, contre quatre à l’enceinte Balthus 70, cette dernière affichant sur le papier des performances plus élevées en termes de sensibilité. Autrement dit, pour une même puissance injectée, l’enceinte Davis Balthus 70 produit un volume sonore plus important. Par ailleurs, la réponse en fréquence de la grande colonne est plus étendue dans le registre grave de 5 Hz, avec une fréquence d’accord à 40 Hz contre 45 Hz pour la Balthus 50.

  • Caractéristiques de la Davis Balthus 50 : 45 Hz à 20 kHz, sensibilité 91 dB, impédance de 8 Ohms (5 Ohms mini).
  • Caractéristiques de la Davis Balthus 70 : 40 Hz à 20 kHz, sensibilité 92 dB, impédance de 8 Ohms (4 Ohms mini).
Davis Balthus 50 et 70
Le haut-parleur de grave de 17 cm des enceintes Davis Balthus 50 et 70.

Davis Balthus 50 et 70 : haut-parleurs

L’enceinte Davis Acoustics Balthus 50 dispose d’un haut-parleur de grave, d’un de médium et un tweeter. Le haut-parleur de grave est un modèle à membrane en cellulose de 17 cm, avec suspension à demi-rouleau. Ce haut-parleur est plongé dans un volume d’air accordé en bass-reflex, avec résonateur frontal circulaire évasé. Un transducteur classique donc, dont la composition en fibres végétales offre souvent une sonorité neutre et un bon amortissement. Idéal donc pour la reproduction des basses fréquences. La Davis Balthus 70 est-elle équipée d’un haut-parleur de grave supplémentaire, chargé par un volume d’air commun (toujours en bass-reflex).

Le haut-parleur de grave des enceintes Davis Balthus est utilisé du grave (40/45 Hz) au bas-médium (400 Hz). Il est au-delà relayé par un haut-parleur spécifique aux fréquences médiums.

Davis Balthus 50 et 70
Le haut-parleur de 13 cm à membrane Kevlar de l’enceinte Davis Balthus 50.

Nos deux enceintes Balthus utilisent le même haut-parleur de médium. Il s’agit d’un modèle à membrane en Kevlar, une spécialité Davis depuis des décennies. Ce petit haut-parleur de 13 cm à membrane tressée jaune enduite se caractérise à l’écoute par un médium sec et précis, très vif. Il reproduit les fréquences de 400 Hz à 4 kHz. Fortement motorisé, ce haut-parleur de médium est chargé dans le même volume que le ou les haut-parleurs de grave. Il est donc pour ces deux colonnes également chargé en bass-reflex (ce qui est peu commun pour un haut-parleur de médium).

Davis Balthus 50 et 70
Gros moteur pour un si petit haut-parleur, qui plus est dédié aux fréquences médium, soit la promesse d’une grande énergie musicale.

Enfin, le tweeter est un dôme souple de 2,5 cm en tissu enduit, travaillant de 4 kHz à 20 kHz.

Davis Balthus 50 et 70
Le tweeter à dôme souple de l’enceinte Davis Balthus 70.

Davis Balthus 50 et 70 : design

Les enceintes Davis Balthus 50 et Davis Balthus 70 bénéficient d’une finition identique. La face avant est laquée tandis que les autres faces sont recouvertes d’une finition en vinyle imitation bois. L’ébénisterie en MDF est d’épaisseur moyenne (1 cm), mais les entrailles des enceintes laissent apparaître des renforts internes, pour augmenter la rigidité d’ensemble. Chaque enceinte est abondamment remplie de laine acoustique, afin de limiter les retours d’ondes. Enfin, le filtre de l’enceinte est directement fixé au bornier de chaque enceinte. Chaque enceinte dispose d’un piétement avec pointes de découplage dévissables et mousse amortissante.

Davis Balthus 50 et 70
À l’intérieur de l’enceinte Davis Balthus 50, laine acoustique et renfort de caisse.
Davis Balthus 50 et 70
Chaque enceinte Davis Balthus dispose d’un socle en mousse polyuréthane et de pointes de découplage dévissables.

Davis Balthus 50 et 70 : mise en oeuvre et impressions d’écoutes

Nous avons écouté les enceintes Davis Acoustics Balthus 50 et Balthus 70 avec l’amplificateur NAD C388, associé au lecteur Blu-ray UHD Panasonic DMP-UB900. La liaison entre la source et l’ampli était assurée par un câble Audioquest Cinnamon Optical, ainsi que par les câbles RCA Viard Audio Premium RCA-RCA. Les enceintes étaient reliées à l’amplificateur par des câbles NorStone W250. Nous avons écouté des fichiers audio numériques FLAC et visionné quelques films.

Davis Balthus 50 et 70
Le filtre électronique de l’enceinte Davis Balthus 50.

La différence entre les Balthus 50 et 70, c’est principalement un haut-parleur de grave supplémentaire, avec à la clé 1 dB de rendement et 5 Hz en plus dans les basses fréquences. Seulement voilà, l’apport de ce haut-parleur de grave supplémentaire a une très large influence sur le comportement de la Balthus 70. Rien d’anormal à cela, ni de spécifique à ces enceintes en particulier : l’emploi de deux haut-parleurs de grave plutôt qu’un seul change fondamentalement la restitution sonore.

Ce qui frappe à l’écoute comparative des Davis Balthus 50 et Balthus 70, ce n’est pas tant le caractère plus trempé de la 70 dans les basses fréquences que la scène sonore bien plus vaste qu’elle offre. La dimension verticale du message sonore est clairement plus importante et c’est immédiatement plaisant à l’oreille.

Par ailleurs, le tweeter semble filer plus haut dans l’aigu avec la Balthus 70 qu’avec la Balthus 50. Ceci s’explique très certainement par la courbe d’impédance de l’enceinte.

Davis Balthus 50 : la restitution se caractérise par un registre médium riche et organique, notamment dans ses sections basse et moyenne. Le petit haut-parleur jaune fait la part belle aux voix humaines et distille une importante somme de micro-informations. Les instruments à cordes jouissent d’attaques franches, pleines de matières. Selon les morceaux écoutés, on pourra déceler quelques duretés. Le registre grave ne brille pas par son extension mais davantage par sa nervosité, le haut-grave étant tonique et l’enceinte capable d’un timing intéressant. Les hautes fréquences sont bien placées, légèrement en retrait, ce qui favorise une profondeur plutôt plaisante. Le placement et l’inclinaison de ces enceintes sont déterminants pour positionner correctement les instruments et voix dans l’espace.

Davis Balthus 70 : les remarques précédentes sont en grande partie valables pour la Balthus 70, dont l’écoute est néanmoins plus « rassurante » que celle de la 50. À cela plusieurs raisons : une assise supérieure dans le grave (meilleure extension, décontraction supérieure du haut-grave) et un aigu plus fluide, flatteur et relaxant pour l’oreille. Le registre médium est plus aéré et mieux intégré aux autres plages de fréquences. Ainsi, la scène sonore est mieux peuplée. Bref, la restitution est plus cohérente et emporte facilement l’adhésion (jazz et classique notamment). En poussant franchement le volume du NAD C388, nous avons pu vérifier que la Balthus 70 ne se désunissait pas, ni ne devenait agressive. L’impact dans le haut-grave fait d’ailleurs mouche en écoute cinéma.

Davis Balthus 50 et 70

Davis Balthus 50 et 70 : conclusions

Un médium fouillé, un haut-grave tonique, il y a chez les Davis Balthus 50 et Davis Balthus 70 un peu de ce son à la française qui caractérisait la hi-fi d’il y a 30 ou 40 ans. Ces enceintes n’ont rien de passéistes et conviennent très bien à l’écoute des musiques d’aujourd’hui, et même à celles des films et séries. Leur sens du détail sert précisément les prises de son complexes. Des Davis Balthus 10 (centrale) et Balthus 30 (compacte) sont d’ailleurs annoncées par la marque française. On pourra associer sans difficulté les Balthus 50 et 70 à des amplis hi-fi ou home-cinéma modestes comme de coeur de gamme, avec à la clé des résultats convaincants.

Nous avons aimé : la balance tonale, le médium organique, le haut-grave énergique, l’ampleur de la scène sonore avec la Balthus 70.
Nous aurions aimé : une écoute encore plus entraînante avec la Balthus 50.

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7 commentaires

  1. Merci pour le test.
    Je pense que l’épaisseur des parois est supérieure à 10mm.
    Et par rapport aux Elipson Prestige Facet 14F comment se caractérisent les Balthus 70, dont avec un ampli Atoll IN30 ou 80 se?

  2. Je ne comprends pas comment Davis peut prétendre sérieusement faire fonctionner un médium dans le même volume que les medium-basses. Les Balthus sont des 2.5 voies?

  3. Pour donner une indication à ceux qui s’étonnent du montage du médium dans le flot basse reflex : j’ai peut-être une indication. Enfermer un medium dans un caisson indépendant pour qu’il ne soit pas perturbé par l’activité du ou des woofers, ça paraît bien sur le papier… Sauf qu’en réalité ça présente plus d’inconvénients que d’avantages, si le caisson est enfermé dans la colonne. Il semble en effet que le priver de la colonne principale en l’enfermant à l’intérieur va l’amputer de la capacité de rayonner avec celle-ci. Et va donner une enceinte « fermée », avec un médium extrêmement directif. J’ai connu le cas de ce montage fermé du médium dans la 3 trois voix Monitor Audio MA3 et je peux vous dire que ce cabinet fermé pour le medium la rendait étrangement sobre, voir coincée. Et que je sache, même si elle visait le haut de gamme, elle n’a jamais fait le carton des deux voix Monitor Audio dont le medium basse était traité en basse reflex et donnait des enceintes extrêmement vivante et expressives. Je les laisse les pros infirmer ou confirmer.

    • Oui et passer des Balthus 70 aux Balthus 90 ne représente pas du tout une montée en gamme; d’un côté on gagne des woofer de 21 cm mais à cela il faut une pièce d’écoute plus importante (le choix entre 70 et 90 s’impose uniquement sur la taille de votre pièce) et de l’autre côté le médium est en charge close ce qui, compte tenu de la taille des woofer de 21cm, est plus cohérent que sur la 70 avec ses woofer de 17 cm. Donc, Davis a eu, à mon sens, le nez creux pour ne pas avoir séparé le médium des woofer (sur la 50 et la 70).

      Les détracteurs diront qu’il s’agit là d’une économie sur les coûts de production … je n’y crois pas un seul instant: en quoi l’ajout d’une simple planche en MDF entre le médium et les woofer représente un surcoût ? C’est du MDF, la caisse est fabriquée en Chine et n’en demeure pas moins de très bonne facture (rare à ce niveaux là), c’est un produit haut de gamme à l’échelle du grand public donc qui dit grand public + coût fixe (MDF) dit production en quantité et donc économie d’échelle … Ca c’est pour l’ébénisterie, car rappelons que l’assemblage est effectué en France avec les HP made in France et cerise sur le gâteau: le médium est leur fameux Kevlar (de 5ème génération qui plus est !).

      C’est un choix judicieux et l’écoute est plus que convaincante sur les Balthus 70, à ce niveau de prix c’est même très surprenant.

      Pour résumer, non ce n’est pas une hérésie, non ce n’est pas une 2 voies et demie, oui c’est du haut de gamme d’un rapport qualité prix imbattable (du moins je n’ai toujours pas vu mieux).

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