par Bernard Achour
EN RÉSUMÉ
Et de six ! Alors que la franchise Mission : Impossible semblait marquer de nets signes d’essoufflement et que la cote de Tom Cruise n’en finit plus de se démonétiser au box-office (ses derniers films Jack Reacher – Never go back, La Momie et Barry Seal – American Traffic ont été de terribles bides aux Etats-Unis), voilà que le retour de l’agent Ethan Hunt redresse a barre artistique et commerciale avec un taux de réussite auquel personne ne s’attendait. Chargés cette fois de récupérer une cargaison de plutonium destinée à une attaque nucléaire, le héros et son interprète désormais largement quinquagénaire témoignent en effet d’une forme assez éblouissante au sein d’un spectacle dopé à la dynamite. Malgré quelques « twists » quand même parfois difficiles à avaler, le scénario bétonne comme il faut ses multiples ramifications et ne recule pas devant une certaine gravité (allusion directe aux attentats qui ont endeuillé la France en 2015), tandis que l’action proprement dite dégoupille quelques séquences anthologiques où cascades et arsenal pyrotechnique entendent clairement pulvériser les limites du genre. Parmi elles, une course-poursuite digne de French Connection, une chute libre à s’en décrocher la mâchoire et un final aérien au suspense ronge-nerfs de tout premier ordre.
AVIS TECHNIQUE
La constatation ne nous fait pas plaisir, mais il serait malhonnête de la passer sous silence : bien que dopées au Dolby Vision, les images du transfert UHD accentuent plus que de raison le fourmillement argentique d’origine, et le bruit numérique se fait lui aussi très envahissant lors des séquences faiblement éclairées (typiquement, lorsque l’équipe d’Ethan Hunt se réfugie dans des souterrains). Quant à la luminosité, elle se fait carrément aveuglante, donc guère crédible, sur le ciel de d’épilogue. Moralité : mieux vaut opter sans l’ombre une hésitation pour la définition au rasoir et les noirs d’encre du « simple » Blu-ray. Au niveau son, la déception, bien que largement moindre, concerne la parcimonie qui caractérise les effets en hauteur du mixage Atmos de la VO : au demeurant solidement charpentée, elle ne permet qu’à quelques réacteurs d’avions et à une paire de décollages d’hélicoptères d’offrir le minimum de show acoustique espéré. Pour « compenser », on pourra éventuellement se consoler avec des basses souvent ravageuses. Non HD, la VF fait très correctement le job à son niveau.
DU CÔTÉ DES BONUS
Les fans de commentaires audio seront à la fête, puisque pas moins de trois pistes, assez inégales mais parfaitement complémentaires, leur tendent les bras : Tom Cruise et le réalisateur, très complices dans l’autosatisfaction ; le réalisateur et le monteur, beaucoup plus substantiels ; le compositeur, prioritaire pour qui s’intéresse à la musique de films. Découpé en sept chapitres, le making-of de près d’une heure combine avec habileté enthousiasme promotionnel et aperçus très techniques du tournage ; un bout à bout musical de scènes coupées est judicieusement accompagné d’un commentaire audio ; la musique qui accompagne la course-poursuite déjà citée fait l’objet d’une captivante analyse ; les décors et les cascades ont droit à des zooms plutôt bien ficelés ; et la bande-annonce mérite franchement le détour, dans la mesure où elle comporte des plans absents du film.
LE MOT DE LA FIN
Malgré quelques bémols audiovisuels imputables au transfert, le niveau inattendu de réussite du spectacle donne furieusement envie d’un septième volet.
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