Test : JVC DLA-N5

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Le JVC DLA-N5 est le ticket d’entrée de la gamme de vidéoprojecteurs 4K natifs du fabricant nippon. Vendu 5999 euros, il permet de profiter de la technologie D-ILA qui fait depuis des années la réputation d’excellence des vidéoprojecteurs JVC. Offrant une résolution native de 4096 x 2160 pixels pour la compatibilité UHD 4K, le vidéoprojecteur JVC DLA-N5 est également en mesure d’afficher toute la richesse des images HDR à large plage dynamique. Il adopte pour cela deux entrées HDMI qui prennent en charge les flux vidéo 4K HDMI jusqu’à 18 Gbit/s, notamment les vidéos 4K/60p en 4:4:4. Il bénéficie par ailleurs d’un mode à faible latence optimisé pour l’affichage des jeux vidéo sur PC et consoles, garantissant une réactivité optimale aux joueurs aguerris. Enfin, son menu de réglages très étoffé permet d’affiner de multiples paramètres pour obtenir une qualité d’image optimisée et parfaitement adaptée aux spécifications de la pièce dans laquelle il est installé (certifié ISF 3C).

Doté de la technologie D-ILA 4K et d’un excellent objectif, le vidéoprojecteur DLA-N5 est taillé pour projeter une très grande image Ultra Haute Définition dans une salle home-cinéma dédiée.

JVC DLA-N5 : la marque

L’enseigne JVC voit le jour en 1927. Filiale japonaise de l’entreprise américaine spécialisée dans la production de phonographes et de disques Victor Talking Machine Company, JVC est l’acronyme de The Japan Victor Company. Lors de ses débuts dans les années 30, JVC produit exclusivement des tourne-disques ainsi que des disques, à l’image de sa maison mère. Le logo de la Victor Talking Machine Company est la célèbre image His Master’s Voice (La voix de son maître), représentant le chien Nipper assis devant un phonographe avec la tête penchée de côté. Cette dernière symbolise l’esprit de la marque et son désir d’offrir des performances irréprochables. Une philosophie qui se transmet à la filiale japonaise et qui fait aujourd’hui encore partie intégrante de l’ADN de JVC. 

La fameuse illustration du chien Nipper, emblème de la Victor Talking Machine Company, compagnie parente de JVC.

JVC commence à diversifier son offre en 1932, après le rachat de Victor Talking Machine Company par RCA, et produit alors ses premières radios. Rapidement, JVC réalise un coup d’éclat en produisant le tout premier téléviseur fabriqué intégralement au Japon en 1939. L’après-guerre constitue une importante période de croissance pour JVC. Parmi les évènements marquants pour l’enseigne, on compte le rachat d’une majorité des parts par la Panasonic Corporation, devenant ainsi actionnaire majoritaire de JVC, mais surtout l’arrivée de Kenjiro Takayanagi au sein de JVC. Pionnier dans le domaine du développement de la télévision, l’ingénieur Kenjiro Takayanagi est aujourd’hui connu comme “le père de la télévision japonaise”. En 1959, il présente le premier magnétoscope à deux têtes rotatives. JVC s’impose alors comme une marque novatrice et fait figure de précurseur dans le développement de l’industrie du magnétoscope dans le monde entier. 

L’ingénieur Kenjiro Takayanagi, inventeur du magnétoscope à deux têtes rotatives et futur vice-président de JVC. 

En 1970, JVC présente la Vidéosphère, un téléviseur sphérique à tube cathodique au design futuriste. Inspiré de l’esthétique des casques des astronautes, la vidéosphère est un modèle doté d’une base faisant office de réveil matin et connaît un grand succès lors de sa sortie. L’année suivante, JVC continue d’innover en proposant le tout premier système audio de salon pour la restitution des formats discrets sur 4 canaux. Conçu pour les enregistrements quadriphoniques utilisant quatre pistes distinctes, le système de JVC permet de profiter d’un son précisément spatialisé en profondeur et en largeur. 

Le téléviseur à tube cathodique JVC Vidéosphère et son design insolite s’est vendu jusqu’à la fin des années 80. 

JVC marque une nouvelle fois l’histoire de l’audiovisuel avec la sortie du magnétoscope VHS JVC Victor HR-3300 en 1976. Premier magnétoscope VHS au monde, le HR-3300 est initialement confiné au marché japonais à cause de sa limite de région. Il est cependant commercialisé aux États-Unis et au Royaume-Uni l’année suivante sous les références respectives HR-3300U et HR-3300EK. Le JVC HR-3300 est doté de deux larges potentiomètres pour régler les très hautes fréquences et ultra hautes fréquences (VHF / UHF), d’entrées séparées pour les antennes dédiées à chaque plage de fréquences, ainsi qu’une entrée et une sortie vidéo composites au format RCA. Ce magnétoscope programmable permettait même d’enregistrer automatiquement des programmes dans une période pouvant s’étendre jusqu’à 24 heures. 

Le magnétoscope VHS JVC HR-3300U, premier modèle VHS de la marque.

En 1984, JVC sort le GR-C1, un caméscope portable tout-en-un capable d’enregistrer jusqu’à une demie heure d’images sur une cassette VHS-C qu’il était possible de regarder sur un magnétoscope VHS à l’aide d’un adaptateur. Certains se souviendront d’ailleurs du caméscope JVC GR-C1 à l’épaule de Marty McFly dans le premier opus de la trilogie Retour Vers le Futur. 

Le caméscope JVC GR-C1 immortalisé par le film de Robert Zemeckis.

En 1991, c’est la première télévision au format 16:9 qui voit le jour au sein de la compagnie japonaise. Avec ce nouveau format de téléviseur, JVC invite le format cinéma dans les salons et initie une véritable révolution dans le domaine de l’audiovisuel où elle ne cesse de faire des vagues depuis ses débuts. La marque dont le slogan est “The Perfect Experience” ne se repose pourtant pas sur ses lauriers. Parallèlement aux téléviseurs et aux magnétoscopes dont la qualité fait la réputation de la marque, JVC continue d’innover à l’aube des années 2000 en proposant la première caméra haute définition au monde. Sorti en 2003, le camescope JVC GR-HD1 permet d’enregistrer des images en 720/30p en utilisant le codec MPEG-2 et de les restituer en 720p ou 1080i sur un écran compatible. 

Le caméscope JVC GR-HD1, premier modèle HD au monde.

En 2007 JVC sort ensuite le tout premier caméscope Full HD 1920 x 1080 pixels à destination du grand public, puis le premier écran LCD 3D en 2009. En 2011 JVC continue d’innover en proposant une offre de vidéoprojecteurs 3D et de modèles compatibles 4K grâce à la technologie e-shift. 

Avec près d’un demi siècle d’expérience dans le domaine de l’audiovisuel, JVC a proposé au cours des décennies de nombreux produits ayant marqué l’histoire de l’électronique grand public. Phonographes, magnétoscopes, téléviseurs, caméscopes, casques, écouteurs, autoradios et aujourd’hui vidéoprojecteurs UHD-4K, JVC continue de s’imposer comme un leader dans le domaine de l’audiovisuel aujourd’hui encore.

JVC DLA-N5 : packaging & accessoires

C’est JVC France qui nous a gentiment prêté l’un de leurs projecteurs JVC DLA-N5 destiné aux démonstrations sur les salons. Ce modèle ne nous est donc pas parvenu dans son emballage d’origine mais dans un fly case. 

L’emballage standard est constitué d’un grand carton dans lequel se trouvent en plus du projecteur une télécommande infrarouge à touches rétro-éclairées, deux piles AAA ainsi que le câble d’alimentation. Notez que l’objectif est protégé par un cache en plastique qui se retire manuellement (pas de cache motorisé).

Compacte et luxueuse dans sa robe de métal, la télécommande du JVC DLA-N5 donne accès à toutes les fonctions du vidéoprojecteur.
Le rétro-éclairage des touches de la télécommande du N5 permet de retrouver facilement la bonne fonction dans l’obscurité.

JVC DLA-N5 : présentation

Le vidéoprojecteur JVC DLA-N5 est équipé d’une matrice D-ILA de résolution Ultra Haute Définition 4K (4096 x 2160 pixels). Il est compatible avec les images à large plage dynamique (HDR10 et HLG) et accepte les flux vidéo 4K HDMI jusqu’à 18 Gbit/s, notamment les vidéo 4K/60p en 4:4:4. Il bénéficie aussi d’un mode à faible latence idéal pour l’affichage des jeux vidéo sur PC et consoles. Enfin, il peut être calibré par un professionnel pour offrir une qualité d’image optimisée et adaptée aux spécifications de la pièce dans laquelle il est installé, grâce à son menu de réglages ISFccc.

Mensurations

Le JVC DLA-N5 est un vidéoprojecteur imposant. Il mesure en effet 50 cm de côté pour un peu plus de 23 cm de hauteur et pèse presque 20 kg. Même si son utilisation est envisageable dans un salon (il est très silencieux), son gabarit et ses performances le destinent plus particulièrement à l’installation dans une salle home-cinéma dédiée.

Placé entre le lecteur Blu-ray 4K Pioneer UDP-LX500 et l’ampli home-cinéma NAD T778, le vidéoprojecteur JVC DLA-N5 ne passe pas inaperçu.

Le gabarit du vidéoprojecteur JVC DLA-N5 est vraiment imposant. En cause : son objectif à longue focale avec des lentilles de grand diamètre et son système de ventilation. Il fait appel à de grands ventilateurs qui ont besoin de tourner moins vite que des plus petits pour brasser le même volume d’air, ce qui contribue à son silence de fonctionnement. 

Matrice D-ILA 4K

Le vidéoprojecteur JVC DLA-N5 adopte la même puce D-ILA 4K que le vidéoprojecteur JVC DLA-Z1, le modèle très haut de gamme de la marque nipponne. C’est ainsi l’un des rares vidéoprojecteurs du marché à embarquer une puce en résolution UHD 4K native (les précédents modèles “compatibles” 4K produits par JVC fonctionnaient avec un système d’interpolation d’image par décalage des pixels baptisé e-shift). Il dispose d’une matrice D-ILA UHD 4K pour chacune des trois couleurs primaires (Rouge, Vert et Bleu), optimisées pour offrir un important ratio de contraste. 

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La matrice D-ILA 4K du vidéoprojecteur JVC DLA-N5 est optimisée pour améliorer le niveau de contraste et la luminosité de l’image projetée.

Bloc optique hautes performances

Le vidéoprojecteur JVC DLA-N5 adopte un bloc optique constitué de 17 éléments répartis en 15 groupes, avec des lentilles entièrement en verre logées dans un barillet en aluminium. Avec la matrice D-ILA 4K, cet objectif de 65 mm de diamètre est le gros point fort de ce vidéoprojecteur. C’est ce qui le distingue des modèles 4K plus abordables et ce qui explique donc son prix de vente élevé : de bonnes lentilles sont très onéreuses. 

L’objectif du JVC DLA-N5 fait appel à des lentilles en verre de très haute qualité, gage d’un excellent piqué d’image.

Cet objectif motorisé offre une puissante fonction de décalage optique (±80 % à la verticale et ±34 % à l’horizontal en 16/9) ainsi qu’un zoom optique de facteur 2x. Ces deux fonctions laissent à l’utilisateur une très grande latitude de placement du vidéoprojecteur en dehors de l’axe de l’écran. Zoom et Lens Shift sont de surcroît motorisés, ce qui ajoute encore du confort et de la simplicité à l’étape de l’installation. Pour obtenir une image de 100” (2,54 m) de diagonale au ratio 16/9, on peut ainsi placer le projecteur à une distance comprise entre 3,16 m et 6,45 m de l’écran. 

Le bloc optique du JVC DLA-N5 garantit un excellent piqué d'image.
Le bloc optique d’excellente qualité du JVC DLA-N5 garantit une image extrêmement précise et détaillée.

Auto Tone Mapping

Le projecteur JVC DLA-N5 est compatible avec les images à large plage dynamique HDR10 et HLG. Mieux, il adopte une fonction baptisée Auto Tone Mapping qui lui permet de faire correspondre automatiquement et de manière très efficace l’échelle de luminosité de l’image HDR reçue par ses entrées HDMI avec sa propre échelle de luminosité. 

Il faut savoir en effet que si les contenus HDR permettent de profiter d’images bien plus lumineuses qu’auparavant, leurs pics de luminosité peuvent être supérieurs à ceux qu’un vidéoprojecteur peut produire et atteindre 4000 nits voire 10 000 nits. Or les vidéoprojecteurs 4K HDR les plus lumineux montent généralement à 3000 lumens, à l’exception du Sony VPL-VW5000ES qui atteint 5000 lumens. La fonction de tone mapping a précisément pour rôle d’ajuster les valeurs de luminosité de l’image HDR envoyée par la source pour la faire correspondre aux caractéristiques du vidéoprojecteur.

Grâce à l’Auto Tone Mapping, le vidéoprojecteur s’adapte aux pics de luminosité de l’image en exploitant les métadonnées du disque comme les valeurs Max CLL et Max FALL visibles dans la vignette en haut à droite de l’image lorsqu’on appuie sur la touche “infos” de la télécommande. 

Sans la technologie de tone mapping, le moyen le plus simple d’afficher des images HDR sur un vidéoprojecteur est de couper les pics de luminosité non pris en charge (clipping). Cette méthode radicale conduit à respecter les niveaux de luminosité de l’image originale depuis le noir total (0 nit) jusqu’à la luminosité maximale permise par le projecteur. Au-delà, toutes les parties de l’image originale dont la valeur est supérieure sont affichées avec cette même valeur maximale. Sur l’écran, les objets les plus clairs et les plus lumineux (les nuages ​​ou la neige, par exemple) sont alors simplement blancs, sans texture ni détails visibles (on dit qu’ils sont brûlés).

Pour y remédier, chaque fichier vidéo HDR contient des métadonnées indiquant le niveau du point le plus lumineux de l’image (MaxCLL ou Maximum Content Light Level) et le niveau de luminosité maximum moyen de chaque image (Max FALL ou Maximum Frame Average Light Level), destinée au téléviseur ou au vidéoprojecteur compatible HDR. À charge pour ce dernier d’adapter l’affichage en fonction de ses capacités.

Grâce à son Auto Tone Mapping très bien calibré, le vidéoprojecteur JVC DLA-N5 est en mesure de reproduire fidèlement les images HDR disponibles sur les disques Blu-ray UHD 4K et les services de diffusion vidéo en ligne comme Netflix et Amazon Prime Video. 

Clear Motion Drive

Deux technologies de traitement vidéo sont proposées par le JVC DLA-N5 : le Clear Motion Drive qui réduit les saccades en intercalant des images reconstituées entre les images d’origine, et le Motion Enhance qui atténue le flou cinétique en optimisant l’entraînement de la matrice D-ILA. 

Ces deux technologies exclusives fonctionnent en synergie pour assurer une reproduction fluide et détaillée de tout type de vidéo. Elles limitent le phénomène d’images rémanentes souvent constaté autour des objets qui se déplacent à vive allure, notamment lors de la diffusion d’événements sportifs ou sur les films d’action et de science-fiction. 

HDCP 2.2, HDMI 18 Gbit/s

Le projecteur JVC DLA-N5 est doté de deux entrées HDMI compatibles avec un débit de 18 Gbit/s. Il prend donc en charge tous les signaux vidéo UHD 4K, notamment les formats 4K/60p (4:4:4), 4K/60p (4:2:2) 36 bits et 4K/24p (4:4:4) 36 bits. La prise en charge de la norme anticopie HDCP 2.2 assure la compatibilité avec les contenus soumis à droits d’auteur depuis les services de streaming en ligne ainsi que celle des disques Blu-ray 4K Ultra HD.

La connectique du vidéoprojecteur JVC DLA-N5 comprend notamment deux entrées HDMI compatibles 18 Gbps et HDCP 2.2. D’imposantes grilles d’aération sont également présentes pour aspirer l’air nécessaire au refroidissement de la lampe.

Spécifications clés

Système de projection

  • Matrice D-ILA 0,69’’ en résolution 4K native (4096 x 2160 pixels) x 3

Objectif

  • Lentilles intégralement en verre de 65 mm de diamètre avec 17 éléments en 15 groupes
  • Zoom motorisé 2x
  • Mise au point motorisée
  • Décalage motorisé de l’axe optique (lens shift) :
    +/-80% vertical
    +/-34% horizontal 

Image

  • Luminosité : 1800 lumens
  • Rapport de contraste natif : 40 000:1
  • Rapport de contraste dynamique : 400 000:1

Fonctions avancées

  • Jusqu’à 9 réglages différents mémorisables (mémoire de l’objectif, ajustement des pixels, réglage de l’écran…)
  • Compatible HDR10 et HLG (Hybrid Log-Gamma)
  • Affichage des données MaxCLL et MaxFALL pour les contenus HDR
  • Auto Tone Mapping
  • Détection HDR10 auto 
  • Mode faible latence pour une réponse plus rapide avec les jeux vidéo
  • Clear Motion Drive : fluidification des images en mouvement (compatible 4K60P 4:4:4) 
  • Technologie Motion Enhance : réduction des images résiduelles et du flou sur les images en mouvement rapide
  • Mode ISFccc (Certified Calibration Controls) pour la calibration professionnelle réalisée par un technicien qualifié

Lampe

  • Type NSH 265 W
  • Durée de vie : environ 4500 heures en mode basse consommation

Connectique

  • Entrées HDMI : 2 (3D/Deep Colour/HDCP 2.2)
  • Sortie Sync. 3D : 1 (mini DIN à 3 broches)
  • Déclencheur (trigger) : 1 (mini jack, CC 12 V/100 mA)
  • Connecteurs de contrôle :
    – RS232C : 1 (Sub-D 9 broches)
    – LAN : 1 (RJ-45)
  • Connecteur USB type A : 1 (pour mise à jour du firmware uniquement)

Données énergétiques

  • Alimentation : tension secteur AC100V-240V, 50/60Hz
  • Consommation :
    – Projecteur en fonction : 400 W
    – Mode veille Normal : 1,5 W
    – Mode veille Eco-mode : 0,3 W

Données logistiques

  • Dimensions (L x H x P) : 500 x 234 x 495 mm
  • Poids : 19,6 kg

JVC DLA-N5 : mise en oeuvre

Pour ce test du JVC DLA-N5, nous l’avons associé au lecteur Blu-ray UHD 4K Pioneer UDP-LX500 au moyen d’un câble NorStone Jura HDMI-Optic. Nous avons pu projeter une image de 240 cm de base sur notre écran de projection Lumene Coliseum UHD 4K/8K Platinum. Il s’agit d’un modèle motorisé doté d’une toile tensionnée extrêmement lisse, spécifiquement dédiée à la vidéoprojection en Ultra Haute Définition. 

Le vidéoprojecteur JVC DLA-N5 a été associé au lecteur Blu-ray Pioneer UDP-LX500 (à gauche sur le meuble) relié pour le son à l’ampli NAD T778 (à droite) qui fera l’objet d’un prochain test. 

Le Blu-ray UHD 4K du film Mad Max Fury Road ainsi que quelques films partagés sur le réseau local nous ont permis de juger de la qualité d’affichage de ce vidéoprojecteur 4K JVC.

Pour les bandes son, nous avons utilisé l’ampli home-cinéma NAD T778 associé à un pack d’enceintes home-cinéma Focal Chorus 726 HCM. Ce dernier comprend une paire d’enceintes colonne Focal Chorus 726, une enceinte centrale Focal Chorus CC700 et une paire d’enceintes compactes Focal Chorus 706 utilisées comme enceintes surround.

Ajustement de la géométrie de l’image

Quel plaisir de pouvoir ajuster la géométrie de l’image et la mise au point télécommande en main ! Une fois le JVC DLA-N5 placé face à l’écran sur un meuble hi-fi NorStone, il nous a suffi de quelques minutes à peine pour caler l’image au centre de notre écran de projection. 

Le puissant zoom optique 2x et le Lens Shift laissent une grande latitude de placement. Le Lens shift (décalage de l’objectif) permet en effet de corriger facilement la position de l’image vers le haut, le bas, la gauche et la droite, sans déformation.

Ces deux fonctions sont accessibles depuis le troisième menu en partant de la gauche, sous l’option baptisée “Contrôle de l’objectif”. Une mire de réglage est par ailleurs disponible pour ajuster les bords de l’image projetée avec les bords de l’écran.

Grâce au lens shift motorisé horizontal et vertical, on peut décaler l’image sur la droite ou sur la gauche mais aussi vers le haut ou vers le bas dans le cas où le vidéoprojecteur n’est pas placé dans l’axe de l’écran.

Réglages images

Les menus de réglages du vidéoprojecteur JVC DLA-N5 sont parmi les plus complets qu’on puisse trouver et peuvent facilement se révéler complexes à appréhender sans un minimum de connaissances en matière de réglages d’image. On peut personnaliser ces réglages image en utilisant un disque de calibration comme le Blu-ray de calibration Spears & Munsil UHD HDR Benchmark, ou bien de faire appel à un professionnel de la calibration qui pourra réaliser des réglages parfaitement adaptés aux conditions d’utilisation spécifiques de la pièce dans laquelle le projecteur est installé. 

Une fois calibré, le JVC DLA-N5 est en mesure de projeter des images HDR de toute beauté (ici un extrait de la vidéo de démonstration présente sur le Blu-ray de calibration Spears & Munsil UHD HDR Benchmark).

Le JVC DLA-N5 offre également une fonction d’autocalibration qui nécessite l’achat auprès du fabricant d’un capteur optique et l’installation d’un logiciel JVC exclusif sur son ordinateur.

Il est cependant possible de réaliser soi-même sans grand risque d’erreur quelques réglages “de base” (luminosité, contraste, couleurs, gamma…) en s’aidant d’un disque de calibration adapté. Nous avons ainsi pu faire un petit tour dans le menu de réglage de l’image avec pour étalon les mires du Blu-ray 4K Spears & Munsil pour ajuster notamment la luminosité et le contraste de ce mode. 

En mode Frame Adapt HDR, nous avons ainsi rehaussé la valeur de contraste à 10 et abaissé la luminosité à -7 pour obtenir une image optimale. Nous n’avons pas eu à modifier les autres paramètres comme le profil et la température de couleurs ou encore le gamma. Dans le menu “Contrôle de Mouvement”, nous avons laissé sur “Arrêt” le réglage “Faible Latence” destiné aux jeux vidéo ainsi que le réglage “Amélioration Mvt”. 

Nous avons par contre conservé le mode “Clear Motion Drive” mais en le laissant à son plus bas niveau. Tout en préservant un rendu cinéma sur les films, les saccades se trouvent ainsi un peu limitées, ce qui apporte une meilleure lisibilité des scènes rapides sans toutefois créer d’effet vidéo désagréable.
Nous recommandons cependant l’activation du Clear Motion Drive en mode Haut pour les retransmissions d’événements sportifs qui ont tout à y gagner (fluidité, netteté, détails, suppression des saccades).

Les images HDR présentées ci-dessous sont tirées de la vidéo de démonstration du Blu-ray de calibration 4K Spears & Munsil. Bien que la qualité des prises de vue soit perfectible, elles permettent tout de même de se faire une idée sur les capacités du DLA-N5 à gérer les contenus à large plage dynamique…

Détection HDR auto

Notez que pour les films en HDR10, le JVC DLA-N5 bénéficie d’une fonction de détection automatique, à laquelle s’ajoute l’Auto Tone Mapping. Toutes deux peuvent être paramétrées pour s’activer automatiquement ou bien être activées manuellement si l’auto-détection est désactivée.

Lorsque nous avons lancé le Blu-ray de Mad Max Fury Road, le JVC a automatiquement détecté le flux HDR et basculé dans le mode adapté.

Mode faible latence

Le mode faible latence du JVC DLA-N5 permet de profiter des jeux vidéo avec un input lag modéré (40 ms).

Bien que ce vidéoprojecteur JVC DLA-N5 ait principalement vocation à trôner dans une salle home-cinéma, les ingénieurs nippons l’ont doté d’un mode faible latence pour qu’il offre une réactivité optimale lorsqu’il est connecté à un PC ou une console de jeux vidéo. Avec ce mode activé, son input lag est de 40 ms. Cela permet aux joueurs de conserver une bonne réactivité, que ce soit sur les FPS (jeux de tir en vue à la première personne) ou sur les simulations de course automobile.

JVC DLA-N5 : nos impressions

Le vidéoprojecteur JVC DLA-N5 impressionne dès le premier contact, par son gabarit imposant et par la taille de son optique, gage de piqué et de précision de l’image. Une fois en marche, son silence de fonctionnement surprend très agréablement.            

Blu-ray 4K HDR

Sur le Blu-ray Mad Max Fury Road, nous avons été véritablement séduits par la gestion des basses et des hautes lumières de ce film en HDR. Au début du film, la scène durant laquelle le héros tente d’échapper à ses ravisseurs dans un dédale de tunnels est un redoutable challenge que le JVC DLA-N5 relève avec brio. De nombreux détails dans les parties sombres de l’image restent visibles tandis que les parties baignées de lumière demeurent nuancées, sans que les blancs ne soient brûlés. Sur les scènes d’extérieur baignées de lumière également, le N5 fait des merveilles avec des couleurs lumineuses sans être délavées. La scène de la foule en attente que l’eau coule des immenses déversoirs est un régal pour les yeux. Les visages sont très détaillés, les multiples teintes de peau sont très bien rendues, la texture des haillons portés par les différents personnages est presque palpable. On profite avec délectation du moindre détail tout en s’extasiant devant le travail sur le maquillage et les costumes. 

Lorsqu’on monte dans la cabine du camion avec Charlize Theron, on en prend à nouveau plein les yeux. La couleur de peau de l’actrice est très réaliste, les détails de son bras mécanique également, le cuir du volant est texturé à souhait, de nombreux détails de la planche de bord sont visibles… Malgré la lumière qui inonde l’habitacle en traversant le pare-brise, l’image reste équilibrée avec du détail dans les parties sombres qui ne sont pas bouchées et des zones lumineuses nuancées. On se régale.

Blu-ray HD 1080p

Pour tester la qualité d’affichage du JVC DLA-N5 sur un disque Blu-ray 1080p, nous avons inséré le disque du concert de Hans Zimmer : Live in Prague dans le lecteur Pioneer après avoir pris soin de paramétrer la sortie HDMI sur 1080p/24 afin d’en désactiver l’upscaling.

Cette captation du concert de Hans Zimmer nous a permis de profiter de l’excellent niveau de contraste offert par ce vidéoprojecteur JVC. 

Bien que le concert ne soit pas en 4K ni en HDR, l’image projetée par le JVC DLA-N5 est d’une exceptionnelle justesse et d’une grande richesse (malheureusement, la qualité de nos photos ne rend pas justice à l’image telle qu’elle est réellement perçue).

Le N5 se montre particulièrement efficace lorsque la majeure partie de la scène est plongée dans la pénombre et que seuls quelques artistes sont mis en lumière. Malgré la moindre définition et le bruit vidéo inhérent aux conditions de la prise de vues, le résultat est très enthousiasmant. Les couleurs sont riches et réalistes, le contraste est excellent, la profondeur de champ sur certaines scènes est très bien rendue. On se régale !

JVC DLA-N5 : comparé à…

BenQ W2700 : ce “petit” BenQ nous avait laissé une très bonne impression et nous avait séduit par ses couleurs vives et naturelles, son contraste très satisfaisant ainsi que le piqué et le niveau de détail sur les sources 4K. Son mode Cinéma très bien étalonné permettant de profiter immédiatement de ses films dans d’excellentes conditions une fois le vidéoprojecteur sorti du carton est un autre de ses atouts. Enfin, son lecteur multimédia USB et sa section audio intégrée permettent de l’utiliser en autonomie, ce que ne permet pas le JVC.  

La comparaison en ce qui concerne la qualité d’image projetée tourne cependant à l’avantage du projecteur nippon qui atteint un niveau d’excellence dans tous les registres : piqué, netteté, richesse colorimétrique, réalisme et naturel de l’image. Le JVC DLA-N5 en offre beaucoup plus en matière de contraste et sa gestion du HDR est plus performante que celle du BenQ. L’image est extrêmement riche de nuances et de détails, tout en restant douce et naturelle. Avantage au JVC également pour la facilité à régler la géométrie et la netteté de l’image grâce au Lens Shift, au Zoom et à la mise au point motorisés. 

Par contre, il vous faudra passer un peu de temps dans les menus de réglages du JVC ou faire appel à un professionnel de la calibration pour en optimiser tous les réglages et l’exploiter au maximum de ses possibilités.

JVC DLA-N7 et JVC DLA-NX9 : gabarit quasi identique, technologies similaires, même objectif de 65 mm de diamètre sur le N5 et le N7 (diamètre 100 mm avec un élément et un groupe de plus sur le NX9) et même matrice D-ILA 4K native. Il faut se plonger dans les caractéristiques techniques pour trouver ce qui distingue les trois vidéoprojecteurs. La montée en gamme se justifie ainsi par un contraste et une luminosité améliorés sur les modèles supérieurs : 1900 lumens et contraste natif doublé (80000:1) pour le N7, 2200 lumens et contraste de 100 000:1 pour le NX9. Les JVC DLA-N7 et JVC DLA-NX9 bénéficient par ailleurs d’un espace colorimétrique plus étendu qui couvre un spectre plus large que la norme DCI-P3 (gamut Rec.709 seulement pour le N5). Enfin le NX9 est certifié THX 4K Display, il propose la technologie e-shift 8K pour augmenter la résolution perçue et l’amplitude de son Lens-shift est plus importante. 

JVC DLA-N5 : conclusion

Le JVC DLA-N5 est de ces vidéoprojecteurs d’exception que nous rêvons tous d’avoir à la maison. Confiez-lui n’importe quelle image HD 1080p ou 4K et il vous offrira un spectacle visuel d’une qualité exceptionnelle digne des meilleures salles de cinéma. Sa matrice D-ILA en résolution 4K native et son excellent bloc optique constitué de lentilles en verre font véritablement des merveilles avec un rendu très naturel de l’image.

Très simple à installer grâce à la motorisation de son zoom optique, de son Lens Shift et de la mise au point, il est également très silencieux, ce qui contribue grandement au confort des spectateurs lors de la projection. Il offre par ailleurs un menu de réglage professionnel très poussé pour optimiser tous les paramètres de l’image.

Toutes ces technologies et ces fonctions avancées ont évidemment un coût, celui de l’excellence.

Nous avons aimé

  • Le Lens Shift, le puissant Zoom et la mise au point motorisés
  • Le piqué, la définition, la netteté de l’image
  • L’excellente gestion des contenus HDR
  • Le contraste et la profondeur du noir
  • Le silence de fonctionnement
  • Les multiples possibilités de réglage

Nous aurions aimé

  • Un prix plus abordable
  • Un cache objectif motorisé

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François
Acheteur-vendeur de produits high-tech d'occasion pendant une dizaine d'années avant de rejoindre Son-Vidéo.com en 2007, j'ai eu l'opportunité de tester nombre d'amplis, enceintes, casques, TV, vidéoprojecteurs et autres baladeurs... Passionné de films et de séries, de musique et de nouvelles technologies, j'affectionne particulièrement les univers de la TV, de la vidéoprojection et du home-cinéma. J'aime regarder des films en famille sur très grand écran, au cinéma ou à la maison, mais j'apprécie aussi d'écouter de la musique sur un bon système hi-fi, bien calé dans un fauteuil, ou en balade avec un casque sur les oreilles.

2 commentaires

  1. Bonjour,

    Je possède aujourd’hui le BenQ 2700i, qui est clairement dans une gamme de prix, et j’imagine de qualité, différente.

    Me confirmez-vous que le gain en passant du BenQ 2700i au JVC DLA N5 est vraiment considérable et justifie l’achat (projection dans une pièce pensée pour le home-cinéma avec un écran ELITE SCREENS
    SAKER TAB TENSION 5D Cinegrey)?

    Merci à vous,

    -Thomas-

    • Bonjour Thomas,
      je vous confirme que le gain sera vraiment important, d’autant plus dans une salle dédiée optimisée. Vous ne regretterez pas cet investissement ! 😉

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