Booba – Le Rewind

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Une carrière exemplaire dans le rap game qui débuta en 1996 avec « Le Crime Paie » signé Lunatic, le duo qu’il formait avec Ali. Près de trente ans après, en octobre 2025, il est toujours au sommet avec trois dates sold out à La Défense Arena : on parle bien sûr de l’artiste du mois sur Le Rewind, B2O, Kopp, bref Booba.


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Lunatic, Mauvais Œil (2000)

Et on démarre avec un classique du rap français, l’unique album de Lunatic, Mauvais Œil. L’album fut précédé de deux singles, « Le Crime Paie » (produit par DJ Mars)et « Les Vrais Savent », inclus sur deux compilations fameuses, Hostile et L.432. Jean-Pierre Seck, un des quatre membres fondateurs, avec geraldo, du label 45 Scientific sur lequel va sortir Mauvais Œil, se souvient sur le site Genius de l’impact majeur qu’eut le premier titre de Lunatic : « J’étais encore journaliste pour L’Affiche lorsque “Le Crime Paie” est sorti, en 1996. Je croyais très fort à l’impact que produirait ce morceau. Jusqu’alors, le thème de la rue avait été décliné en long en large et en travers, et pourtant personne n’en avait encore parlé comme eux. Leurs flows étaient nouveaux, leur écriture était nouvelle, leur combinaison était inédite : Bref, ce morceau portait en lui les germes d’une révolution. Ça sentait la nouvelle ère, comme si nous passions d’un coup de la préhistoire à l’an 2000. Je me disais “C’est pas possible, ces mecs ne peuvent pas ne pas exploser” ! C’est une certitude que j’ai rarement eu pour d’autres artistes – en rap, je citerais peut-être Lino -, et qui s’est confirmée dès l’année suivante avec “Les Vrais Savent” sur L.432 ».

Quatre ans après ce diamant noir ayant balafré le paysage du rap français d’un sourire kabyle qui ne cicatrisera jamais, le duo a fini par sortir ces quatorze morceaux frappés à l’aune de l’excellence. L’incarcération de Booba devient le point de départ de « La Lettre », l’un des hauts faits de Mauvais Œil, un album sans équivalent en ce début de 21ème siècle. « Le Maton Me Guette » de Passi, précédent récit de l’incarcération d’un rappeur, avait désormais un challenger.

Aucune rivalité sur ce thème sombre, d’ailleurs Booba cite Passi dans une des rimes de ce texte finement ciselé : « Le maton me guette/porte-clefs à perpétuité/Si si, leurs mamans sont des prostituées ». Impossible de ne pas citer ce haïku sexuel évoquant la frustration charnelle d’un détenu privé de rapports : « Bref, quand je sors, ramène-moi une petite pute bête sans but, j’la ferai crier du bout de ma longue bite ». Vulgaire et cru, mais qui pue le vécu, et avec une série de quatre allitérations en « B », histoire de montrer que technique et sens peuvent devenir des alliés dans un texte de rap.

Pour produire leur album, Booba et Ali ont choisi l’autarcie. Sans maison de disques, avec comme seule arme la foi en leur musique et leur label 45 Scientific, ils ont su livrer un produit unique, vite reconnu comme un game changer dans le petit monde du rap français. Ouvert avec un sample de Fairuz, « Pas L’Temps Pour Les Regrets », premier morceau de l’album, indique la voie, ce mélange subtil et explosif de la rue et de la spiritualité, du vice et de la vertu. Après un couplet profond signé Ali, Booba déboule et rue dans les brancards : « On dit que la vie des jeunes de la rue est triste, mais qui tu blâmes ? J’ai pas besoin de tes larmes, où est le drame ? » La force des lyrics de Booba ne les empêche pas d’avoir leur part de poésie, comme dans ce sublime « La vie c’est dur, ça fait mal dès que ça commence, pour ça qu’on pleure tous à la naissance »

Si le public du rap français est instantanément conquis, les médias restent en retrait, effrayés par l’intensité de ce groupe sanguin et nostalgique, vertueux et crapuleux, l’ultime oxymore du hip-hop à la Française. Pour la promo, 45 Scientific fera imprimes des affiches géantes de 4 mètres sur 3 dans le métro parisien pour célébrer leur disque d’or (100.000 ventes à l’époque, depuis les chiffres des certifications ont baissé). Le slogan de ces affiches immenses ? « Lunatic, disque d’or sans coke ni Sky’ », référence à peine voilée à Skyrock, qui ne voulut pas faire tourner Lunatic en rotation sur son antenne. 

La puissance de Lunatic se retrouvera sur scène lors d’une trop courte tournée, chant du cygne pour le duo puisque cet album remarquable restera le seul de sa discographie, chacun des deux compères partant pour des carrières solo. Celle d’Ali se fit dans une relative discrétion tandis que celle de Booba va démarrer en trombe avec Temps Mort en 2002, suivi par Panthéon en 2004… 

Booba, Ouest Side (2006)

Et on en arrive au second Rewind : Ouest Side. Sorti en 2006, ce troisième solo contient un classique, « Pitbull », sur un instrumental reprenant la mélodie de « Mistral Gagnant », le titre de Renaud qui frappe en plein cœur. On ne se lassera jamais de ce haïku immarcescible, « Tout commence dans la cour de récréation, malabar, Choco BN, sale Noir, ma génération ».  

Ouest Side pour les Hauts-de-Seine, mais aussi pour le Sénégal, la Westside du continent premier, dont B2O va parler en creux dans « Couleur Ébène », unique titre de l’album produit par DJ Mehdi. Son refrain, « Couleur ébène, douleur et peine » est un écho d’une rime d’Ali dans la chanson de Lunatic « Les Vrais Savent », où le soss à trois lettres de Booba rappait « Respect aux miens, couleur d’acajou, couleur d’ébène/ Douleur et peine depuis des décennies ». La nostalgie, déjà. 

Premier disque de platine de Booba, cet album confirme le goût de l’artiste pour les sonorités inédites. Avec « Boulbi », un des six morceaux produits par Animalsons, les sonorités électro et l’entêtant synthé du refrain séduisent son public, avec en bonus un clip luxueux tendance club. Moins connu, « Au Fond De La Classe » invite le groupe maudit du rap français, Intouchable. L’autre gros single de cet album à l’impact durable, c’est « Au Bout Des Rêves », featuring le duo de R&B Trade Union. C’est ce titre qu’il chantera à la Star Academy avec la candidate Cynthia lors de l’édition 2006. « J’suis jamais cuit quand les poulets me cuisinent », une punchline parmi d’autres sur ce soft banger, et un tollé médiatique pour cette apparition dans une émission populaire.

En effet, le rap français en 2006 n’a pas les stats de 2025 et le débat fait rage, de nombreux hommes politiques de droite critiquant ce « mauvais exemple pour la jeunesse ». Booba, lui, s’en moque et joue le jeu à fond, lançant après sa prestation « Faites du bruit pour Cynthia ! » et « Dédicace à Georges-Alain, à quand le deuxième album ? », un clin d’œil à un candidat remarqué de la saison 2. « Au Bout Des Rêves » est une chanson importante pour Booba, qui l’interprètera à La Défense Arena avec le duo Trade Union pour ses concerts d’adieu à la scène. Soyons lucides : Quand un artiste annonce sa dernière tournée, toujours se douter qu’il ment, et heureusement (Jurisprudence Charles Aznavour). 

« Garde La Pêche », dont le clip, comme celui de « Boulbi », est tourné au Canada, est un des meilleurs exemples du cynisme acide de B2O qui va populariser cette expression devenue synonyme de « Tu peux toujours courir » au siècle précédent. Et au milieu d’une flopée de punchlines assassines, une fulgurance entre humanisme et africanisme : « Gorée c’est ma terre, l’égalité c’est ma lutte/ Je combats contre moi-même, je perds c’est ma chute/ Si t’es sérieuse t’es ma meuf, sinon t’es ma pute/ Périlleuse est la street, j’ai un gun dans mon fut »

Et comme un album de Booba sans une polémique serait comme un sandwich jambon beurre sans jambon et sans beurre, le titre « Le Duc De Boulogne » a fait tiquer Alpha 5.20, historique pilier de l’underground et possesseur d’un stand fameux aux Puces de Clignancourt (pas loin de chez Morsay !) à cause de la rime « Les clochards vendent des copies de mon nouvel opus », référence à peine voilée à la revente des CDs bootlegs du ghetto 18. Alpha, alias Ousmane Badara, s’en est expliqué en interview avec Sinox : « Le 28 décembre 2002, j’ai vu Mala au Slow Club et je lui ai dit “-C’est toi Mala ? -Oui. -Salam Aleikoum, voici mon CD, je m’appelle Alpha 5.20, j’ai fait ce CD, il s’appelle Boss De Paname. Tu diras à ton frérot, moi je ne le connais pas Booba, on a mis ses sons. S’il veut un arrangement financier, qu’il nous appelle. On n’a jamais reçu de coup de fil” ».

Booba, Futur (2012)

Rewind 3, et c’est Futur. Un album en deux temps (morts) puisque quelques mois après la sortie de l’album, Futur 2.0 viendra compléter ce projet rendu encore plus sombre avec l’apparition de beats trap et drill, une nouveauté dans le monde du rap français ici pilotée par Therapy 2093 et 2031, beatmakers historiques de Booba, et Young Chop, producteur venu de Chicago connu pour les sons qu’il offrit à Chief Keef. Fun Fact : Son tag vocal, « Young Chop on the beat ! », est fait par son neveu âgé de quatre ans. Therapy, dont les prods sont hégémoniques sur l’album, a comme métier principal prof de techno dans un collège difficile, comme le confirme Booba : « Il met sa tête dans les clips donc ses élèves sont au courant. C’est un peu notre Kheops, en beaucoup plus fort. C’est la vérité, hein. Moi je ne dis que la vérité, sauf en garde à vue (Rires) ! »

Côté invités, Futur fait le plein : Kaaris pour « Kalash », son ami haïtien Gato Da Bato pour « Rolex » et le fidèle Mala (ex Malekal Morte) sur « O.G. » pour les Francophones. Et puis, côté cainri, deux poids lourds en la personne de Rick Ross et 2Chainz. « J’évolue tout le temps », explique Booba au magazine Entrevue. « Avec des tempos, des rythmiques et des flows différents. Sinon, le fond reste le même. J’ai beaucoup d’égo trip. Je me la raconte ! » 

Avec « Tombé Pour Elle », faux morceau love qui relate en fait le rapport avec la rue et ses vices, Booba signe un nouveau hit. Tout a changé depuis Lunatic, mais c’est normal pour un compétiteur comme lui, qui voit sa carrière artistique comme un match de boxe sans fin contre ses ennemis mais aussi contre ses pairs. « Depuis le début je me considère comme le meilleur. Je me mets la pression pour rester numéro un, mais je ne sous-estime jamais les autres. Récemment, j’ai aimé… pas grand-chose qui m’ai mis la pression. J’aime bien Dosseh qui était sur mon album Lunatic, c’est à la suite de ses freestyles dangereux sur Booska-P que je l’ai contacté, d’ailleurs. Je suis en compétition pour tout, je veux vendre plus, gagner plus, faire le plus gros concert… Être le meilleur, avoir la médaille d’or et ce qui va avec »

« Kalash », le titre avec Kaaris, sera l’accélérateur de carrière pour le rappeur de Sevran, qui apparait également dans le clip. Une nouvelle star révélée par Booba ? Oui, mais l’histoire va vite se gâter. Lors d’un freestyle sur Planète Rap avec Fred Musa, Kaaris lâche cette petite bombe : « T’es numéro 1 donc je n’ai pas le choix, je vais attendre que le soleil soit assez haut dans le ciel que tout le monde me voit tuer le roi ». Une punch inspirée d’un dialogue du film Troie où Achille/Brad Pitt disait : « Le soleil n’est pas assez haut dans le ciel pour tuer des princes ». Booba y voit un manque de respect, une tentative de putsch, et réagit avec force sur Instagram : « On me rapporte que Kaaris enverrait des pics au Duc en direct live de chez cette salope de Fred de Sky. Si c’est le cas mes ratpis, on le renverra dans le trou duquel on l’a sorti très rapidement »

La guerre est déclarée, et vont se succéder des séries de photomontages, vidéos truquées et autres preuves de haine, un summum étant atteint avec la vidéo virale de Kaaris expliquant tout ce qu’il compte introduire dans l’orifice rectal de son ex patron devenu meilleur ennemi : « Je vais te briser les os, je vais boire ton sang ! Viens ! Ton uc va être tellement ge-lar, tu vas voir ce que je vais mettre dedans : Ton clavier, ton ordi, jouets pour enfant, poussette, tout ! »

La haine va mijoter comme un pot-au-feu pendant des années, générant la « légende de l’octogone », ce combat façon MMA envisagé entre les deux artistes et jamais finalisé. La rencontre aura finalement lieu à l’aéroport d’Orly, le jour où les deux rappeurs et leurs entourages se croisent en salle d’embarquement. En effet, ils sont programmés le même soir en showcase dans deux boites de nuit voisines à Barcelone. 

Bilan de l’altercation : Un été en prison pour les deux rappeurs (pas dans la même, on rassure les âmes sensibles) et 45.000 d’amendes, plus 18 mois de prison avec sursis. Six ans plus tard, cette altercation donnera lieu à un projet artistique inédit signé Guillaume Cagniard, un réalisateur à qui l’on doit notamment le clip de Booba « Petite Fille ». Il décide de mettre en scène cette bagarre comme une joute du Moyen-Âge dans une exposition éphémère en décembre 2024 titrée « La Bataille d’Orly ». « L’octogone entre dans les livres d’histoire ! », titrera Konbini

En attendant, Futur finira sa carrière commerciale avec 300.000 ventes cumulées sur les deux éditions. À noter : Futur 2.0 inclus le morceau clash « AC Milan », principalement destiné à La Fouine et Rohff, et un duo avec Gims, « Longueur D’Avance », largement passé inaperçu. Ironique quand on voit que treize ans plus tard, irrité par le morceau « Dolce Camara » et les piques incessantes de B20, Gims l’attaquera en justice pour harcèlement moral.

Booba, Nero Nemesis (2015)

Rewind 4, Nero Nemesis. Une date à retenir dans l’histoire du rap français : celle du vendredi 4 décembre 2015. Pourquoi ? Parce que ce jour-là sortent simultanément les albums suivants : Nero Nemesis donc, mais aussi Le Rohff Game de Rohff, My World de Jul, la réédition avec des inédits du Feu de Nekfeu ainsi que le projet de JoeyStarr, Caribbean Dandee. C’est Jul qui gagne la course, Booba se classant second, devançant Rohff et prenant sa revanche après la confrontation manquée en 2008, quand 0.9 et Le Code De L’Horreur étaient sortis à quelques semaines d’intervalle et non en simultané comme cela avait été un temps envisagé. 

Sur ces 13 morceaux, un des plus gros cartons de Booba, « Validée », aux relents pop et à la mélodie irrésistible (sauf pour les fans de Rohff et les rageux, bien sûr). La mélodie est une adaptation de « Ignanafi Debena », une chanson du musicien malien Sidiki Diabaté, qui n’apparait pas dans les crédits mais sera plus tard invité sur scène par Booba pour jouer de la kora sur le titre. Pas de feat international à l’horizon mais des participations de quelques-unes des têtes de 92i, Gato, Damso, Siboy et Benash, ce dernier apparaissant sur deux morceaux, « Zer » et « Validée ».

L’ouverture est brutale : « Walabock », expression sénégalaise équivalente à « Bien ou quoi », est sec et martial, et le rap de Booba ne sonne pas aussi autotuné que sur ses récents morceaux. Un clip en noir et blanc de Chris Macari viendra accompagner ce single avec une imagerie classique (bad boys du quartier au regard froid, piles de cocaïne, liasses de billets, armes automatiques, T Max et images du concert à l’Accor Arena) et un guest inattendu : Karim Benzema. La polémique enfle vite, un journal barcelonais reprochant à « Benze » ses fréquentations rapologiques. Alors que sa non sélection pour l’Euro 2016 était annoncée, Booba a réagi sur Instagram : « Didier propose l’opération #VALGIROUD pour remplacer @karimbenzema un des 5 meilleurs attaquants du monde ! Qu’en pensez-vous ? Moi du coup au lieu de regarder l’Euro je vais me passer en boucle la sextape de Valbuena avec des jumelles… »

« Attila », morceau bref et vénère, compte un unique couplet et fait suite à une embrouille entre Booba et Dam16, un rappeur de Boulogne. Une altercation commentée par Rohff, qui en donna sa version sur Facebook. Ni Rohff ni Dam 16 ne sont nommément cités, par contre Kaaris a droit à une pique : « Si tu cherches l’échec, demande à Kaaris ». Mais peut-être le rappeur a-t-il dit « Si tu cherches les chèques » ? Trois autres références intéressantes dans ce morceau sanguin, trois noms que Booba transforme en verbes : La hip-hop vixen Claudia Sampedro, qui apparut dans le clip de Booba « Scarface » (« Biatch, on va t’Claudia sampedroïser »), le chanteur français Calogero qui duetta avec Passi (« Le rap français calogéroïsé ») et le chanteur congolais Koffi Olomide (« T’as zéro swag-zer, on va te olomider »). 

Mais la perle noire de cet album sombre est sans conteste « 92i Veyron », single triomphant où l’on retrouve la punchline « Les vainqueurs l’écrivent, les vaincus racontent l’Histoire », que B2O commente sur le site Genius en ces termes : « J’vais pas dire que j’ai inventé cette phrase seul, j’ai dû l’entendre quelque part, mais je sais pas où. Je l’ai pas prise de Nabilla en tout cas ».

Booba, Ad Vitam Aeternam (2024)

Ultime Rewind, ultime album ? Booba avait déjà sorti la carte joker « album de la retraite discographique » avec Ultra en 2021, son dixième album studio, annoncé comme le dernier. Personne n’y croyait, et tout le monde a eu raison puisque Ad Vitam Aeternam a vu le jour en 2024. « Dernier album numéro un, ils appellent ça une fin de carrière » dira-t-il dans le single « Muay-Thaï ». Rancunier comme Aznavour, Booba reste sur les côtes de ses (multiples) ennemis et détracteurs. Pour ce disque dont le titre le plus populaire est bien sûr « Dolce Camara », Booba a une ambition visuelle et une cible : PNL. Il veut topper « Au D.D. », la fameuse vidéo des deux frères shootée au sommet de la Tour Eiffel, transformée en point de deal par Ademo et N.O.S. Le tournage a lieu au Japon, à Tokyo.

China Presles, productrice exécutive des clips « 6G » et « Saga » (tournés en même temps à Tokyo par Fred De Pontcharra) se souvient d’un Booba très présent durant la production : « C’est lui qui voulait aller à Tokyo, il voulait éteindre le clip de rap français en sortant “6G”, faire mieux que PNL. Il disait “Ils ont mis 50.000 pour ‘Au D.D.’, on va faire plus et les éteindre”. Il nous a laissé une liberté de création totale, en douze jours je ne l’ai jamais eu sur le dos. Pendant les temps morts, il a profité du Japon à sa manière. L’équipe voulait aller à Kyoto et lui a dit non, il a préféré rester au cœur du projet, à Tokyo. Ça a été le plus gros clip de rap français de l’année 2023, trois minutes de punchlines avec une prod boom bap, c’est ce qu’on a voulu transcrite en image, des punchlines visuelles de Kopp »

Le résultat ? Neuf millions de vues pour « 6G », 17 millions pour « Saga », des nouveaux chiffres à ajouter à ce « zéro défaite » dont Booba se vante avec constance. Et il faut se rendre à l’évidence : Sur le terrain musical, Booba est sans égal, capable de signer à 48 ans un banger comme « Dolce Camara » et de propulser du coup son poulain SDM encore plus haut. 

Ses trois concerts sold out à La Défense Arena fin 2025, avec près de 120.000 billets vendus, confirment la pérennité de Booba dans l’univers ultra compétitif du rap français. 2026 marquera les 50 ans du géant de la rime boulonnaise, nul doute que cet anniversaire sera célébré comme il se doit par tous les pirates car si la piraterie n’est jamais finie, la carrière de Booba non plus.

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