Sous les projecteurs de la Fashion Week parisienne, lors de l’exposition Virgil Abloh : The Codes, McIntosh a dévoilé un amplificateur hors normes. Conçu sur la base du célèbre intégré McIntosh MA8950, ce modèle unique arbore une livrée orange éclatante associée aux emblématiques VU-mètres bleus de la marque. Un prototype pensé comme un hommage à l’influence de Virgil Abloh, disparu en 2021.
Virgil Abloh, le trait d’union entre musique, design et culture
Créateur touche-à-tout, fondateur d’Off-White et directeur artistique des collections homme chez Louis Vuitton, Virgil Abloh a toujours entretenu un lien étroit avec la musique. DJ reconnu, collaborateur de Kanye West, il voyait dans le son un langage universel capable de croiser les disciplines. Pour lui, la hi-fi n’était pas seulement une affaire de performance technique : elle devait aussi s’exprimer comme un objet culturel et esthétique.
Dès 2020, Abloh avait entamé des discussions avec McIntosh pour revisiter l’un de ses amplificateurs emblématiques. Le projet prit du retard à cause de la pandémie, puis fut suspendu après sa disparition prématurée. Mais McIntosh a choisi de le mener à terme, en accord avec la famille et la fondation du créateur, comme un témoignage posthume de sa vision.« Virgil voulait transformer l’esthétique classique McIntosh en une déclaration visuelle forte », explique la marque américaine.
Quand l’orange bouscule le bleu
Traditionnellement, un McIntosh s’identifie à son châssis noir avec une façade vitrée, son logo vert, ses VU-mètres à aiguilles bleues. L’édition Virgil Abloh vient rompre cette convention avec une audace assumée.
L’orange vibrant du châssis, couleur fétiche d’Abloh, exprime énergie et visibilité. Face à lui, les VU-mètres bleus prennent une dimension nouvelle : ils deviennent des contrepoints visuels, presque des éclats de lumière dans un univers solaire. Ce jeu chromatique raconte une histoire : celle d’un dialogue entre héritage et réinvention. Là où McIntosh cultive l’intemporalité de ses codes depuis des décennies, Abloh introduit la notion de rupture, fidèle à sa démarche consistant à « hacker » les symboles établis pour leur donner une nouvelle lecture.
Un objet entre art, design et hi-fi
Présenté au Grand Palais Éphémère, cet amplificateur n’était pas là pour être écouté, mais pour être regardé, contemplé, questionné. Comme une sculpture sonore.
Jusqu’au 10 octobre 2025 au Grand Palais, l’exposition “Virgil Abloh : The Codes” retrace le parcours du créateur, en montrant comment il a brouillé les frontières entre disciplines. Le MA8950 Concept s’inscrit dans ce fil rouge : démontrer que la hi-fi peut aussi être un territoire esthétique et non uniquement technique.
On peut y voir une démarche proche de celle de designers comme Philippe Starck ou Marc Newson, qui ont, chacun à leur manière, réinventé des objets du quotidien pour les hisser au rang d’icônes. Ici, Abloh confère à l’amplificateur un statut de pièce manifeste, à la croisée du luxe, de la culture et de la musique.
Le McIntosh MA8950, une base technique prestigieuse
Si le design surprend, la base technique est, elle, bien connue des audiophiles. Il reprend en effet à l’identique l’architecture du célèbre McIntosh MA8950, un amplificateur intégré stéréo délivrant 200 W par canal sous 8 ohms, capable de piloter sans difficulté des enceintes exigeantes. Il bénéficie de la technologie maison Autoformer, garantissant une puissance identique quelle que soit l’impédance des enceintes. Son alimentation massive, ses étages de sortie en classe AB et son DAC modulaire DA2 en font un intégré aussi polyvalent que performant.
Entrées numériques HDMI ARC, optiques, coaxiales, USB-B, phono MM/MC, sorties symétriques : rien ne manque pour l’utiliser au cœur d’un système moderne. En écoute, le MA8950 séduit par sa transparence, un grave ferme et un parfait équilibre, des qualités qui en font l’un des modèles phares de McIntosh dans la catégorie des intégrés haut de gamme.
Une pièce unique
McIntosh a précisé que ce modèle ne serait pas commercialisé. Il restera donc une pièce unique, intégrée aux archives et aux expositions consacrées à Virgil Abloh. Mais son existence envoie un signal à toute l’industrie : la haute-fidélité peut dialoguer avec d’autres univers, s’ouvrir à de nouvelles esthétiques, sans renier sa quête d’excellence sonore. Un pont entre deux mondes a priori éloignés, mais en réalité profondément liés : la musique et la création. En osant l’orange, en réinventant ses codes sans effacer son identité, McIntosh rend hommage à un créateur visionnaire et affirme que la hi-fi, comme la mode, peut être affaire de style, de culture et d’émotion.
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