Les connecteurs vidéo jouent un rôle essentiel dans la transmission des signaux entre les équipements audiovisuels. Leur conception reflète les besoins techniques de chaque époque, depuis les premiers formats analogiques jusqu’aux interfaces numériques les plus récentes. Comprendre leurs caractéristiques permet de mieux saisir les enjeux liés à la qualité d’image, à la compatibilité entre appareils et à l’évolution des usages dans les domaines de l’informatique, du divertissement et de la production visuelle.

Thunderbolt 4 / 5

Le connecteur Thunderbolt 4 est apparu en 2020, succédant au Thunderbolt 3 dont il reprend le format USB-C, mais en renforçant les spécifications techniques. Thunderbolt 4 garantit des débits de 40 Gbit/s, tout en assurant une compatibilité étendue avec les standards USB (USB 4, USB-C, USB 3.2) et avec les anciens équipements Thunderbolt 3. L’un de ses avantages majeurs est d’offrir un standard très strict sur la qualité du câble, la sécurité des données et la gestion de l’énergie. Il permet d’alimenter des ordinateurs portables, de chaîner plusieurs écrans 4K, ou encore de connecter des stations d’accueil très complètes via un seul câble.
Le Thunderbolt 5, annoncé en 2023, commence à se démocratiser à partir de 2024-2025. Il conserve le format USB-C, mais double quasiment les performances en atteignant jusqu’à 80 Gbit/s en débit bidirectionnel, voire 120 Gbit/s en mode d’affichage asymétrique (plus de bande passante dédiée à la vidéo). Thunderbolt 5 vise à répondre aux besoins croissants des utilisateurs de stations de travail, de gamers et de créateurs de contenu : il supporte plusieurs écrans 8K, des SSD ultra-rapides, des cartes graphiques externes (eGPU), tout en gardant la simplicité d’un câble unique. C’est un connecteur taillé pour les usages exigeants de demain.
USB-C / DisplayPort Alt Mode

Le connecteur USB-C est apparu vers 2014, dans le but de simplifier et d’uniformiser les connexions entre appareils électroniques. Petit, réversible et polyvalent, il remplace progressivement les anciens ports USB-A, micro-USB, mais aussi certains ports audio, vidéo et d’alimentation. L’une de ses grandes forces est sa capacité à transporter non seulement des données et de l’électricité, mais aussi des flux vidéo grâce au DisplayPort Alt Mode. Ce mode alternatif permet d’utiliser un câble USB-C pour transmettre un signal vidéo DisplayPort vers un écran externe, sans nécessiter d’adaptateur supplémentaire si l’écran est compatible.
Le DisplayPort Alt Mode s’est démocratisé sur les appareils USB-C à partir de 2016-2017, notamment sur les ordinateurs portables, tablettes et smartphones haut de gamme. Il offre l’avantage de pouvoir connecter facilement des moniteurs 4K, parfois même 8K, tout en utilisant un câble unique qui peut également servir à recharger l’appareil ou à transférer des fichiers. Ce système est particulièrement prisé pour les configurations modernes et épurées, comme les bureaux avec stations d’accueil USB-C ou les moniteurs disposant d’une entrée USB-C directe.
DisplayPort

Le DisplayPort a été lancé en 2006 par le consortium VESA, dans le but de remplacer les anciennes normes vidéo comme VGA et de concurrencer le HDMI sur le marché informatique. Contrairement au HDMI, qui a d’abord été pensé pour le grand public et le home cinéma, le DisplayPort a été conçu dès le départ pour les ordinateurs et les écrans professionnels. Il permet de transmettre de la vidéo et de l’audio numérique de haute qualité, tout en intégrant des fonctions avancées comme la gestion de plusieurs écrans via un seul port grâce à la technologie Multi-Stream Transport (MST).
Le DisplayPort est largement utilisé dans le monde professionnel, notamment pour les moniteurs haut de gamme, les cartes graphiques puissantes et les stations de travail nécessitant des résolutions élevées ou des taux de rafraîchissement rapides (jusqu’à 240 Hz en 4K voire plus). Ses dernières versions (1.4 puis 2.0/2.1) permettent de gérer des flux vidéo énormes, comme le 8K ou des écrans multiples en haute définition, tout en garantissant une faible latence. On le retrouve aussi intégré dans des connecteurs plus modernes comme l’USB-C via le DisplayPort Alt Mode.
HDMI

Le HDMI (High-Definition Multimedia Interface) a été introduit en 2003 pour répondre aux besoins croissants de connecter des appareils audio-vidéo numériques grand public, comme les téléviseurs, lecteurs DVD, consoles de jeux et systèmes home cinéma. Il s’est rapidement imposé comme le standard universel de connexion vidéo domestique, remplaçant les câbles analogiques comme le SCART (Péritel) ou le VGA. Son grand avantage est de transporter à la fois l’image et le son dans un seul câble, en qualité numérique, facilitant ainsi les branchements pour le grand public.
Aujourd’hui, le HDMI est omniprésent sur les téléviseurs, vidéoprojecteurs, consoles, lecteurs Blu-ray et barres de son. Ses différentes versions successives (de 1.0 à 2.1 et bientôt 2.1a) ont permis d’augmenter la bande passante pour suivre l’évolution des usages : 4K, 8K, HDR, Dolby Atmos, VRR, eARC… Le HDMI reste le choix privilégié pour les usages domestiques et le divertissement, tandis que le DisplayPort, plus orienté informatique, est souvent préféré dans les environnements professionnels ou pour le gaming exigeant sur PC.
DVI

Le DVI (Digital Visual Interface) a été introduit en 1999 pour remplacer progressivement le vieux standard VGA dans le domaine de l’informatique. Pensé à l’origine pour accompagner l’arrivée des écrans LCD, il permettait de transmettre un signal numérique entre l’ordinateur et l’écran, garantissant ainsi une meilleure qualité d’image qu’avec le VGA, qui restait limité au signal analogique. Le DVI a existé sous plusieurs formes : DVI-D (numérique), DVI-A (analogique) et DVI-I (mixte), ce qui a parfois prêté à confusion lors du choix des câbles et des équipements.
Bien qu’aujourd’hui largement dépassé, le DVI a longtemps été la norme sur les cartes graphiques, les moniteurs d’ordinateur et certaines consoles professionnelles. Il supportait des résolutions allant jusqu’à 1920×1200 en single link et 2560×1600 en dual link, ce qui le rendait pertinent pour la bureautique et le graphisme à l’époque. Toutefois, il ne transportait que la vidéo, sans le son, contrairement au HDMI qui l’a peu à peu supplanté. Le DVI reste encore visible sur du matériel ancien ou dans certaines industries, mais il tend à disparaître au profit de solutions plus modernes et polyvalentes comme le DisplayPort ou l’USB-C.
YUV / Composante (Y, Pb, Pr)

Le connecteur YUV, aussi appelé composante (Y, Pb, Pr) ou parfois RVB composantes, s’est répandu dans le monde grand public à partir des années 1990, notamment avec les lecteurs DVD, les consoles de jeux et certains téléviseurs. Cette norme repose sur la séparation du signal vidéo en trois canaux distincts : Y pour la luminance (le noir et blanc, donc la structure de l’image) et Pb / Pr pour les deux composantes de chrominance (les informations de couleur). Contrairement à la prise Péritel (SCART) ou au signal composite, le YUV offre une bien meilleure qualité d’image, car il évite les interférences entre la couleur et la luminance.
Le YUV est surtout utilisé pour transmettre des signaux analogiques en haute définition, jusqu’au 1080i ou 1080p sur certains équipements. Il était prisé des passionnés de home cinéma pour sa capacité à restituer une image plus nette et plus fidèle que le composite ou le S-Video. Cependant, il a progressivement été remplacé par des connexions tout-numériques comme le HDMI, qui gèrent à la fois l’image, le son et les métadonnées, tout en étant plus simples à brancher. Aujourd’hui, le YUV reste parfois utilisé dans le domaine professionnel ou sur d’anciens appareils, mais il appartient clairement à une ère antérieure à la généralisation du tout-numérique.
S-Video (Y/C)

Le S-Video, aussi appelé Y/C, est apparu dans le courant des années 1980, principalement avec les premiers équipements vidéo grand public de qualité, comme les magnétoscopes S-VHS et les premières consoles de jeux cherchant à améliorer la qualité d’image par rapport au composite. Le principe du S-Video est de séparer le signal vidéo en deux parties : le Y (luminance), qui transporte les informations de luminosité et de contraste (ainsi que la synchronisation), et le C (chrominance), qui transporte les informations de couleur. Cette séparation limite les interférences et améliore la netteté de l’image, par rapport au composite où tout est mélangé dans un seul signal.
Le S-Video a été utilisé principalement pour des résolutions SD (standard définition), comme le 480i ou 576i, et ne permettait pas d’atteindre la qualité d’une liaison composante YUV ou des standards numériques ultérieurs. On le retrouvait souvent sur les téléviseurs cathodiques, les consoles de jeux rétro ou encore les premiers projecteurs vidéo. Son connecteur rond à 4 broches (mini-DIN) est facilement reconnaissable. Aujourd’hui, le S-Video est totalement obsolète dans le monde grand public, remplacé par le HDMI et d’autres standards numériques, mais il reste utilisé dans certaines installations audiovisuelles spécifiques ou pour la restauration de vieux contenus.
VGA

Le VGA (Video Graphics Array) a été introduit en 1987 par IBM, à une époque où l’informatique personnelle prenait son essor. C’est un standard analogique qui a marqué l’industrie en permettant d’afficher des résolutions élevées pour l’époque (640×480 en natif, puis bien plus par la suite). Le connecteur VGA, reconnaissable à sa forme trapézoïdale et ses 15 broches bleues, a été massivement adopté sur les ordinateurs, les écrans cathodiques (CRT), puis sur les premiers écrans plats. Il permettait de relier une carte graphique à un moniteur via un signal analogique RGB séparé, ce qui offrait une qualité correcte, mais sensible aux perturbations.
Le VGA a dominé le marché des connexions vidéo pour PC pendant plus de deux décennies, avant d’être peu à peu remplacé par les normes numériques comme DVI, HDMI et DisplayPort, qui offrent une meilleure qualité d’image, surtout sur les écrans plats. Il restait toutefois très répandu jusque dans les années 2010 sur les ordinateurs portables, vidéoprojecteurs et écrans d’entrée de gamme. Aujourd’hui, il est quasiment abandonné car il ne transporte que la vidéo, sans audio, et il est limité en définition et en qualité par nature, le signal analogique ne rivalisant plus avec le numérique.
Péritel / SCART

La Péritel, connue aussi sous le nom de SCART (Syndicat des Constructeurs d’Appareils Radiorécepteurs et Téléviseurs), a été introduite en France en 1978 et rendue obligatoire sur les téléviseurs vendus dans l’Hexagone à partir de 1980. Son objectif était d’uniformiser les connexions entre les appareils audiovisuels grand public : magnétoscopes, consoles de jeux, lecteurs DVD, décodeurs TV, etc. Elle se présente sous la forme d’un connecteur 21 broches, capable de transporter simultanément des signaux vidéo composite, S-Video, RVB (RGB) et audio stéréo. L’un de ses grands atouts était de simplifier les branchements, en remplaçant plusieurs câbles distincts par une seule prise.
Très populaire en Europe, la Péritel a contribué à améliorer la qualité d’image des téléviseurs en facilitant l’accès au signal RGB, bien supérieur au composite en termes de netteté et de fidélité des couleurs. Cependant, son usage est resté quasiment cantonné au marché européen, d’autres régions privilégiant des connectiques comme le RCA ou le S-Video. Avec l’arrivée des technologies numériques comme le HDMI, la Péritel est devenue obsolète à partir des années 2010 et a disparu progressivement des nouveaux appareils. Elle reste cependant recherchée par certains amateurs de rétrogaming pour profiter d’une qualité d’image optimale sur les téléviseurs CRT d’époque.
RGB (analogique)

Le RGB analogique est un type de connexion vidéo qui remonte aux années 1970-1980 et qui a surtout été utilisé dans les environnements professionnels (télévision, informatique industrielle, arcade) avant d’être partiellement démocratisé via des connecteurs comme la Péritel. Le principe du RGB est de transmettre séparément les trois composantes fondamentales de l’image : le Rouge (R), le Vert (G) et le Bleu (B), accompagnées généralement de signaux de synchronisation (Sync). Cette séparation permet d’obtenir une qualité d’image bien supérieure aux signaux composites, car elle évite les interférences et la perte de précision entre les couleurs et la luminance.
Le RGB analogique a été utilisé sous plusieurs formes : BNC dans le monde professionnel, SCART (Péritel) en Europe, ou encore via des câblages spécifiques pour les moniteurs de PC (avant VGA) ou les bornes d’arcade. Il permettait d’atteindre une excellente qualité d’image en standard définition (SD), voire en haute définition (HD) selon les implémentations. Cependant, l’absence de standardisation universelle et la complexité des branchements ont limité sa diffusion au grand public, en dehors des cas particuliers comme le retrogaming ou certains équipements audiovisuels. Le RGB analogique a été peu à peu remplacé par des solutions numériques plus simples et plus performantes comme HDMI ou DisplayPort.
Composite (RCA jaune)

Le composite vidéo, souvent identifié par le célèbre connecteur RCA jaune, est apparu dès les années 1970 comme une solution simple et économique pour transmettre un signal vidéo. Très utilisé dans les magnétoscopes, consoles de jeux, caméscopes et téléviseurs des années 1980 à 2000, il transporte l’ensemble du signal vidéo (luminance, chrominance, synchronisation) dans un seul câble, ce qui facilite les branchements. Cependant, ce mélange des informations entraîne des interférences entre les couleurs et les détails de l’image, ce qui limite fortement la qualité visuelle, surtout sur des écrans modernes.
Le composite a permis d’afficher des contenus en définition standard (SD), généralement en 480i ou 576i, et reste compatible avec pratiquement tous les téléviseurs CRT de l’époque. Il était souvent accompagné de deux autres prises RCA (rouge et blanc) pour le son stéréo. Si cette connexion a dominé l’univers du divertissement familial pendant des décennies, elle est aujourd’hui totalement dépassée par les standards numériques (HDMI, DisplayPort) qui offrent une image bien plus nette, sans parasites, et peuvent véhiculer à la fois vidéo et audio en haute définition. Le composite reste parfois utilisé pour connecter de très anciens équipements ou pour des usages spécifiques en rétro-tech.
L’évolution des connecteurs vidéo témoigne des progrès réalisés en matière de transmission audiovisuelle, tant sur le plan technique que pratique. Chaque norme a répondu à des contraintes spécifiques, avec des choix d’architecture influencés par les usages professionnels ou grand public. Si certaines restent incontournables aujourd’hui, d’autres appartiennent désormais à une phase révolue de l’histoire des technologies. Leur compréhension reste utile pour appréhender la diversité des équipements et assurer une interconnexion efficace entre générations d’appareils.










