En résumé
Dans l’interminable arborescence des super héros, Wonder Woman était, malgré sa fugitive apparition dans Batman v Superman ? L’Aube de la justice, une des rares « têtes de liste » a ne pas avoir bénéficié d’un film à part entière. Et le calamiteux souvenir du doublon Elektra/Catwoman n’a rien fait pour inciter les Majors à se carboniser une nouvelle fois en propulsant une autre « super héroïne » au sommet d’un blockbuster. Divine surprise ! Loin de la surenchère numérique, des caméos en veux-tu en voilà, de l’humour parfois potache et des relectures « sérieuses » dont on est abreuvé depuis une bonne dizaine d’années, c’est au contraire aux sources du genre que renvoie directement cette éclatante réussite. Comprendre par-là : au splendide Superman de Richard Donner avec Christopher Reeve. Entièrement construit sur une authentique mythologie, irrigué de sentiments humanistes à la naïveté assumée, somptueusement « old school » dans son approche visuelle, cocasse quand il le faut sans jamais se montrer cynique, incarné avec un craquant premier degré par Gal Gadot, Wonder Woman dégage une fraîcheur, un brio et une cohérence qui ont largement de quoi emballer les plus réfractaires à la discipline. Tout en développant en sous-texte un discours pacifiste et féministe à entrées multiples. Un exemple parmi d’autres : filmés par une réalisatrice, le personnage comme son interprète ne sont jamais « fétichisés » comme ils l’auraient certainement été sous une caméra masculine. C’est non seulement tout à fait recevable, mais aussi, par instants, carrément émouvant.
Avis technique
C’est la totale : 3D, UHD, Dolby Atmos y compris sur la VF? Chapeau, l’éditeur ! Soit une combinaison très harmonieuse de pellicule 35 mm et de numérique, source d’un rendu saturé de détails et de profondeur (certaines séquences d’infra-ralenti sur la légende des Amazones sont à couper le souffle). Quant au son, VF (aux dialogues très bien intégrés) et VO font quasiment jeu égal dans le découpage, la ventilation et la puissance d’innombrables effets.
Du côté des bonus
Là aussi, l’originalité et la sincérité occupent le devant de la scène, ce qui constitue un vrai petit événement dans le ronron technique et promotionnel des suppléments généralement dévolus à ce genre de super spectacle. Car derrière les inévitables (mais percutants) extraits de tournage, la teneur des interviews, où la réalisatrice Patty Jenkins développe notamment son approche on ne peut plus personnelle du film, laisse percer une authentique vision collective de ce que devait être le résultat. Quant au long module, stupéfiant de lyrisme, où sont évoquées les vertus de l’héroïne transposées dans notre monde moderne, il sacralise avec beaucoup d’intelligence le rôle des femmes. Et coïncide malgré lui avec une actualité on ne peut plus brûlante.
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