Les téléviseurs affichent désormais une note sur 10 pour préciser s’ils sont facilement réparables ou pas. Focus sur cette obligation nommée “indice de réparabilité”. Un dispositif mis en place afin de réduire les déchets et lutter contre l’obsolescence programmée.
Depuis janvier 2021, les marques sont tenues de communiquer aux consommateurs un indice de réparabilité pour certains types d’appareils électroniques. Cette obligation concerne les constructeurs de téléviseurs, de smartphones, de lave-linges ou encore d’ordinateurs portables.
À quoi sert l’indice de réparabilité ?
Lancé en janvier 2021 dans le cadre de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, le dispositif vise principalement à lutter contre l’obsolescence programmée. Avec cet indice, il s’agit de responsabiliser tous les acteurs pour éviter le gaspillage. Le but consiste pour l’essentiel à augmenter la durabilité des produits et à limiter les déchets.
Selon l’Ademe, 40 % seulement des appareils électriques et électroniques en panne font en effet l’objet d’une réparation. Si bien que 40 millions d’appareils réparables finissent chaque année à la benne en France.
Dans le cas des téléviseurs, le phénomène se révèle même plus alarmant. Et pour cause : seuls 29 % d’entre eux sont réparés, d’après l’Ademe. Une situation préoccupante qui pourrait être nettement améliorée à l’aide d’outils adaptés. C’est justement tout l’enjeu de l’indice de réparabilité.
Comment se présente l’indice de réparabilité pour les téléviseurs ?
Affiché sous forme d’un pictogramme apposé sur le produit, l’indice de réparabilité est formulé au moyen d’une note sur 10. Sa couleur varie selon le score obtenu : vert foncé et vert pour les très bons et bons élèves, jaune, orange et rouge pour les élèves corrects, mauvais et médiocres.
Un système qui s’apparente donc aux étiquettes énergie ou encore au Nutri-Score.
Côté résultats, des disparités assez nettes ressortent d’une marque de téléviseur à l’autre. Panasonic s’octroie des notes de 4 à 6 sur 10 (la faute surtout au manque de disponibilité des pièces détachées). Samsung et Philips obtiennent des moyennes dépassant le plus souvent 7 sur 10.
Comment se calcule l’indice de réparabilité ?
Le calcul de la note découle de cinq paramètres principaux :
- la qualité et la disponibilité de la documentation technique et relative aux conseils d’utilisation et d’entretien,
- la démontabilité de l’appareil, les outils nécessaires et les caractéristiques des fixations,
- la disponibilité des pièces détachées,
- le prix des pièces détachées,
- un critère spécifique tel que l’assistance à distance sans frais ou la possibilité de réinitialisation logicielle.
D’autre part, la notation dépend également de douze sous-critères indexés sur un coefficient de calcul (de 0,5 à 2). Il en résulte une note sur 100, simplifiée via une note sur 10.
Notons que ce sont les fabricants eux-mêmes qui établissent la note en se conformant au tableau de calcul. Jusqu’à présent, aucun contrôle n’a été systématisé et le législateur espère voir émerger une “autorégulation” de la part des différents constructeurs. Toutefois, à partir du 1er janvier 2022, la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) aura la possibilité de contrôler le calcul de l’indice. Des amendes pourront alors être appliquées en cas de non conformité.
Ce que ça change concrètement
Outre la nécessité pour les constructeurs d’afficher l’indice de réparabilité pour les produits concernés depuis début 2021, on remarque que l’outil commence à trouver des applications plus concrètes. Le site LesNumériques a par exemple intégré le paramètre au sein du calcul de la notation des smartphones en septembre 2021, puis en novembre pour les téléviseurs et ordinateurs.
Sur Son-Vidéo.com, de nombreux modèles de téléviseurs proposés affichent désormais une fiche détaillée de leur indice de réparabilité. De quoi permettre de comprendre leurs points forts ou points faibles, par exemple concernant le démontage.
D’autres labels pour réduire l’obsolescence
À noter qu’il existe d’autres labels dont l’approche est plus générale. C’est le cas de Long Time qui prend à la fois en compte la fiabilité, la robustesse, la réparabilité ou le support technique. Applicable en Europe et à l’international, ce label indépendant a été développé pour encourager la fabrication et la consommation de produits plus durables dans le temps.
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