L’ampli hi-fi Octavio AMP est un modèle connecté compact souhaitant concurrencer les leaders du secteur que sont les Sonos AMP, Yamaha WXA-50 et Bose Music Amplifier. Version amplifiée du lecteur réseau Octavio Stream, il en reprend les fonctions de streaming avec une compatibilité DLNA, AirPlay 2, Bluetooth 5.0 et un accès à la majorité des services de musique en ligne comme Spotify, Tidal, Qobuz, Apple Music, Deezer ou Amazon Music. Sa connectique se compose de deux entrées RCA, d’une entrée optique et d’un port USB. La puissance s’établit à 2 x 35 watts ou 2 x 60 watts suivant l’alimentation choisie : Octavio AMP 24V ou Octavio AMP 32V. Proposé à partir de 699 €, cet ampli connecté peut-il s’imposer face aux ténors du marché ?
Octavio : la marque
Nouveau sur le marché, l’ampli connecté Octavio AMP débarque avec un avantage de taille : son fabricant, originaire de Lille. Octavio met un point d’honneur à concevoir autant que possible ses équipements en France et à promouvoir l’industrie du pays. Sa jeune équipe a pour ambition de faciliter l’accès et l’écoute de la musique. C’est ainsi qu’est lancé en 2021 le lecteur réseau Octavio Stream. Il rencontre son public, si bien que la marque décide rapidement de le décliner en version amplifiée : l’Octavio AMP. Ce dernier en reprend toutes les fonctionnalités tout en étendant la connectique et en intégrant sa propre amplification numérique.
Octavio AMP : packaging & accessoires
L’amplificateur Octavio AMP est livré dans un carton orné des différentes technologies de streaming et des nombreuses possibilités offertes par ce modèle. Il s’accompagne d’un guide d’installation rapide, d’une antenne WiFi et d’un adaptateur secteur de 24 V ou de 32 V suivant la version choisie. Dans les deux cas, il faudra faire l’impasse sur la télécommande, l’ampli se contrôlant exclusivement à partir de son application mobile et des quelques commandes physiques en façade.
Octavio AMP : présentation
Conception & design
L’ampli connecté Octavio AMP se distingue par un format ultra compact. Avec une largeur et une profondeur de 196 mm pour une épaisseur de seulement 39 mm, ce modèle est encore plus petit que le Sonos Amp, son principal concurrent. Il peut ainsi s’intégrer facilement sur le recoin d’un meuble ou d’une étagère.
Une fois en place, l’ampli Octavio AMP se fait discret grâce à son design minimaliste et épuré. Les lignes sont simples, sans fioriture. Son châssis de bonne facture est entièrement conçu en aluminium anodisé de couleur anthracite. Il confère un sentiment de robustesse et de qualité. L’assemblage s’effectue par un système de visserie entièrement dissimulé sous l’appareil. Cela permet de laisser les faces apparentes de toute trace d’usinage.
La façade de l’ampli Octavio AMP accueille l’interface de commande. Elle se compose d’un grand potentiomètre métallique pour le volume. Celui-ci assure un ajustement fluide du niveau d’écoute, malgré un léger jeu autour de l’axe de rotation. Deux autres boutons, également en métal, permettent d’ajuster la source et d’allumer ou d’éteindre l’ampli.
Amplification numérique
Le format ultra compact de l’ampli Octavio AMP se doit à l’utilisation d’un étage d’amplification fonctionnant en classe D. Le module Texas Instruments TPA3250 employé est unique en son genre, avec une puissance de sortie qui varie selon l’adaptateur d’alimentation utilisé. Cet ampli connecté est ainsi décliné en deux versions différentes : une première avec un adaptateur secteur de 24 V et une seconde avec un adaptateur de 32 V pour 50 € de plus. La version 24 V peut délivrer jusqu’à 2 x 35 W sous 8 ohms et 2 x 65 W sous 4 ohms. Avec l’adaptateur 32 V, la puissance est portée à 2 x 60 W sous 8 ohms et 2 x 100 W sous 4 ohms.
Pour ce test, nous avons essayé les deux versions. L’alimentation 24 V s’est avérée idéale pour alimenter une paire d’enceintes bibliothèque dans un bureau ou un petit salon. L’Octavio AMP 32 V est quant à lui plus adapté pour de petites colonnes ou des enceintes de sensibilité moyenne.
Le fabricant français promet de fournir cette puissance avec précision et maîtrise. Pour ce faire, l’ampli Octavio AMP intègre la technologie de traitement numérique Sound Filter. Exclusive à la marque, celle-ci analyse continuellement le signal entrant dans l’ampli à celui sortant. Ce procédé permet de détecter les erreurs et les bruits parasites qui se sont insérés durant le parcours du signal afin de les supprimer. Il en résulte une écoute plus précise et un gain de transparence.
Contrôle
Avec seulement trois commandes en façade, l’ampli Octavio AMP se pilote majoritairement à partir de l’application mobile. Pour ce faire, plusieurs options sont possibles. La première repose sur l’application Legacy Player de Linkplay. Partagée avec de nombreux autres fabricants comme Elipson et Audio Pro, elle offre un accès facile aux différents services de musique, aux titres partagés sur le réseau local, aux webradios et aux fichiers stockés sur le smartphone. Cette application permet également de sélectionner la source, de gérer le volume et de créer des groupes multiroom.
Octavio propose également sa propre application mobile pour iOS et Android. Modestement nommée Virtuose, celle-ci offre une utilisation encore plus intuitive, avec notamment la possibilité de mettre votre service de musique favori en page d’accueil. Les différents services compatibles sont globalement mieux intégrés qu’avec l’application Linkplay. L’affichage est plus complet et plus fidèle aux applications natives. Enfin, un menu horizontal en bas de l’écran facilite l’accès aux fichiers partagés, webradios et différents réglages. Très bien conçue, cette application a de quoi faire pâlir Sonos qui est leader dans ce domaine. Cependant, il manque encore quelques réglages personnalisables comme l’ajustement de la tonalité, de la balance ou encore un égaliseur pour qu’elle soit réellement parfaite.
Streaming & multiroom
L’ampli connecté Octavio AMP est équipé du même module réseau que le lecteur Octavio Stream. On retrouve ainsi l’écosystème Linkplay assurant la prise en charge de la majorité des services de streaming comme Spotify, Tidal, Qobuz, Amazon Music, Deezer ou encore Apple Music. L’accès aux titres partagés en DLNA sur le réseau local est également possible. Le DAC Burr-Brown PCM1798 assure alors la prise en charge des formats MP3, OGG, WMA, APE, ALAC et FLAC jusqu’à 24 bits / 192 kHz.
Il est également possible de diffuser directement les titres à partir d’un smartphone, d’une tablette ou d’un ordinateur. Les utilisateurs Apple sont alors favorisés grâce à l’intégration du protocole AirPlay. Pour les autres, la diffusion est limitée au Bluetooth, sans prise en charge des codecs HD. Une compatibilité Chromecast aurait été préférable pour une diffusion Hi-Res.
Pour profiter de la musique dans toute la maison, l’ampli Octavio AMP peut s’associer en multiroom avec tout autre équipement du fabricant français. Il devient alors possible de diffuser une seule et même musique sur tous les appareils ou une musique différente dans chaque pièce. Ce système multiroom assure un son synchronisé et sans coupure en qualité Lossless (jusqu’en 16 bits / 44.1 kHz). En outre, le multiroom est aussi possible avec tout appareil compatible AirPlay 2.
Connectique
Si l’ampli Octavio AMP reprend à l’identique les options de streaming du lecteur réseau Octavio Stream, il se distingue par une connectique bien plus étendue. Implantée à l’arrière de l’appareil, celle-ci se compose d’une entrée optique et de deux entrées RCA, ce qui autorise la connexion d’un lecteur CD, d’un DAC externe, d’une platine vinyle pré-amplifiée ou encore d’un téléviseur, par exemple. La connexion de ce dernier aurait tout de même été facilitée avec un port HDMI ARC comme c’est le cas sur le Sonos Amp. En outre, un port USB-A permet la lecture des musiques stockées sur une clé USB ou un disque dur externe.
En sortie, l’ampli Octavio AMP met à disposition une sortie subwoofer permettant d’y relier un caisson de basses. Un très bon point, surtout pour la version 24 V qui se destine majoritairement à alimenter de petites enceintes bibliothèque. La connexion de ces dernières s’effectue à l’aide de borniers à vis. Très proches les uns des autres, leur manipulation nécessite des mains de fée. L’utilisation de fiches bananes comme les NorStone Banane est fortement recommandée pour faciliter la connexion.
Octavio AMP : mise en œuvre
Une fois associé aux différentes sources et relié à son alimentation externe, l’ampli Octavio AMP nous indique via un message diffusé par les enceintes de poursuivre la configuration à partir de l’application mobile Virtuose. L’installation s’effectue alors en quelques étapes rapides, dont l’association de l’ampli au réseau WiFi s’il n’est pas relié en Ethernet. Ensuite, on peut commencer la lecture ou compléter les réglages en y associant nos services de streaming.
Pour ce test de l’ampli Octavio AMP, nous avons associé la version 24 V aux enceintes bibliothèques Sonus Faber Lumina I, Elipson Prestige Facet 6B et Eltax Monitor V. La version 32 V a été testée avec les mêmes enceintes, ainsi qu’avec les colonnes Davis Acoustics Krypton 9 et Dali Oberon 5. Nous avons principalement exploité le lecteur réseau intégré à l’ampli pour profiter de Qobuz et des titres partagés sur le réseau local. Dans un second temps, nous y avons associé une platine vinyle Elipson Omega 100 Carbon.
Octavio AMP : impressions d’écoute
Même avec l’alimentation de 24 V, l’ampli Octavio AMP parvient à maîtriser efficacement les différentes enceintes bibliothèques présentées. Son amplification à haut rendement permet de profiter instantanément de toute la puissance disponible. On bénéficie d’une très belle vivacité et d’une dynamique bien marquée.
À bas volume, l’Octavio AMP peut sembler froid et manquer d’équilibre de par un registre grave en retrait. Il est dommage qu’aucun réglage des basses ne soit possible. Heureusement, l’équilibre se retrouve à mesure que le niveau sonore augmente. Sans devenir abyssales, les basses gagnent en fermeté, en présence et en énergie. Elles sont bien tendues et apportent de la rondeur à l’écoute. La version 32 V de l’ampli Octavio AMP offre un soupçon de vivacité supplémentaire à ce registre. Il reste cependant toujours nécessaire de pousser le volume pour en profiter pleinement.
L’ampli connecté Octavio AMP fait preuve d’une grande neutralité pour restituer la musique avec limpidité et clarté. Son sens de l’analyse permet d’extraire avec efficacité les différentes nuances et les détails des enregistrements. Les instruments sont bien reconstruits et bénéficient d’une belle présence. Les percussions se détachent parfaitement de la scène. Le jeu du batteur est efficacement mis en valeur avec une mise en lumière convaincante sur les résonances des peaux et le frappé des baguettes. Les voix bénéficient d’une fraîcheur agréable et s’incarnent avec assiduité au centre d’une scène à l’ouverture séduisante.
La transparence offerte par ce petit ampli Octavio AMP est exemplaire. Seule la musique est restituée, sans bruit de fond ou souffle. L’écoute est joviale, avec une douceur très agréable pour un ampli de classe D. Même avec des titres complexes comme La Grange de ZZ Top, les aigus restent bien maîtrisés, détaillés et reproduits sans dureté ou sibilance. Le rythme est donné avec impact et rigueur.
Octavio AMP : comparé à…
Sonos Amp : proposé à 799 €, l’ampli connecté Sonos Amp est le véritable concurrent de l’Octavio AMP. Il offre une puissance de 2 x 125 watts sous 8 ohms, ce qui permet de l’associer plus facilement à des enceintes colonne ou de l’utiliser dans des grandes pièces. À l’écoute, le Sonos est encore plus dynamique et surtout plus généreux dans le grave. Les basses ne sont toujours pas abyssales, mais plus homogènes aux différents niveaux d’écoute. En matière de connectique, le français Octavio présente l’avantage d’intégrer un port USB pour la lecture des musiques à partir d’un périphérique de stockage. Le Sonos est cependant plus polyvalent grâce à son port HDMI ARC facilitant la connexion d’un téléviseur. Par ailleurs, il propose de nombreux réglages depuis l’application et peut même réaliser un calibrage acoustique.
Yamaha MusicCast WXA-50 : commercialisé à 499 €, cet ampli Yamaha offre une puissance de 2 x 55 W sous 8 ohms. Les fonctions réseau sont très proches, avec une compatibilité AirPlay, Bluetooth et la prise en charge de nombreux services de streaming. Le Yamaha gagne cependant en convivialité grâce à la possibilité de le piloter vocalement en l’associant à une enceinte avec assistant vocal. En revanche, l’écoute de l’Octavio Amp est plus joviale, moins analytique que le Yamaha.
Octavio AMP : pour qui ?
L’ampli connecté Octavio AMP s’adresse aux utilisateurs à la recherche d’une solution tout-en-un pour profiter à la fois des sources physiques et des musiques dématérialisées. Son format ultra compact en fait un choix de premier ordre pour un espace réduit et une installation discrète dans le salon, une chambre ou un bureau. En raison de sa puissance modeste, on privilégiera son association à des enceintes bibliothèques ou à de petites colonnes. L’ajout d’un caisson de basses formera également un bon complément pour équilibrer l’écoute à bas volume.
Octavio AMP : conclusion
Pour son premier ampli connecté, le fabricant français livre un modèle presque parfait. Il brille par sa polyvalence et sa simplicité d’utilisation à partir de l’application mobile Virtuose. Très bien conçue, celle-ci comble efficacement l’absence de télécommande. On espère cependant que de plus amples réglages y seront prochainement apportés, notamment pour ajuster le niveau des basses.
L’amplification numérique de l’Octavio AMP fait un excellent travail, notamment avec l’adaptateur secteur 32 V. L’écoute est dynamique, transparente et d’une grande neutralité. Cet ampli s’adapte à tous les styles avec enthousiasme et équilibre, à condition de pousser le volume ou d’y associer un caisson de basses.
Nous avons aimé :
- Le format compact
- Les nombreuses options de streaming
- L’application mobile très bien conçue
- La transparence d’écoute
Nous aurions aimé
- Un meilleur équilibre à bas volume
- Une entrée HDMI ARC
- La possibilité d’ajuster les basses depuis l’application
« Modestement nommée Virtuose » 😄
J’ai un raisonnement sur lequel j’aimerais bien avoir votre avis : lorsqu’un ampli s’exprime mieux en montant le volume (comme ici), est-il judicieux de le marier avec des enceintes de faible sensibilité, ce qui oblige de pousser un peu le potentiomètre pour atteindre un niveau donné de volume ?
Sinon je pense qu’il y aurait du sens de le comparer aussi au D-Stream Wamp.
L’association avec des enceintes moins sensibles peut effectivement être une bonne alternative pour profiter d’une rendu plus homogène à bas niveau. Attention cependant à ne pas utiliser des enceintes trop exigeantes avec cet ampli, notamment pour la version 24V qui dispose d’une puissance plus modeste.
S’il vous plaît arrétez de dire que la classe D est une amplification numérique, ce n’est pas du tout le cas, c’est archi faux et ça déssert la classe D.
Je suis d’accord qu’il convient d’éviter toute formulation prêtant à confusion entre ces 2 types d’amplification.
Mon ressenti tout personnel toutefois, c’est que ça dessert l’amplification numérique véritable… 🙂
Si ce sont les FDA auquel tu penses, la partie amplification est quasi toujours de la classe D…
Je pensais aux TDAI de Lyngdorf 😉
Même si je suis un farouche défenseur des productions françaises je ne peux m’empêcher de comparer ce genre d’appareils et ses concurrents à certaines productions chinoise telles Aiyima dont les caractéristiques sont très proches voir supérieures en terme de puissance à des prix souvent entre 100 et 150 €. dés lors le dilemme est compliqué