Alors que la Fédération Internationale de l’Industrie Phonographique (IFPI) vient de publier son rapport annuel sur la santé de l’industrie musicale, voici les points clés à retenir. En 2022, les revenus mondiaux de la musique enregistrée ont augmenté de 9%, atteignant la somme colossale de 26,2 milliards de dollars. Quels sont les moteurs de l’industrie musicale en France et à l’international ?

Le streaming payant, locomotive de l’industrie musicale
Alors que la fin du XXe siècle a connu l’âge d’or des supports physiques, et notamment du CD, le suivant a vu apparaître la musique dématérialisée. En 2001, tandis que Rhapsody (l’ancêtre de Napster) voyait le jour, les formats physiques représentaient encore 97% du chiffre d’affaires mondial de l’industrie musicale. Aujourd’hui, le streaming connaît une croissance exponentielle. Fort d’une progression de 11,5 % en un an, le streaming musical pèse désormais 67 % du total des revenus mondiaux de la musique enregistrée, soit 17,5 milliards de dollars. En quelques années, les chaînes compactes ont peu à peu cédé la place aux enceintes connectées sans fil, aux lecteurs réseaux audio, aux amplis connectés et aux TV connectées au sein des foyers.
Porté par les géants Spotify, Amazon Music ou Apple Music, le streaming musical poursuit sa fulgurante ascension. Peu à peu, chaque région du monde admet les nouveaux usages de la musique. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les revenus liés au streaming ont bondi de 95,5 % en un an ! Cette hausse spectaculaire s’explique par le travail mené par Anghami depuis 2012. La société, qui signifie “mes chansons” en arabe, est aujourd’hui leader du secteur dans cette région du monde et revendique 98 millions d’utilisateurs dont 1,3 million d’abonnés payants.
Le disque vinyle, second souffle du support physique
Si les supports dématérialisés font désormais partie du paysage musical mondial, le format physique ne semble pas voué à disparaître totalement. En effet, les disques vinyle se découvrent une seconde jeunesse. D’ailleurs, les études menées par l’IFPI et Billboard confirment même que la moitié des acheteurs de vinyles n’ont pas de platine. Pratiquement tombé dans l’oubli à l’aube des années 2010, la vente de disques vinyle ne représentait que 1% des ventes physiques. Fin 2022 en France, elle en représente 45 %, tirant son épingle du jeu dans un subtil mélange de nostalgie et d’accessoire déco.
C’est en Asie que le support physique a particulièrement la cote. Porté par le Japon et la Chine, le continent représente à lui seul 49,8% des recettes mondiales liées aux supports physiques. Si ce chiffre est dopé par la densité de la population asiatique, il marque cependant une vraie tendance de consommation.

La France, un marché à 920 millions d’euros annuel
Avec une hausse du chiffre d’affaires de 6,4 %, le marché français de la musique enregistrée se porte bien, à l’image du continent européen (+ 7,5 % de moyenne). Pour la sixième année consécutive, le CA hexagonal augmente, au point d’atteindre fin 2022 un total de 920 millions d’euros. Logiquement, les revenus des ventes sont générés aux trois quarts par les exploitations numériques et un quart par les supports physiques, soit l’exact inverse de l’étude menée 10 ans auparavant.

Ainsi, selon le Syndicat National de l’Édition Phonographique (SNEP), la France cumule 111 milliards d’écoutes en streaming en 2022, soit une augmentation de 19 % par rapport à l’année précédente. Sur la même période, la vente d’albums physiques (CD et vinyle), représente 16 millions d’unités. De retour l’an passé avec Civilisation, Orelsan occupe d’ailleurs la première place des équivalents ventes de CD avec 215 000 albums.

Le public français adhère au streaming
Pour sa part, le streaming par abonnement, avec 426 millions d’euros, reste de loin la première source de revenus de la musique enregistrée en France. Celle-ci signe une croissance de 11 % par rapport à 2021. Le rapport de l’IFPI révèle que l’Hexagone compte 16 millions d’utilisateurs de streaming payant à travers les différentes plateformes comme Qobuz, Deezer ou Spotify.
Reste désormais au streaming musical de conquérir les différentes catégories de population afin de poursuivre sa marche en avant. D’après l’étude publiée par l’IFPI, les plus de 50 ans rejoignent de plus en plus les plateformes. Pourtant, le public reste majoritairement jeune sur ces services, comme le prouve le top 5 des chansons streamées en 2022. Ninho occupe les deux premières places avec les morceaux Jefe et VVS, tandis que le featuring Timal / Gazo prend la 3e place avec Filtré.
Très instructif. Ça m’étonne pas que le streaming soit en plein essor et ça devrait continuer au fur et à mesure que les gens s’équipent de systèmes connectés. Il faut voir le côté pratique qui est sans équivalent aujourd’hui avec les autres sources.