Test : McIntosh MHA100 (ampli casque avec DAC USB)

3
2822
Mis à jour le 26 février 2019

Le McIntosh MHA100 est certainement le plus singulier des amplis casques qu’il nous ait été donné de tester. La marque américaine ne faisant rien comme les autres – et donnant volontiers dans la démesure – le McIntosh MHA100 ne se limite pas à l’amplification des casques audio et offre à l’auditeur la possibilité d’alimenter une paire d’enceintes grâce à un étage de sortie capable de délivrer 2×50 Watts sous 8 Ohms. Il intègre en outre un convertisseur numérique-analogique avec entrées USB, optique et coaxiale compatible avec les flux PCM jusqu’à 32 bits et 192 kHz. Ordinateurs et sources optiques peuvent ainsi y être raccordés. Avant d’évoquer les aspects techniques du McIntosh MHA100, un petit mot sur le design de l’appareil, vintage et moderne à la fois, qui mêle vu-mètres à rétro-éclairage LED bleuté, potentiomètres en aluminium et façade en verre trempé.

McIntosh MHA100 & Astell&Kern AK240
Nous avons pu comparer le McIntosh MHA100 au baladeur Astell&Kern AK240. Le « Mac » est intouchable.

Technologie brevetée

La particularité de cet amplificateur casque repose sur la présence d’une paire d’autotransformateurs, une technologie propre à McIntosh et qui permet une excellente adaptation à l’impédance des enceintes utilisées. Dans le cas présent, cette technologie s’applique uniquement à la sortie casque, avec pour conséquence une adaptation modulable à l’impédance du casque connecté (au choix de l’utilisateur). Le bénéfice ? Une fluidité et une esthétique sonore préservées en toutes circonstances, quelle que soit la courbe d’impédance du casque connecté. Par ailleurs, tous les composants intégrés sont fabriqués aux États-Unis, selon un cahier des charges drastique.

McIntosh MHA100
Le célèbre VU-mètre McIntosh

L’écoute au casque en détails

Nous avons écouté le McIntosh MHA100 avec plusieurs sources : un ordinateur tout d’abord, via une liaison USB ASIO et le câble fourni, puis avec un lecteur multimédia PopCorn Hour A410, via l’entrée optique Toslink et un câble Audioquest Vodka. L’écoute au casque – des HiFiMAN HE-560 et HiFIMAN HE-500 – s’est avérée exceptionnelle. Comme toute grande électronique, c’est souvent à sa prestation dans le registre grave qu’on en mesure les qualités. Le grave est avec le MHA100 d’une rare densité, fulgurant dans ses variations, sans pour autant être ostentatoire. La respiration est permanente, déjouant en cela les attentes de l’auditeur habitué à une restitution moins nuancée voire brutale sur certaines musiques. Jamais ce registre n’éclipse les autres, le médium étant très détaillé et parfaitement intégré, les voix humaines en premier lieu. L’imbrication des plans sonores est exemplaire de douceur et de dynamisme. Pas un soupçon de dureté dans les hautes fréquences, les cordes ou les cymbales sont d’une fluidité permanente.

Pour faire simple, on écoute vraiment de la musique et cela sonne comme une évidence.

Un dernier mot pour souligner qu’avec un couple de Watts délivrable sur une plage d’impédance de 8 à 600 Ohms, le McIntosh MHA100 peut alimenter absolument n’importe quelque casque.

En outre, un réglage de gain est proposé à l’utilisateur selon l’impédance de son casque. Dans le mode 8-40 Ohms, la puissance maximale est de 250 mW.

 

McIntosh MHA100
Le McIntosh MHA100 associé aux enceintes Sonus Faber Venere 2.0

Et avec des enceintes ?

C’est la surprise du chef si l’on peut dire. Bien qu’aucun autotransformateur ne soit dédié à l’amplification des enceintes, les performances sont néanmoins excellentes, avec 2×50 Watts sous 8 Ohms pour un taux de distorsion abyssal (0,005 % à pleine puissance !). À l’écoute cela se traduit également par une aptitude à décortiquer les plans sonores tout en maintenant une cohérence d’ensemble naturelle. Avec une paire de Klipsch RF-7 MK2, on se délecte de l’ambiance en home-cinéma tout autant que d’écouter n’importe quelle musique. Avec des B&W CM6 S2 ou des Sonus Faber Venere 2.0, on profite d’un son intime mais charpenté. Plaisir garanti.

Quelques impressions d’écoute

Handel: Music for Queen Caroline, I – The King shall rejoice, William Christie (FLAC 16/44)
La capacité analytique de l’ampli et de son DAC sont impressionnantes. Écouté avec un matériel conventionnel, ce titre ressemblerait à un patchwork d’instruments. Le MHA100 donne vie et de l’espace à chaque instrument. Les fortissimo restent sous contrôle. Peut-on beaucoup mieux faire ?

Chanson sur ma drôle de vie, Véronique Sanson (FLAC 16/44)
Certes pas la plus impressionnante des prises de son, mais un bon ampli doit être capable d’extraire la moelle de tout morceau, fut-il techniquement perfectible. Le piano est un régal et la voix de Véronique Sanson pleine de vie. On redécouvre cette chanson et l’on comprend mieux son succès.

You’re the One that i Want (Live, London 2014) – Angus & Julia Stone (FLAC 16/44)
Une très belle prise de son qui laisse explorer l’ambiance de la salle de concert. Cordes et grosse caisse sublimes. Une profondeur incroyable, même lorsque le message sonore se complexifie.

Crache ton venin (live 1980) – Téléphone (FLAC 16/44)
Nous n’avons pas hésité à tester le MHA100 avec des « morceaux rugueux », comme ce live de Téléphone, très difficile à restituer. La prise de son à l’ancienne, avec beaucoup d’infos dans le registre bas-médium et le haut-grave, moins de matière dans l’extrême grave et l’aigu. Un délice sur un ampli de la trempe du McIntosh MHA100 et les Klipsch RF-7 qui apportent ce qu’il faut d’articulation.

McIntosh MHA100
Ampli casque, ampli stéréo pour enceintes, DAC USB et même préampli hi-fi : le McIntosh MHA100 est un appareil archi-complet.

Titanic, VO DTS HD MA > PCM stéréo 24/96
Ambiance immersive si l’on ose dire lors de la scène de la fête irlandaise en troisième classe. Les tambours sont restitués avec une richesse tonale peu commune. On saisit les respirations du joueur de biniou et les attaques de cordes des violons sans difficulté, malgré la densité de la scène. Cela descend très bas lors du thème Never an absolution, avec beaucoup d’impact. Les Klipsch RF-7 s’en donnent à coeur joie.

Pacific Rim, VO DTS HD MA > PCM stéréo 24/96
Encore une fois le MHA100 surprend, tant il n’a a priori pas été optimisé pour alimenter des enceintes. La bande son tonitruante de Ramin Djawadi met à mal bien des amplis, sans nécessairement pousser le volume. Là encore, les ondes d’infra-grave sont maîtrisées et ne prennent pas le pas sur l’intelligibilité des autres registres. Les dialogues restent clairs et bien intégrés. Il faut écouter la scène inaugurale en haute mer pour mesurer combien ce MHA100 sait transporter l’auditeur en pleine tempête. Les Klipsch RF-7 MK2 sont toujours à leur affaire, tandis que les B&W CM6 S2 que nous avons également écoutées surprennent par une vraie rigueur dans le haut-grave, malgré un gabarit peu propice aux exploits dans ce registre.

Conclusion

Bien que McIntosh présente le MHA100 comme un ampli casque, il est indiscutablement bien plus que cela. Certes seule la sortie casque est équipée d’autotransformateurs, mais la présence d’un excellent DAC, d’une sortie enceintes tout à fait excellente et la possibilité d’utiliser l’appareil comme un préampli stéréo font du MHA100 une électronique de rêve.

Suivez toute l’actualité de Son-Vidéo.com sur Google Actualités.

3 commentaires

  1. Oui ce test nous éclaire assez précisément sur les capacité de cette ampli surtout prévu pour une écoute à l’aide d’un casque mais, pas que. C’est justement sur ce dernier point que des explications étaient nécessaires car, il était bon de souligner la capacité de cet appareil, plus compact que les autres modèles de la marque, sur des enceintes. Sachant que les autotranformteurs dans le cas d’alimentation d’enceinte ne fonctionne pas. D’aprés ce test le résultat avec enceintes semble excellent. En considération du prix doit ont alors privilégier à l’achat le 5200 (100W sans autotransformateur) ou alors le premier modéle avec autotransformateur car mis a part les possibilités qu’offrent chacun de ces 3 modéles lequel choisir si au final nous avons la même musicalité?….Question de choix en fonction de prix!….

  2. Une seule entrée coaxiale et numérique sur le convertisseur intégré, c’est un peu juste considérant que les audiophiles possèdent souvent plusieurs électroniques pouvant se brancher par voie numérique, a part cà c’est joli ces loupiottes bleues et vertes, le prix de vente est donc en conséquence.

  3. […] Faut-il encore présenter McIntosh ? De son véritable nom McIntosh Laboratory, la société s’est imposée dès sa création dans le Maryland en 1949 par Franck McIntosh comme un acteur incontournable du monde de la haute fidélité. Son tout premier appareil, l’ampli de puissance McIntosh 50W-1 rencontre un fort succès en se distinguant par sa capacité à délivrer une très forte puissance d’amplification tout en conservant un taux de distorsion extrêmement faible. Très vite, la marque se diversifie en commercialisant ses premiers préamplis, les modèles EA1 et C8. Ce n’est que dans les années 60 que la marque intègre pour la première fois de larges vu-mètres à rétro-éclairage bleuté logés derrière une façade en verre poli. Ce signe distinctif reste aujourd’hui encore la marque de fabrique de McIntosh. 70 ans après sa création, McIntosh offre un large catalogue de produits. Ses blocs de puissance, préamplificateurs à tubes, amplis-dac, amplis stéréo, préamplis home-cinéma, platines vinyles et plus récemment enceintes connectées offrent tous des spécifications hors normes. Quel que soit le modèle choisi, le plaisir auditif est au rendez-vous, depuis plus de 70 ans. Le fabricant nous avait déjà impressionné lors des précédents tests de l’ampli à tubes McIntosh MA-252 et de l’ampli casque DAC McIntosh MHA100. […]

Donnez votre avis !

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.