EN RÉSUMÉ
Nous sommes en 1897, et un jeune dramaturge nommé Edmond Rostand vient de connaître un échec cinglant avec sa dernière tragédie en vers. Incompréhension, déprime, perspectives financières catastrophiques… L’avenir s’annonce très mal. C’est alors qu’une superstar des planches lui passe une commande tombée du ciel : une comédie dont il doit s’acquitter en trois semaines. Autant dire un délai impossible à tenir, d’autant qu’en guise d(inspiration, il n’a en tout et pour tout qu’un titre : Cyrano de Bergerac. Il faut sans doute un certain temps pour s’accoutumer à l’aspect virevoltant de la mise en scène, au rythme du montage et à l’expressivité appuyée, tant verbale que physique, des comédiens. Mais au bout d’une vingtaine de minutes, il est difficile de ne pas se laisser emporter par ce petit joyau d’intelligence passionnée, d’humour choral et de flamme visuelle, à la fois variation étincelante sur la genèse d’une œuvre mythique et déclaration d’amour au théâtre. Emporté par des acteurs au sommet de l’enthousiasme (à côté de la révélation Thomas Solivérès, l’incursion du d’habitude lourdement sérieux Olivier Gourmet dans la fantaisie est un pur bonheur), le film se fend en outre dans son ultime ligne droite d’une trouvaille de cinéma à en attraper des frissons.
AVIS TECHNIQUE
Grâce à des moyens conséquents, le Paris de l’époque est restitué dans toute sa splendeur décorative et vestimentaire somptueusement restituée par un rendu numérique de toute beauté. Étoffes, textures, accessoires, lumières, couleurs… C’est absolument impeccable de densité, de brillance et de précision. Malgré l’abondance logique des dialogues, le spectacle acoustique n’en est pas moins vif et emporté, avec un sens du placement remarquablement aiguisé. Les amateurs d’« effets » à proprement parler se régaleront de la pyrotechnie qui accompagne la représentation scénique du siège d’Arras.
DU CÔTÉ DES BONUS
Le plaisir du film se prolonge grâce à un making-of astucieusement divisé en trois parties saturées de coulisses où le film, tourné à Prague, est abordé sous un angle d’abord technique (chef opérateur, accessoiriste, décorateur), puis intime (acteurs, réalisateur), avant une dernière ligne droite joliment illustrative. Une fort belle scène inédite où Edmond Rostand croise Georges Méliès ainsi qu’un sujet bien emballé sur la musique le complètent avec beaucoup d’à-propos.
LE MOT DE LA FIN
Un grand film « populaire » au sens noble du terme, susceptible donner l’amour du théâtre à ceux que la discipline laisse insensibles.
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