Mis à jour le 9 janvier 2023.
Cette semaine, nous testons le casque Meze Empyrean, premier casque audiophile haut de gamme du fabricant roumain. Celui-ci avait très agréablement surpris et séduit les amateurs de casques hi-fi avec le Meze 99 Classics, un joli casque fermé doté de coques en bois massif dont les performances musicales ont été saluées par tous les utilisateurs ainsi que par la presse internationale.

Le casque Meze Empyrean est pour sa part un casque hi-fi ouvert de type circumaural facturé près de 3000 euros. Il est équipé de transducteurs isodynamiques inédits et exclusifs réalisés par la société Rinaro. Cette entreprise ukrainienne est spécialisée depuis les années 80 dans le développement de transducteurs à technologie magnétique planaire. Ce casque imposant par ses mensurations l’est également par la qualité des matériaux et le soin apporté à la fabrication.
Le son délivré est-il à la hauteur du prix demandé ?
Inutile de ménager un faux suspense – ce casque a déjà été encensé par la presse spécialisé du monde entier – on ne peut répondre à cette question que par un grand “OUI”, tant ce casque nous a emballé !
Test Meze Empyrean : packaging et accessoires
Le casque Meze Empyrean est livré de série avec un câble de 2,5 mètres (conducteurs en cuivre OCC) terminé par un connecteur jack 6,35 mm, et deux paires de coussinets pour les oreilles. Une première recouverte de cuir et une seconde recouverte de tissu velours. L’ensemble est livré dans une mallette de transport rigide.

Le fabricant roumain propose également en option différents câbles adaptés à différents modes d’utilisation réalisés avec des câbles tressés de chez Furukawa. On trouve ainsi à son catalogue deux câbles symétriques en PCUHD (cuivre pur à 99,99% – grade 4N) avec connecteur jack 2,5 mm ou jack Pentaconn 4,4 mm (longueur 1,2 m pour chacun), destinés à être utilisés avec des baladeurs audiophiles comme sources. Meze propose aussi quatre câbles en PCUHD plaqué argent : trois symétriques avec connecteurs XLR (2,5 m), jack 2,5 mm ou jack Pentaconn 4,4 mm (1,2 m chacun) et un asymétrique avec connecteur jack 6,35 mm (2,5 m).

Précisons que le Meze Empyrean présente une impédance inférieure à 32 Ohms et jouit d’une sensibilité élevée pour un casque à transducteurs isodynamiques, avec 100 dB pour un milliwatt injecté. Le casque Meze Empyrean est donc adapté aux baladeurs audiophiles et peut même éventuellement être associé avec un smartphone ou un ordinateur couplé à un DAC USB, en utilisant idéalement un logiciel de lecture audiophile comme Audirvana+.
Test Meze Empyrean : déballage
Dès réception du colis pour le test, le casque Meze Empyrean nous a fait forte impression. Une fois le carton ouvert, on découvre une très belle mallette de transport rigide en aluminium renforcé. Elle est siglée à l’extérieur et l’intérieur est garni d’une épaisse mousse de protection. Le casque et ses accessoires y sont bien rangés et protégés dans leurs emplacements découpés dans la garniture.

La mallette est robuste et présente un excellent niveau de finition : sa poignée de transport dispose ainsi d’un ressort de rappel qui la rabat automatiquement, en douceur, lorsqu’on ne la tient plus en main. Des pieds sont présents au recto de la valise pour ne pas la rayer lorsqu’on la pose à plat. Monté sur de solides charnières, le couvercle est maintenu ouvert par deux vérins articulés.
À l’intérieur de la mallette, le casque semble déjà imposant, impression qui se confirme à la prise en mains. Les oreillettes sont très larges, les coussinets très épais, l’ensemble respire la qualité. Le Meze Empyrean en impose.

Test Meze Empyrean : construction
Le casque Meze Empyrean adopte un arceau ultra léger réalisé en fibre de carbone. Évidé en son centre, il est doté d’un très large bandeau en cuir grainé dont la forme brevetée répartit le poids du casque sur une large surface du crâne. Le nom du casque et les lettres R et L sont embossées dans le cuir. Le châssis des oreillettes est réalisé dans une seule pièce d’aluminium. La grille également, usinée avec une extrême précision pour obtenir une véritable dentelle d’aluminium. Outre la dimension esthétique très réussie, ces multiples orifices laissent respirer les transducteurs, au bénéfice de l’aération de la scène sonore.

Chaque oreillette est fixée sur une tige en métal sur laquelle elle peut coulisser en hauteur et autour de laquelle elle peut pivoter à 360°. Le châssis est monté sur une charnière avec un ressort de rappel, pour s’orienter verticalement et épouser au mieux les flancs de la tête de l’auditeur.

Le casque Meze Empyrean est un modèle à couplage circumaural. Ses larges coussinets ergonomiques entourent donc complètement les oreilles de l’auditeur sans les comprimer. Les mousses à mémoire de forme sont particulièrement épaisses et très moelleuses, ce qui contribue à l’aspect massif de ce casque. Interchangeables, les coussinets se retirent et s’insèrent très facilement. Un cerclage faiblement aimanté les maintient bien en place sur le châssis. Le câble en Y livré avec le casque Meze Empyrean adopte des connecteurs symétriques 4 broches verrouillables. Chaque connecteur est repéré au moyen d’une bague de couleur (droite = rouge, gauche = bleu).

Test Meze Empyrean : membrane isodynamique hybride
Le casque Meze Empyrean adopte des transducteurs isodynamiques, appelés aussi magnétiques planaires ou encore orthodynamiques. C’est une technologie qu’on trouve également sur de nombreux casques HiFiMAN, sur les casques Audeze et sur les casques MrSpeakers. Elle met en oeuvre un diaphragme de grande taille, extrêmement fin et léger, dans lequel est intégré une armature métallique qui fait office de bobine. Lorsqu’un courant la parcourt, celle-ci est mue par le champ électromagnétique généré par deux rangées d’aimants de forte puissance placés de part et d’autre.

Antonio Meze a fait appel à la société Rinaro Isodynamics pour développer un transducteur exclusif répondant à ses exigences audiophiles. Il s’agit d’un modèle hybride qui intègre deux bobines indépendantes de formes et de surfaces différentes au sein d’une unique membrane. Les puissants aimants néodymes placés de part et d’autre de la membrane adoptent la même forme pour suivre les courbes des bobines.
Cette conception unique permet d’améliorer la distribution des différentes fréquences jusqu’au canal auditif pour optimiser la spatialisation et l’image stéréo. Avec un transducteur orthodynamique classique, tous les sons émis par la membrane ne parviennent pas simultanément dans le conduit auditif. Les sons produits par la partie supérieure de la membrane sont d’abord réfléchis par le pavillon de l’oreille et parviennent dans le canal auditif avec différents retards. Ce phénomène est grandement préjudiciable à la focalisation et à la spatialisation de la scène sonore, notamment en ce qui concerne les hautes et moyennes fréquences.

Le transducteur isodynamique développé par Rinaro répond parfaitement à cette problématique. La partie basse de la membrane, positionnée juste en face du canal auditif lorsque le casque est chaussé, est dotée d’une bobine concentrique en spirale. Elle est chargée de reproduire essentiellement les hautes et moyennes fréquences qui entrent ainsi dans le canal auditif sans aucun délai, au bénéfice de la spatialisation. La partie supérieure de la membrane adopte une bobine qui forme un va-et-vient sur sa largeur. Elle assure la reproduction des basses fréquences qui sont canalisées par le pavillon de l’oreille vers le canal auditif.
Test Meze Empyrean : impressions d’écoute
Nous avons d’abord testé le casque Meze Empyrean équipé de son câble standard jack 6,35 mm via la sortie casque de l’ampli Cayin CS-55A KT88. Relié en USB à un ordinateur sous Windows 10, il nous a permis d’écouter Deezer (MP3 320 kbps) et Qobuz (abonnement Studio, streaming jusqu’en 24 bits / 192 kHz, Wasapi exclusive mode) via leur application Windows respective, ainsi que des fichiers audio Hi-Res (FLAC 24/96 et 24/192) depuis Foobar 2000 (ASIO).

Une fois chaussé, le casque Meze Empyrean se révèle très confortable. Ses 430 grammes le placent dans la moyenne des casques hi-fi. Sa conception fait cependant bien vite oublier son poids et son encombrement : le bandeau en cuir joue pleinement son rôle en répartissant idéalement le poids sur la tête. La pression autour des oreilles est très limitée. L’épaisseur des mousses et la forme ergonomique des coussinets laisse respirer les pavillons. On se sent vraiment à l’aise.

Que se passe-t-il une fois la lecture démarrée ? On ne va pas tourner autour du pot, le casque Meze Empyrean nous a séduit dès les premières mesures.
Nous avons commencé nos écoutes avec le titre “Baby did a bad bad thing” de Chris Isaak sur Deezer. La réverb sur les premières notes de guitare donne d’emblée de l’amplitude et présage une excellente aération de la scène sonore. Impression confirmée avec les premières notes de basse qui se déploient avec une aisance remarquable – l’Empyrean descend bien – et les premiers coups sur les cymbales qui sont d’une délicieuse limpidité. La base rythmique du morceau se met en place impeccablement pour accueillir la voix de Chris Isaak. Sa manière de scander plusieurs fois la première phrase très rapidement est parfaitement rendue. C’est clair, rapide, bien détouré.
Quand le morceau commence à s’envoler avec les guitares qui saturent et la batterie qui s’emballe, tout reste bien en place. On distingue bien les éléments qui composent la scène sonore, la cohérence de l’ensemble est préservée tout au long du morceau. Malgré les limitations de notre abonnement à cette plateforme en termes de qualité (MP3 à 320 kbps), le Meze Empyrean sait reproduire la musique de façon très séduisante, douce et jamais agressive.
Sur le second morceau écouté, “Never Undo” de Morcheeba, le Meze Empyrean surprend par la densité et la profondeur du grave délivré. En poussant le volume sonore, il confirme sa maîtrise dans ce registre, avec de l’impact et une excellente tenue. Sans être véritablement physiologiques, les basses marquent par leur belle présence et leur amplitude. À l’autre extrémité du spectre sonore, la voix de Skye Edwards se pose délicatement au creux de nos oreilles avec clarté et sensualité. Planant…
Les morceaux s’enchaînent avec un plaisir grandissant, le doigt sur la commande de volume pour augmenter toujours un peu plus le son. Ce faisant, la maîtrise est toujours là, la douceur et la sérénité également, quel que soit le niveau sonore. C’est une des grandes qualités de ce casque : le Meze Empyrean se montre toujours très équilibré, précis et jamais fatigant.

Nous avons poursuivi notre test avec l’ampli casque Pioneer U-05, relié en USB au PC. Nous avons pu à cette occasion tester le câble symétrique avec connecteur XLR 4 broches prêté par le fabricant roumain pour le test de l’Empyrean. Associé au Pioneer, le Meze Empyrean gagne en clarté, en dynamisme et en impact, abandonnant au passage la petite rondeur que lui offrait le Cayin. Il profite également d’une plus grande extension dans le grave, très réjouissante ! L’écoute devient bien plus physiologique.
On bascule avec ce couple Pioneer/Meze dans une reproduction encore plus détaillée, un peu plus analytique, mais jamais fatigante. Et quelle amplitude… Sur “Preach” de Maverick Sabre (album “When I Wake Up” pourtant en qualité CD “seulement”), la largeur et la profondeur de la scène sonore sont assez ahurissantes. La voix du chanteur se déploie en profondeur et résonne avec clarté, les choeurs emplissent un vaste espace. On peut situer précisément et sans peine chaque instrument, presque en deviner les contours physiques. Tout est en place, très équilibré. Un vrai régal…
Test Meze Empyrean : comparé à…
Focal Stellia : doté de transducteurs dynamiques, le Focal Stellia propose une écoute également précise et soyeuse dans les aigus mais globalement plus centrée sur le médium. De conception fermée, le Focal isole très efficacement l’auditeur, ce que la conception ouverte du Meze Empyrean ne permet pas. En contrepartie, le casque roumain déploie la scène sonore avec une largeur et une profondeur bien supérieures, comparable en cela au Focal Utopia. Avantage également au Meze par rapport aux deux Focal pour l’extension et l’impact dans le grave.
Sennheiser HD-800S : malgré une signature sonore légèrement montante, ce casque Sennheiser nous avait séduit par son sens du détail et l’ouverture de la scène sonore. Plus dynamique, le Meze Empyrean nous est apparu mieux équilibré grâce à sa réponse plus efficace dans le grave qui apporte densité et matière à l’écoute. Il est par ailleurs bien plus facile à alimenter, même si le recours à un ampli casque nous semble indispensable pour en exploiter tous les talents. Avantage au Meze.
Test Meze Empyrean : conclusion
Vous l’aurez compris, le casque Meze Empyrean nous a séduit et même impressionné. Très à l’aise avec des flux audio de qualité standard, il se révèle impérial pour des écoutes en haute résolution. Précis, détaillé et équilibré, il sait peindre avec justesse et générosité toutes les nuances des musiques qui lui sont confiées, leur offrant une amplitude et une aération monumentales. Avec un ampli casque à sa mesure, c’est un vrai régal pour les oreilles. Quelle claque !
Nous avons aimé :
– Le très grand confort
– L’amplitude et l’aération de la scène sonore
– La douceur, la nuance et la précision
– Le grave profond et dynamique, les aigus soyeux et ciselés
– La valise de transport
Nous aurions aimé :
– Ne pas ressembler à un télétubbies une fois qu’on l’a chaussé !