EN RÉSUMÉ
Couronnée par les Golden Globes, les BAFTA, la très influente Directors Guild of America et une dizaine d’autres récompenses américaines, la mise en scène de Sam Mendes, constituée d’un bout-à-bout de plans-séquence follement virtuoses que d’invisibles transitions font passer pour une prise continue de presque deux heures, était logiquement donnée gagnante pour l’Oscar… Jusqu’au moment où un outsider nommé Parasite est entré dans l’Histoire en atomisant tous les pronostics. Ce qui n’enlève rien à l’exploit technique proprement herculéen destiné à nous faire vivre en « temps réel » la mission impossible assignée à deux jeunes soldats anglais durant le Première Guerre mondiale : traverser à pied les lignes ennemis pour délivrer à l’État-Major britannique une lettre susceptible d’empêcher un carnage imminent. Caméra tentaculaire, travellings insensés, pyrotechnie réglée à la milliseconde… La réalisation affiche une épate volontiers extravertie où, en contrepartie, l’admiration prime le plus souvent sur l’émotion. Avec ses allures de jeu vidéo de chair et de sang, le film passe ainsi un peu à côté de l’empathie pour les personnages mais offre un spectacle assez mirobolant durant lequel, faute d’être empoigné, on ne cesse de se demander : « Mais comment ont-ils fait ? »
AVIS TECHNIQUE
Exceptionnelles de lisibilité et de profondeur, entre réalisme organique et fantasmagorie dantesque de flammes, d’ombres, de lumières et de couleurs sur le Blu-ray, elles sont magistralement fouettées par l’apport du Dolby Vision dont bénéficie le l’Ultra HD Blu-ray. Quant au son, on enrage d’autant plus de nous voir privés de VF Atmos que la version allemande, également présente, en bénéficie. De plus, cette piste banalement Dolby Digital s’avère mixée bien trop bas. Direction donc l’impérative VO dont le mixage allie extrême subtilité environnementale et furie guerrière (fusillades, explosions, vrombissements d’avions, hurlements de foules paniquées) avec des pics d’élévation carrément mémorables.
DU CÔTÉ DES BONUS
S’il existait un Oscar du commentaire audio, nul doute qu’il reviendrait haut la main à celui dont nous gratifie le chef opérateur Roger Deakins, bonheur absolu de narration technique où, constamment fusionné aux images, il nous embarque pour un voyage presque haletant à force de précision immersive. En comparaison, le commentaire du réalisateur fait pâle figure, ce qui ne l’empêche pas de se montrer agréable, chaleureux et surtout très complémentaire dans son approche plus intimiste, factuelle et descriptive. On passera ensuite sur une featurette où les éloges reculent les limites de l’emphase promotionnelle et de la courtisanerie (« Sam Mendes est si intelligent qu’on devrait donner son cerveau à la science », rien que ça !) pour dévorer cul-sec une poignée de très riches modules souvent ultra impressionnants sur le tournage, entre gigantesque décor principal à 360°, excavation d’un kilomètre entier de tranchées, préparation des plans-séquence, ballets de caméras et effets spéciaux indiscernables.
LE MOT DE LA FIN
Malgré un certain déficit d’incarnation, une faramineuse démonstration de savoir-faire technique, idéale pour tester les possibilités audiovisuelles de son installation home-cinéma.
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