Rick Rubin – Le Rewind présenté par Olivier Cachin

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Mis à jour le 15 avril 2024

Il y a eu Brian Eno pour les années 1970/80. Depuis, le gourou du rock et des autres musiques à la barbe christique de Rick Rubin, cofondateur de Def Jam, visionnaire a su trouver des nouvelles voies pour des artistes aussi variés que Johnny Cash et Jay Z. On va donc traverser les styles avec ces cinq albums qui portent tous les stigmates de Rick. 

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Beastie Boys Licensed To Ill (1986)

Et ça démarre fort avec Licensed To Ill, le premier album des Beastie Boys. Un premier maxi, « Cookie Puss/Ratcage », avait commencé à faire connaitre le nom des Boys à un public de punks blancs, Leur style étant alors celui de jeunes keupons sans grande originalité. C’est Rick Rubin qui, voyant que les Boys n’écoutaient que du rap, leur suggéra d’effectuer ce virage à 180° et de devenir le premier trio de rappeurs blancs : MCA, Adrock et Mike D. 

Les Beastie Boys, sous l’impulsion de Rick Rubin, ont opéré un virage à 180° pour devenir le premier trio de rappeurs blancs avec leur album « Licensed To Ill ».

« Quand on a débarqué dans les années 80, on était une nouveauté » se souvient Adrock. « Les gens étaient curieux, on était les premiers rappeurs blancs sur MTV et le rap n’avait pas l’importance qu’il a maintenant. Désormais, il fait partie de nos vies ».

Cet album en forme de péché originel est entré dans l’histoire. Sa pochette déjà : un avion qui se crashe dans une montagne, et sans faire trop d’effort on y voit un sexe masculin pénétrant une forêt de poils… Le dessin original a récemment été vendu aux enchère pour 70.000 dollars, le prix du hip-hop vintage.

La censure du premier titre pressenti pour Licensed To Ill est la meilleure chose qui soit arrivée aux Boys, qui voulaient l’intituler Don’t Be A Faggot (Fais pas ton pédé), ce qui risquait de mal vieillir pour la génération woke/#MeToo. La liaison avec le rock à guitare d’avant est faite à travers les multiples samples de Led Zeppelin et autres gloires de l’électricité tout au long des compositions de l’album, de « She’s On It » à « Brass Monkey » en passant par « No Sleep Till Brooklyn », morceau sur lequel on entends la guitare de Kerry King (de Slayer), qui fera également une apparition dans le clip. 

Point d’orgue de l’album, l’hymne à la déglingue « (You Gotta) Fight For Your Right (To Party) », éjaculation joyeuse et estudiantine agrémentée d’un clip vidéo hilarant en forme de food fight, à base de tartes à la crème. Les tartes en question ayant été obtenues à bas prix dans un supermarché du quartier parce qu’elle avaient une date limite dépassée, les protagonistes durent supporter une odeur pestilentielle de crème caillée augmentée par la chaleur des projecteurs. Super souvenir sûrement, mais un peu brutal pour les nez trop sensibles. 

Le titre phare de l'album, « (You Gotta) Fight For Your Right (To Party) », est une explosion festive et estudiantine, illustrée par un clip hilarant de bataille de tartes à la crème. © YouTube - BeastieBoys

L’album a comme particularité de ne pas avoir le nom ou la photo du groupe en couverture, comme celles de quelques vénérables prédécesseurs tels que Kimono My House des Sparks ou Unknown Pleasures de Joy Division. Comme l’a raconté Rick Rubin au magazine Society :

Sur les sept premiers albums sortis par Def Jam Recordings, on ne voyait aucune photo des artistes. Ce n’était pas quelque chose d’intentionnel, il n’y avait pas la volonté de cacher les artistes, c’était juste comme ça que le hip-hop fonctionnait à l’époque. Le premier album des Beastie Boys ne comportait donc pas de photo d’eux, et la communauté hip-hop a adoré. Le public a été surpris ensuite par le fait qu’ils soient blancs, mais ça ne leur a pas été reproché, c’était juste quelque chose d’inattendu. Quand LL Cool J est venu pour la première fois dans ma chambre d’étudiant pour me rencontrer parce qu’il aimait “It’s Yours”, le disque que j’avais produit pour T La Rock, la même chose s’est produite : Il a été choqué de voir que j’étais blanc. Personne n’était blanc à l’époque dans le hip-hop. 

Rick Rubin, ne l’oublions pas, est aussi celui qui a eu l’idée d’ajouter un ultime morceau à l’album pourtant fini de Run-DMC, Raising Hell. Pour le titre en question, une reprise rock seventies, Rick fit venir les interprètes de la version originale pour un duo inédit rap/rock. Le résultat ? Un hit en or massif, « Walk This Way », l’imbattable alliance de Run-DMC et Aerosmith. C’est ce qui s’appelle avoir le nez creux.

Public Enemy – It Takes A Nation Of Millions To Hold Us Back (1988)

Rewind 2, Public Enemy. Il y avait eu le premier album, Yo ! Bum Rush The Show. Sombre, aux beats rapides, truffé d’innovations. Un disque solide, mais qui est passé du statut de révélation à celui de brouillon vertueux avec la parution en juin 1988 du révolutionnaire It Takes A Nation Of Millions To Hold Us Back, qui partage avec Fear Of A Black Planet la pole position dans la riche discographie de P.E.

Le passage de « Yo! Bum Rush The Show » à « It Takes A Nation Of Millions To Hold Us Back » a propulsé Public Enemy vers la révolution musicale, élevant leur statut d'innovateurs à celui de véritables pionniers du rap.

Deuxième album studio, It Takes A Nation… s’impose dès sa sortie comme un classique, un game changer, un album fait pour entrer dans l’histoire du rap. Le schéma vocal : un tribun (Chuck D) rappeur principal, dont le discours grave et urgent est dynamité par les interjections d’un Joker rapologique (Flavor Flav), le tout sur une déflagration instrumentale bruitiste, postmoderne et redoutablement efficace signée par le Bomb Squad, un collectif de producteurs qui font tourner des dizaines de bandes en simultané pour trouver l’équivalent hip-hop du mur du son pop de Phil Spector. 

L’ambition avouée du groupe : accoucher d’un What’s Going On hip-hop. Et on y est, avec un ton énervé puisque le BPM est considérablement plus rapide sur la majorité des tracks que sur le premier album. « Rebel Without A Pause » avec son beat frénétique contrôlé par Flavor Flav est un bon exemple de cette folie qui imprègne l’album, où les classiques abondent. « Bring The Noise » est un brûlot politique qui cite Farrakhan, « Don’t Believe The Hype » s’intéresse aux fake news de l’époque, fustigeant les médias qui colportent des rumeurs infondées, avec comme première source d’inspiration les travaux de Noam Chomsky, qui rappelons-le n’est pas le lieutenant de Tony Montana mais un philosophe, linguiste et activiste politique qui fut un des concepteurs de la science cognitive, excusez du peu. 

L’impact de Public Enemy, sur disque comme sur scène, démarre réellement avec cet album qui contribuera à valoir à Chuck D (« Messenger of Prophecy »), Flavor Flav (« The Cold Lamper »), Professor Griff (« Minister Of Information ») et DJ Terminator X (« Assault Technician ») le surnom de « Rolling Stones du rap game », Chuck D ajoutant généralement « I’m not braggin’, my lips bigger than Jagger ». Crédité « Executive Producer » de l’album, Rick n’est plus le « DJ Double R », comme il se faisait appeler à ses débuts avec LL Cool J, mais un trait d’union entre le groupe noir le plus radical du hip-hop eighties et le grand public. 

Un grand public qui va entrevoir la puissance de P.E. à travers le succès de singles comme « Bring The Noise », dont le tapis sonore est assemblé à partir de pas moins de huit samples : « It’s My Thing » de Marva Whitney, « Fire And Fury Grass Roots Speech » de Malcolm X (discours), « Funky Drummer », Get Up, Get Into It, Get Involved » et « Give It Up Or Turnit A Loose » de James Brown, « Get Off Your Ass And Jam » de Funkadelic, « Fantastic Freaks At The Dixie » de DJ Grand Wizard Theodore And The Fantastic Five, « The Assembly Line » des Commodores et « I Don’t Know What This World Is Coming To » des Soul Children featuring Jesse Jackson. Une salade de fruits funky, un mille-feuilles hip-hop à la puissance inégalée.

Red Hot Chili Peppers – Californication (1999)

Rewind 3, et on change d’univers musical avec un groupe qui en est ici à sa troisième collaboration avec Rick Rubin, les Red Hot Chili Peppers. Après Blood Sugar Sex Magic en 1991 et One Hot Minute en 1995, c’est donc sur Californication que Rick va une dernière fois apporter son savoir-faire à un groupe en pleine reconstruction, qui dans un premier temps a hésité à rempiler avec le gourou barbu, comme s’en souvient le chanteur et leader Anthony Kiedis :

On s’était dit qu’il était peut-être temps de trouver un nouveau producteur. Chaque fois qu’on enregistre un album, quel qu’ait été le plaisir qu’on a eu à travailler avec son producteur, et même si on sait qu’on va finir par enregistrer le suivant avec le même gars, il y a toujours un moment où quelqu’un se dit “Est-ce qu’on a envie de bosser avec un nouveau producteur ?” 

Jamais deux sans trois, et le succès phénoménal de Californication est la meilleure preuve que la décision du groupe était la bonne (le banquier des Red Hot approuve ce message). 

Avec Rick Rubin derrière la console une troisième fois, les Red Hot Chili Peppers ont frappé fort avec « Californication », prouvant que parfois, il vaut mieux ne pas changer une équipe qui gagne.

La grosse nouveauté de ce disque riche d’une quinzaine de titres est bien sûr le retour de John Frusciante, le guitariste que Flea continuait à voir après son départ du groupe, malgré les multiples problèmes causés par son addiction XXL à la cocaïne et à l’héroïne. Sa maison (avec toutes ses guitares) avait brûlé, il avait frôlé la mort en 1996 lors d’une overdose et avait malgré tout réussi à sortir deux albums solo… Afin de payer ses drogues, comme il l’avait candidement avoué en interview. 

Comme tous les Américains en quête de rédemption, Frusciante, bien décidé à quitter le côté obscur suite aux multiples avertissements de son entourage, va faire un virage à 180° et entamer un programme de désintoxication dans une clinique de Pasadena. Quand il en sort, c’est un autre homme. Il a troqué les lignes blanches pour le yoga, l’abstinence et le véganisme. Du coup, Flea lui propose de revenir après le renvoi de Dave Navarro. Et c’est ainsi que la rédemption chimique de John lui ouvre les portes de Californication, sur lequel on peut l’entendre jouer avec une guitare Fender Stratocaster de 1962 offerte par les autres membres du groupe en guise de cadeau de bienvenue. Six ans après, c’est le retour de l’enfant prodige. 

Alors que pour leurs précédentes collaborations, Rick avait dû supporter toutes sortes d’excès du groupe, sexuels ou toxiques, ce ne fut pas le cas cette fois : les chansons furent enregistrées en cinq jours, et l’ensemble de l’album prit trois semaines. Rubin voulant un son « sec et punchy » pour les compositions de Kiedis and co, il plaça les musiciens dans la même pièce afin qu’ils jouent tous ensemble, plaçant pour ce faire de nombreux micros sur les instruments et dans la pièce.

Résultat : le disque est certifié quintuple platine aux USA et double disque d’or en France, totalisant quinze millions de ventes à travers le monde. Le groupe entame un procès contre la chaine de télévision Showtime qui lance en 2007 la série Californication (avec David Duchovny), estimant que son titre éponyme « constitue une fausse appellation d’origine qui a causé et continue de causer un risque de confusion, d’erreur et de tromperie avec la source, l’affiliation et/ou la connexion dans l’esprit du public ». L’affaire se conclura en 2011 par un accord resté secret.

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Johnny Cash – American IV: The Man Comes Around (2002)

Rewind 4, et c’est le grand retour de l’Homme en Noir, Johnny Cash, légende de la country qui va retrouver une nouvelle jeunesse musicale au crépuscule de sa vie avec une série d’albums produits par… Rick Rubin, who else ? 

L'influence de Rick Rubin, réduisant les arrangements pour capturer l'essence brute, se retrouve aussi bien dans le hip-hop des années 80 avec LL Cool J que dans l'album ultime de Johnny Cash, "American IV: The Man Comes Around".

American IV: The Man Comes Around sorti en 2002, est la dernière œuvre originale de Cash parue de son vivant. Le travail de Rick Rubin sur cet album essentiel a finalement beaucoup à voir avec celui qu’il a fourni sur le premier album de LL Cool J, Radio. Le crédit sur la pochette de ce classique du hip-hop eighties ? « Reduced by Rick Rubin ».

Vous avez bien lu : réduit, pas produit. En effet, en supprimant tous les attributs funky et les arrangements sophistiqués pour se contenter d’un beat machinal et de quelques scratchs sauvages pour accompagne le rap de LL, Rubin a réduit le son du rappeur et du coup lui a donné son style unique. La démarche de Rubin avec Cash a été semblable : le son est minimal, comme en témoigne la formidable version du « Personal Jesus » de Dépêche Mode qui tourne principalement sur le riff de guitare acoustique fourni par John « Red Hot » Frusciante, donnant à cette puissante composition une tonalité blues à l’ancienne. 

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Plus surprenant encore, la reprise de « Hurt », signé à l’origine par l’empereur du sale version rock extrême, Trent Reznor. L’orchestration se résume à deux guitares acoustiques (celles de Mike Campbell et Smokey Hormel) plus les claviers de Benmont Tench. Le leader de Nine Inch Nails, tout flatté qu’il était d’apprendre que l’Homme en Noir allait reprendre une de ses compositions, a malgré tout pris peur : Et si cette version était ratée, un simple gimmick pour faire jeune ? 

Reznor fut rassuré en voyant la vidéo, qui l’émut au plus haut point et lui fit oublier toutes ses réticences, allant même jusqu’à conclure : « Désormais, cette chanson ne m’appartient plus ». Parmi les autres reprises, on valide fortement celle de « Bridge Over Troubled Water » écrite par Paul Simon ainsi que la superbe balade « First Time Ever I Saw Your Face », aussi émotionnellement puissante que la superbe version de Roberta Flack. Le vieux cowboy Hank Williams est représenté par « I’m So Lonesome I Could Cry », Sting par « I Hung My Head » et les Beatles par « In My Life ». 

Autre titre fort de ce disque ultime, « The Man Comes Around », qui donne son titre au LP et s’ouvre avec un bref monologue biblique de Johnny avant de partir sur trois minutes à la fois sombres et solaires, l’ultime oxymore country pour cette composition de Cash rehaussée par le piano de Benmont Tench. Le morceau tient une place à part dans la discographie de l’Homme en Noir :

J’ai passé plus de temps sur cette composition que sur toutes les autres que j’ai écrites. C’est vaguement basé sur le Livre des Révélations et sur quelques autres références bibliques. J’ai dû écrire une trentaine de pages de paroles pour cette chanson, puis j’ai douloureusement réduit le tout pour en arriver à la version qui se trouve sur l’album.

Les guests (discrets) de ce quatrième volume de la dernière aventure américaine de Cash venus faire les chœurs sont prestigieux, avec notamment Nick Cave, Fiona Apple et Don Henley. Restait un dernier problème pour Rick avant la sortie de ce disque qui vaudra à son interprète une certification platine (sa première en trente ans pour un album studio) : convaincre Johnny d’accepter que soit apposé sur le disque le slogan du label American, le drapeau des USA à l’envers avec des rayures noires à la place des bleues. Rubin, parlant au magazine Society :

Johnny m’a dit “Je ne sais pas si ce logo pourra être sur mon album”, car c’était considéré comme anti-américain. Mais il s’est souvenu d’une histoire : Son père était très patriote et il faisait toujours flotter le drapeau américain devant chez lui. Puis il a vieilli, et il est devenu aveugle. Un jour, Johnny est rentré à la maison et s’est rendu compte que son père avait mis le drapeau à l’envers. Et c’est ce souvenir qui lui a permis d’accepter de mettre le logo sur l’album. 

Gossip – Music For Men (2009)

Dernier Rewind, honneur aux dames : Gossip, le trio de Beth Ditto, Hannah Blilie et Brace Payne, s’ouvre à des sonorités pop avec ce quatrième album studio, dont le premier single donnant le ton fut le très lumineux « Heavy Cross », qui offrit au trio son premier hit international. Ce qui n’était pas gagné, si l’on en croit Beth qui m’a confessé ses doutes sur ce morceau pourtant évident : « Je suis une catastrophe quand il s’agit de choisir un single. Je ne voulais pas mettre “‘Heavy Cross” sur l’album, vous voyez le tableau. Mais quand on écrit des chansons, il y a un moment magique où on sent que ce qu’on a conçu est spécial. Et on en est fier ».

Gossip a conquis les charts internationaux avec leur hit "Heavy Cross", malgré les doutes de Beth Ditto sur son potentiel en tant que single.

On ne pense pas en termes de singles. On ne sait jamais ce qui va marcher, et le premier single est toujours très important parce que c’est celui qui va donner sa couleur à l’album. Moi je me dis toujours “Ah, bonne chanson” plutôt que “Ça va être un tube”.

confirme Hannah Blilie.

Le travail de Rick sur ce disque marqué par la pop culture a surpris Gossip, comme le confirme Brace : « Rick Rubin ? Il médite beaucoup et écoute Erik Satie, c’est son truc. Son approche de l’enregistrement est vraiment mystérieuse, il est plutôt du genre à dire “Faites ce que vous voulez !” Il est surprenant ». Hannah surenchérit : Avec lui, on ne fait pas cent prises pour atteindre la perfection, il veut juste capturer l’énergie de la chanson »

Et elle explique l’origine du morceau « Men In Love », envisagé comme une réponse à « I Kissed A Girl », le banger de Kathy Perry : « Ça n’est pas vraiment une réponse, je pense que Kathy et nous avons une haine mutuelle mais “Men In Love“ est notre morceau ouvertement homo sur les mecs gays, qui célèbre l’amour gay. Vu que c’est notre premier disque sur une major, c’est important d’être aussi pédé que possible pour maintenir notre identité ».

Une chose est sûre, ce n’est pas par hasard si Rick est aux manettes sur Music For Men, comme me l’expliquait Beth lors de sa sortie :

« J’ai une grande admiration pour deux accomplissements de Rick Rubin : l’album qu’il a produit pour Johnny Cash et la fondation du label Def Jam. Avec Cash, il a remis au centre du débat un artiste d’une autre génération. Et Johnny est de l’Arkansas, comme moi ! Dans cet album de Gossip, tout ce qu’on entend, c’est ce qui s’est passé dans le studio : Rick voulait que ça soit comme ça, sec. Quand je lui demandais de mettre une réverb’ ou un delay sur une voix, il me disait systématiquement “Non, sec, juste comme c’est“. Et il était là tous les jours avec nous en studio, ce qui est rare. Il voulait être sûr que tout était comme il fallait, qu’on allait jusqu’au bout de notre potentiel. Il avait une vision pour nous, et je pense que ça s’entend ».

Sur les influences eighties de Music For Men, Beth a une théorie : « Je suis née en 1981. Quand j’avais 4 ans, ma mère en avait 24, elle était obsédée par MTV. Et puis MTV a été interdit dans notre ville à cause d’un collège catholique, donc les dernières choses que j’y ai vu, c’est Boy George, “Billie Jean“, Madonna, Cyndi Lauper, toutes les icônes eighties. Ma mère passait l’aspirateur en écoutant “I Want Your Sex“, j’avais 8 ans ! Je connaissais les paroles par cœur, et je n’ai su que plus tard que le sexe que voulait George était celui d’un mec »

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