Mis à jour le 23 juin 2021.
EN RÉSUMÉ
Le saviez-vous ? En 1987, la seconde moitié de sa quarante bien entamée, Patrick Stewart est un acteur… » Un acteur qui travaille régulièrement « , complète-t-il. » Pas assez, ou du moins pas de façon suffisamment visible pour m’enorgueillir d’une ‘carrière’ ou d’une ‘réputation’, mais je n’avais pas à me plaindre . » C’est alors que deux pépins lui tombent coup sur coup dessus : la pièce du pourtant ultra coté Peter Shaffer Yondab dont il tient le premier rôle fait un bide inattendu à Londres (« Je l’ai jouée dans un théâtre à moitié vide »), et sa partenaire de Qui a peur de Virginia Woolf ? refuse de se délocaliser pour emmener le spectacle en tournée. » C’était Billie Whitelaw, une géante de la scène anglo-saxonne infiniment plus connue que moi, et comme le public l’adorait, le producteur a jugé que sans elle, les gens ne se déplaceraient pas « , poursuit-il. » En clair, il m’a fait comprendre que je n’étais pas le moins du monde ‘bankable’ malgré toutes mes années à la Royal Shakespeare Company. » Alors qu’il s’était juré de ne plus jamais se « dévaloriser » sur le petit écran, il considère ainsi pour des raisons purement financières une offre que son entourage l’incite ardemment à accepter : la résurrection d’une vieille série culte. » On me disait que c’était une tentative vouée à l’échec tellement l’original avait marqué son époque et que, même pour une unique Saison, ça me permettrait d’assurer mon train de vie en attendant mieux; » On connaît la suite. Jusqu’en 1994, les cent soixante-seize épisodes de Star Trek – The Next Generation battront tous les records d’audience, le capitaine Jean-Luc Picard deviendra une icône planétaire, les films Star Trek – Générations , Premier contact , Insurrection et Nemesis entretiendront la flamme jusqu’en 2002, dix jeux vidéo feront assurer à Patrick Stewart le doublage de son avatar numérique… Après avoir renforcé son aura planétaire en incarnant à sept reprises le Professeur Charles Xavier dans la franchise X-Men, le voilà aujourd’hui de retour à bord d’un nouveau vaisseau dans les dix épisodes de Star Trek-Picard où, plusieurs années après avoir démissionné de Starfleet, il reprend du service dans la clandestinité pour retrouver un être convoité par les Romuliens tout en se confrontant à son propre passé. Même avec pas mal de connaissances sur la saga Star Trek, on a cru au début être tombé dans une convention de Trekkies, avec un flot ininterrompu de termes et de notions à assimiler pour intégrer de nouveau cet univers bien codifié. Cependant, au fil des épisodes, la construction narrative, les idées du scénario, les flash-backs et les effets spéciaux ont fini par emporter notre adhésion, même si les fans feront la fine bouche sur des situations un peu téléphonées ou pas assez développées de l’histoire. Mais il y a également ici un aspect humain indéniable qui se manifeste par la constitution d’un nouvel équipage original, avec des acteurs charismatiques dont Santiago Cabrera, et surtout le côté attachant d’une quête intersidérale au cours de laquelle l’homme Picard se révèle sous de nombreuses et émouvantes facettes inconnues, dont le besoin de rédemption pour des erreurs passées n’est pas absent.
DU CÔTÉ DES BONUS
Commentaire audio des créateurs avec spoilers sur l’épisode 1, genèse de la série, quatre scènes inédites, poignée de zooms sur les Borgs, leurs maquillages, les décors ou encore les membres de l’équipage, bêtisier, spectaculaire court métrage… Nos amis Trekkies seront comblés par l’abondance de suppléments.
AVIS TECHNIQUE
Malgré l’effervescence des combats, de nombreuses croisières spatiales, la diversité des imaginatifs décors cosmiques ou planétaires et des inventifs maquillages, la compression tient bien la route. La définition est optimale même dans les scènes nocturnes, sans débordements, les couleurs sont très correctement restituées, et seul un léger voile ponctuel vient parfois atténuer légèrement la qualité du rendu. Niveau audio, la VO massive, ample et ouverte fait la part belle aux déplacements de vaisseaux, batailles spatiales ou téléportations, tout en ne négligeant pas la clarté des dialogues.
Non HD, la VF se montre correcte mais un cran en dessous, plus sourde et moins à même de mettre en valeur cette bande-son sophistiquée.
LE MOT DE LA FIN
À condition de connaître sur le bout des doigts la mythologie Star Trek, cette parution en constitue un prolongement de haute volée.