Bang & Olufsen : visite du musée de Struer

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Mis à jour le 2 février 2023

Faut-il encore présenter Bang & Olufsen ? La célèbre marque de hi-fi danoise, B&O ne cesse d’innover pour proposer des équipements alliant efficacité et design. Depuis 1925, la maison scandinave propose de nombreux systèmes d’exception que vous avez sûrement déjà aperçu sinon possédés. Retour sur près de 100 ans d’innovation avec la visite guidée du musée de Struer dédié à Bang & Olufsen.

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Pour en savoir plus sur le fabricant danois, nous sommes partis en direction de Struer, au nord du Danemark, là où tout a commencé pour la marque. Le musée se trouve au sein d’un joli bâtiment d’exposition en forme de prisme doté de deux étages lumineux. C’est ici que l’histoire de Bang & Olufsen – et celle des médias sonores et visuels – est exposée. 

Situé à Struer, le musée Bang & Olufsen expose les équipements emblématiques de la marque, de ses débuts en 1925 jusqu’à aujourd’hui.

Bien que la fabrication des radios B&O ait commencé dans le grenier de la famille Olufsen, les deux ingénieurs Peter Bang et Svend Olufsen ont su développer l’entreprise jusqu’à devenir l’un des leaders de la hi-fi haut de gamme au Danemark, et maintenant dans le monde entier. Le design avant-gardiste de leurs équipements combiné à une grande qualité audio a fait le succès de la marque.

Les portraits de Peter Bang (à droite) et Svend Olufsen (à gauche) sont affichés dès l’entrée du musée accompagnés de la phrase “Bang & Olufsen, l’usine de radio et de télévision qui a placé Struer sur la carte du monde”.

1925 : quand tout a commencé

Bang & Olufsen voit le jour en 1925, lorsque deux jeunes ingénieurs, Peter Bang et Svend Olufsen, lancent une petite entreprise de fabrication de radios. L’usine s’agrandit rapidement et s’installe dans le bâtiment actuellement occupé par les équipes de Bang & Olufsen à Struer. À mesure que les habitudes des Danois évoluent, les téléviseurs, les magnétophones, les platines vinyle, les lecteurs CD et les lecteurs MP3 sont venus s’ajouter aux radios initialement proposées.

Le cœur de métier de B&O réside dans la création de radios. Le musée présente plusieurs modèles phares de la marque comme la Mini Ultra 607 conçue en 1960.

Évidemment, nous avons commencé la visite du musée de Struer par le tout premier modèle de radio baptisé Eliminator. Ce dernier est né alors que les ingénieurs étaient encore installés dans le grenier de la famille Olufsen à Quistrup. Cette radio innovante était la première à fonctionner sur secteur sans nécessiter de piles (ces dernières n’étant pas pratiques à cette époque). 

Véritable succès, l’Eliminator constitue le moteur de l’entreprise pendant les premières années. Plus tard, les deux ingénieurs créent la première radio gramophone ainsi qu’un système de sonorisation destiné aux cinémas. 

Première radio Bang & Olufsen, l’Eliminator a fait le succès de la marque. La radio Hyperbo 5 RG Steel constitue quant à elle le premier équipement inspiré du travail du célèbre designer Marcel Breuer.

Au cœur du musée se trouve également la radio Hyperbo 5 RG Steel inspirée du mouvement Bauhaus et la chaise de bureau imaginée par Marcel Breuer. Une esthétique unique qui est à l’origine de l’identité visuelle de Bang&Olufsen.

En 1938, la marque sort la radio Master 39 K. Véritable révolution, cette nouvelle invention permettait de sélectionner les stations radios uniquement à l’aide des boutons. Une conception des plus intuitives pour l’époque ! Cerise sur le gâteau, les clients pouvaient choisir de faire graver les boutons de préréglages avec leurs stations de radio préférées. Elle est rapidement complétée par les radios Master 40K en 1939.

La radio B&O Master 40K est créée en 1939, peu de temps avant la mythique B&O Beolit 39.

En parcourant le musée B&O, nous avons également eu l’occasion de regarder de plus près les radios Beolits. La Beolit 39 (en référence à son année de sortie, 1939) est la première radio à porter la mention Beo. 

Cette radio en bakélite innovante, à la forme organique, s’inspirait d’un tableau de bord de la marque automobile Buick. Fièrement exposés, ces classiques aux couleurs vives rappellent l’époque où “le son devenait portable”. On peut également voir les derniers Beolit 20 qui associent un design élégant à de grandes performances sonores.

La B&O Beolit 39 est la première radio à porter la mention Beo.

Tout au long de la visite, on retrouve différentes affiches et publicités d’époque, dont celles de la gamme Beolit où l’on peut y lire : « plus qu’une simple radio de voyage ». 

« Husk: Beolit er andet og mere end en rejseradio », traduisez : « Rappelez-vous : Beolit est plus qu’une radio de voyage. »

Le musée renferme également des objets insoupçonnés qui viennent s’ajouter à cette exposition, notamment les rasoirs B&O. En effet, à la fin de la guerre, en 1948, la marque danoise élargit ses gammes en raison d’une pénurie de tubes radio. Ils proposent alors une série de rasoirs “dry shaver” (rasoir à sec) aussi bien dédiés aux femmes qu’aux hommes.

Les années 50 – 60 : les débuts de la télévision et de la stéréo 

En 1950, la radio gramophone évolue et intègre désormais un microphone dédié à l’enregistrement. Le microphone sera par ailleurs utilisé par le roi Frederik IX. Durant cette même décennie, Bang & Olufsen entre également dans le monde du téléviseur et joue un rôle important dans l’expansion de la TV au Danemark. Le premier téléviseur commercialisé par B&O en 1952 était baptisé TV508S et surnommé la TV « brouette ». 

En effet, ce dernier avait des « bras » rétractables / extensibles et des roues pour l’orienter facilement, comme une brouette, et trouver le meilleur angle de visionnage. Un élément de confort par ailleurs repris aujourd’hui avec les TV motorisées qui suivent le spectateur dans la pièce grâce à la télécommande. Enfin, au début des années 1960, B&O sera parmi les premières marques à développer la stéréo. 

Le succès du microphone B&O est tel que le roi Frederik IX lui-même l’a utilisé lors d’un discours officiel.

De nouvelles radios

Dans les années 50 et 60, la marque danoise continue d’agrandir son catalogue de nouvelles radios comme le modèle Minette 512 K créé en 1955. Cette dernière se fait remarquer par sa taille plus petite que les radios mini de B&O. À cette époque, la marque a décidé de faire appel à des designers externes à la marque. Elle a notamment organisé un premier concours de design ouvert à tous les designers et architectes danois pour concevoir une radio. Celui-ci a été remporté par Helge Frank Mortensen avec la Mini Modern 514K. À partir de ce moment, B&O n’est plus jamais revenu en arrière et travaille toujours avec des designers de renom.

De cette période, on retrouve également les radios Grandessa 506K (1951), Mini Ultra 607/608 (1960) ou encore le Beomaster 1000. Étant donnée l’expansion de la stéréo dans ces années-là, le Beomaster 1000 était spécialement pensé pour être associé à un décodeur stéréo en option.

Les radios Grandessa 506K (à gauche) et Minette 512 K (à droite) sont de véritables succès dans les années 50.

Les premiers téléviseurs B&O

Côté TV, le modèle sobrement appelé “Télévision” est le premier d’une longue série arborant un style danois moderne et minimaliste. S’ensuivent notamment les Beovision Capri (1959), TV 509 RG (1963) ou encore BeoVision 2000 (1985).

 Véritable révolution, le Beovision 3000 dessiné par Henning Moldenhawer, voit le jour en 1967. Premier téléviseur couleur de Bang & Olufsen, il a rapidement été reconnu comme l’un des meilleurs sur le marché. Entre autres, la radio danoise et la télévision autrichienne (ORF) ont choisi ce modèle comme moniteur pour leurs studios. Le succès de ce téléviseur est notamment dû à son design qui combine esthétique et praticité. Il s’agissait en effet d’un meuble plat doté d’un store qui pouvait masquer l’écran lorsqu’il n’était pas utilisé.

Le Beovision 3000 a été le premier téléviseur couleur B&O de série. Il utilisait un mélange de valves et de transistors.

Les années suivantes, Bang & Olufsen intègre de nouvelles technologies afin de créer une série d’équipements innovants et toujours intuitifs. Avant-gardiste, la marque propose des objets high-tech discrets pouvant s’intégrer facilement dans tout intérieur. 

Les années 70 – 80 : des innovations emblématiques

Le musée B&O de Struer renferme des innovations emblématiques de la marque telle que la platine vinyle Beogram 4000 dessinée par Jacob Jensen. Lors de sa sortie, ce tourne-disque constituait une véritable innovation avec l’utilisation d’un bras de lecture tangentiel. Combiné à une suspension unique, ce dernier permettait de reproduire le son précisément, tel qu’il avait été enregistré.

À savoir : les platines vinyles B&O, comme la B&O Beogram 8002, étaient les premiers équipements de la marque à intégrer de l’aluminium, car Jacob Jensen l’utilisait dans la plupart de ses créations.

Mythique, la platine vinyle Beogram 8002 embarque un bras acoustique tangentiel qui suit le sillon de la meilleure façon possible.

Quelques pas séparent la Beogram 4000 de la mythique Beomaster 1900, aussi conçue par Jacob Jensen. Ce tuner radio avec amplificateur intégré marque les années 70 par la présence de commandes tactiles pilotant son ouverture et sa fermeture, ainsi qu’à ses fonctions dissimulées dans un design audacieux.

Avec un joli design et une utilisation intuitive, les enceintes B&O Beovox CX 100 et le système Beocenter 2200 marquent les années 80.

L’iconique Beocenter 2200, au design et aux fonctionnalités avant-gardistes, trône également au cœur du musée. En outre, on retrouve les enceintes B&O Beovox CX 100 produites jusqu’en 2003. Elles constituent d’ailleurs le plus grand succès de toute l’histoire de Bang & Olufsen.

Les années 90 : un look plus moderne

Comment parler des années 90 chez Bang & Olufsen sans évoquer ses iconiques téléphones Beocom ? On y retrouve les modèles colorés bleu, rouge, vert, jaune… jusqu’au plus sobre et contemporain Beocom 6000 conçu en 1998 par Henrik Sørig Thomsen. Ce téléphone sans fil bénéficie d’un profil incurvé unique. Il profite d’une molette à la pointe de la technologie. Cette dernier permet à l’utilisateur de parcourir facilement diverses listes de numéros récemment composés ou préalablement enregistrés. Un must pour l’époque !

Les téléphones de la gamme B&O Beocom marquent les années 90 : technologies de pointe, design fabuleux et simplicité d’utilisation sont au rendez-vous !

Comme PP Garcia dans la vidéo de la visite du musée B&O, nous avons eu le plaisir de retrouver le Beosystem 2500. Cet équipement a marqué une nouvelle ère dans la conception de la haute-fidélité en mettant l’accent sur la fonctionnalité. On y retrouve par ailleurs la forme plate et verticale qui caractérise de nombreuses créations Bang & Olufsen. Basé sur ce système, le fameux Beosound 3200 arrivera en 2003. La détection de mouvement et ses portes en verre s’écartent automatiquement lorsqu’une main s’en approche. 

Unique en son genre, la mythique chaîne hi-fi B&O Beosound 9000 est mis en lumière avec son chargeur 6 CD créé par David Lewis. Ici, les disques deviennent de véritables objets de décoration, la lecture est rapide, l’utilisation est facile. Il est également possible de personnaliser son installation : au mur horizontalement ou sur pied verticalement… Avec des caractéristiques aussi attrayantes, la Beosound 9000 est l’un des équipements les plus emblématiques de la marque. 

En 1996, Bang&Olufsen a fait forte impression avec la sortie de la mythique B&O Beosound 9000..

Le premier système home-cinéma complet de B&O, le Beosystem AV 9000 (1992), est également au rendez-vous. Il comprend des sources audio et vidéo avec un processeur de son surround, un moniteur grand écran et cinq enceintes.

Les années 2000 : l’utilisation de l’aluminium

Les années 2000 sont aussi à l’honneur dans le musée Bang & Olufsen de Struer. On retrouve un design encore plus épuré et le bois disparaît progressivement au profit de l’aluminium. Le fabricant B&O s’impose par ailleurs comme l’un des leaders dans le travail de l’aluminium. Si bien que son usine construite en 1992 dispose d’une installation d’anodisation de 50 mètres de long. 

On retrouve par exemple ces pièces en aluminium sur le Beolab 5, la première enceinte B&O à utiliser la technologie de lentille acoustique (Acoustic Lens Technology/ALT). Renfermant de nombreuses innovations, elle s’étalonnait numériquement et permettait de diffuser le son à 180° dans la pièce. 

Près de cette enceinte trône l’immense Beovision 4. Comme aujourd’hui, tous les éléments B&O étaient conçus pour se connecter entre eux. Il était alors possible de profiter d’un son puissant avec un très grand écran. Autre icône des années 2000, le dock Beosound 8 se démarque avec son design circulaire, ses performances optimales, mais aussi sa simplicité d’utilisation. On continue la visite avec l’aperçu de plusieurs collaborations emblématiques, comme l’enceinte B&O Beosound Explore signée Supreme (marque de vêtements). 

Dans une autre salle, plusieurs équipements iconiques sont présentés de manière à y voir les composants internes. Cela permet de prendre conscience de toute la complexité de fabrication des enceintes Bang&Olufsen. On retrouve ainsi le caisson de basses Beolab 19, les enceintes Beolab 18 ou encore des Beolab 50. 

Enfin, au centre de cette pièce, se distingue l’impressionnante enceinte colonne Beolab 90. Cette dernière dispose de 18 haut-parleurs, 14 canaux ICEpower, des amplificateurs de 300 W, 4 canaux d’amplification reposant sur des Heliox classe D de 1 000 W, et une puissance totale de 8 200 W par enceinte. Un véritable chef-d’œuvre technologique dans un écrin exceptionnel.

Musée B&O : autour de l’ouïe

Après avoir redécouvert l’univers Bang & Olufsen depuis ses débuts, nous avons exploré une autre partie du musée : le Lyduniverset (traduction : l’univers sonore). Cet espace est dédié à toutes sortes d’expériences auditives. Vous pouvez, de manière très ludique, tenter de déterminer la position exacte du rugissement d’un lion dans l’obscurité. 

Entrez également dans l’univers d’un salon de coiffure uniquement à l’aide d’un casque. Découvrez alors un son tridimensionnel si réaliste que vous devrez ouvrir les yeux pour vous assurer qu’on ne vous coupe pas réellement les cheveux ! 

Enfin, tentez de reproduire les sons des images affichées à l’aide de divers accessoires. Des cailloux, une brosse ou encore des clés ou une noix de coco sont à votre disposition pour que vous puissiez ajouter vous-même du son à un dessin animé !

Outre l’exposition des différents systèmes Bang & Olufsen, le musée renferme un espace dédié aux expériences auditives. © Struer Museum

Enfin, une boutique ainsi qu’un café sont présents en fin de parcours pour terminer la visite sur une note gourmande. Retrouvez ce musée exceptionnel consacré aux systèmes Bang & Olufsen à Søndergade 23, Danemark – 7600 Struer. 

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Clara
Passionnée d’art depuis toujours, je me suis aventurée dans l'univers fascinant de la hi-fi et du home-cinéma. Mon fidèle casque est mon compagnon de route, transformant chaque trajet en concerts privés où mes podcasts préférés et mes playlists enflammées se succèdent. Du rock au jazz en passant par la soul, le rap ou encore la pop, mes goûts musicaux comme cinématographiques sont très variés. Si je ne suis pas en train de dessiner ou de lire, je suis sûrement devant les aventures intemporelles de Friends, que je recommence dès que le rideau tombe sur le dernier épisode.

4 commentaires

  1. Bonjour,
    Ayant vécu de près l’évolution de BANG & OLUFSEN dans les années 60, 70 et 80 en France, je me permets de proposer quelques ajouts.
    Indépendamment de l’aspect esthétique et du concept de système tout en un, les ingénieurs danois mirent effectivement l’accent sur la souplesse d’utilisation (télécommande), ce qui fit qu’à la fin des années 70, on disait avec humour dans le métier qu’il ne manquait plus au catalogue BANG & OLUFSEN, que le petit robot qui aurait été chargé de sortir le disque vinyle des rayonnages, pour venir le placer sur le plateau de la platine tourne disque.
    Sans aller jusque-là, et en référence aux installations – Multiroom – actuelles (sans fil), il faut noter que la marque scandinave fut la première, à ma connaissance, dans la première moitié des années 80, à proposer sous l’appellation – Interlink – un système permettant l’installation de paires d’enceintes dans chaque pièce d’un logement, voire même les lieux d’aisances … et de télécommander à distance, via un récepteur présent dans les endroits concernés, la mise en route du système de base, le choix d’une source (disque, radio ou K7), assorti du réglage de volume, etc., etc…
    Les fabricants japonais s’en trouvèrent totalement décontenancés.
    Mais à l’époque, et contrairement au présent, les liaisons étaient obligatoirement filaires (câbles de liaison pour les enceintes et récepteurs de télécommande), ce qui signifiait que la mise en place d’un tel dispositif devait être planifiée par avance, lors de la conception architecturale d’un habitat, ou rénovation d’un appartement.
    Michel Lagneau

  2. Il faut revoir les légendes de vos photos !! car ce n’est ni une beogram 4000 (c’est une 6000) et ni un beocenter 9000 (mais un 2200) !! Qui tout 2 n’ont pas l’aura de ceux que vous citez (même si ils ont beaucoup d’atouts)

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