Test Blu-ray : Tirailleurs

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En résumé

Pour commencer, un peu d’Histoire. Le premier bataillon de tirailleurs a été créé par décret impérial en juillet 1857. Ce corps de militaires a été constitué au sein de l’empire colonial français et composé de soldats africains, du Maghreb à l’Afrique subsaharienne. Ils ont participé à des moments de gloire – la défense de Reims en 1918 ou la bataille de Bir Hakeim en 1940 – comme à des tragédies tels que les terribles massacres commis par la Wehrmacht à leur encontre lors de la campagne de France.

Quant aux tirailleurs dits « sénégalais » (venus du Sénégal mais aussi de toute l’Afrique), ils sont montés au front, aux côtés des poilus de Métropole. Ils étaient près de 200 000 à combattre, 30 000 sont morts sur les champs de bataille de la Grande Guerre, dont beaucoup sont revenus blessés ou invalides.

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L’idée du film de Mathieu Vadepied Tirailleurs est née en 1998 avec la mort à 104 ans du dernier tirailleur sénégalais, Abdoulaye Ndiaye, qui avait été enrôlé de force en 1914. L’ironie du sort est qu’il s’est éteint la veille du jour où il devait recevoir la Légion d’Honneur promise par le président de la République Jacques Chirac.

Affiche du film Tirailleurs
L’idée du film de Mathieu Vadepied Tirailleurs est née en 1998 avec la mort à 104 ans du dernier tirailleur sénégalais, Abdoulaye Ndiaye.

« À ce moment-là, et je ne sais pas pourquoi, je me dis que si ça se trouve, ce sont les restes d’un tirailleur de l’armée coloniale issu d’un de ces pays africains colonisés alors par la France qui reposent dans la tombe du Soldat inconnu« , se souvient le réalisateur. « Ça a commencé de cette manière. Ensuite, j’ai fait des recherches, même si à l’époque, je ne pensais pas que j’aurais un jour l’opportunité de réaliser un film pareil. C’est resté dans ma tête et ça a fait son chemin. »

Chef opérateur en 2010 du futur triomphe Intouchables, il rencontre Omar Sy, qui n’était pas encore la superstar qu’on connaît, lui parle de son projet…  « Puis ça a germé, on a avancé au fur et à mesure, l’idée est devenue un pitch, puis un traitement, puis un scénario, puis un autre scénario« , enchaîne l’acteur. « Ça a duré dix ans ! À un moment, je devais jouer ce tirailleur, puis je suis devenu trop vieux pour le rôle – j’ai pensé qu’il valait mieux qu’il soit porté par un acteur plus jeune. J’ai alors commencé à me retirer du projet. Mais Mathieu et Bruno Nahon, le producteur, sont revenus vers moi en me disant que même si je ne jouais pas le rôle, je serais toujours associé à l’aventure ; l’idée de coproduire le film est venue à ce moment-là. Gaumont s’est dit prêt à défendre le long métrage. J’ai vu toutes les versions du film et ses multiples scénarios. Je me suis posé la question : suis-je prêt à ne pas être acteur dans ce film ? Finalement, on en a parlé, mais j’ai absolument souhaité jouer le rôle en langue peule. Je n’avais pas envie de jouer un soldat français avec un accent. »

Extrait du film Tirailleurs
Omar Sy s’exprime en peul dans Tirailleurs, une langue parlée par de nombreuses ethnies d’Afrique de l’Ouest, notamment au Sénégal. Ce choix apporte une touche de réalisme supplémentaire au film.

Fort de moyens conséquents et de décors dans lesquels il était possible de tourner à 360°, le film s’autorise une grande liberté de mouvement qui culmine dans les scènes de combats proches de ce qu’un reporter de guerre aurait pu capter, source d’une authenticité à la forme un peu brute, qui ne se regarde pas trop esthétiquement, et d’un environnement sonore aussi immersif que possible. À travers le destin de ce père et de ce fils emportés malgré eux dans la tourmente et les horreurs de la guerre, Tirailleurs fait autant œuvre de grand spectacle et d’émotion que de transmission.

« Pour nous, l’enjeu important était que le plus grand nombre puisse entendre ce récit, et on espère que les gens seront touchés par cette « petite » histoire cachée dans la grande« , explique Omar Sy. « Elle peut être un accès pour l’éducation. Il y a une démarche pédagogique qui est totalement assumée. » Une démarche politique, aussi, totalement assumée par le comédien : « Je suis devenu très politique, un peu malgré moi, de par ce que je suis, ce que je représente. En tout cas, ce qu’il y a de plus politique chez moi, c’est mon travail ! Et évidemment que ce film est une manière pour moi de dire ce que je pense, où je me situe aussi par rapport à la France, ce que je lui dois et ce qu’elle me doit, aussi. »

Extrait du film Tirailleurs
Pour Omar Sy, Tirailleurs peut aider les jeunes exclus de l’histoire à trouver de la fierté et l’intégration passe par le partage d’une histoire commune.

Mais il va encore plus loin. « Oui, Tirailleurs peut donner de la fierté à des jeunes qui se sentent exclus de la grande Histoire. On parle d’intégration, d’assimilation, mais cela passe aussi par des récits où l’on peut raconter ce passé commun qui nous aide à écrire notre futur en commun, notre présent. Ce n’est pas un hasard s’il y a beaucoup d’Indiens en Angleterre, ce n’est pas un hasard s’il y a beaucoup de Sénégalais, de Marocains, de Tunisiens, d’Algériens en France. Cette immigration à un moment donné se dirige vers un pays avec lequel elle entretient un lien fort. Il y a donc cette histoire commune et il faut la raconter entièrement, sinon quelque chose ne va pas. Cette histoire permet de se dire : en fait, voilà un moment qu’on traîne ensemble les gars, et ça, il ne faut pas l’oublier !« 

Du côté des bonus

Un solide making-of chapitré, entre indispensables propos sur le fond du film et tout aussi capitales incursions en coulisses avec notamment le tournage de la séquence nocturne avec le renard. 

Extrait du film Tirailleurs
Le blu-ray du fil Tirailleurs comprend de nombreux bonus, dont une explication sur le fond du film ainsi que les coulisses du tournage.

Avis technique

Superbement piquées, les images n’appellent aucune réserve particulière en dehors d’un peu de compression sur le générique final. Comme évoqué plus haut, la piste 5.1 se montre puissamment prioritaire au cœur des scènes de batailles.

Le mot de la fin

Du grand spectacle aussi impressionnant pour le regard qu’enrichissant pour la compréhension de notre Histoire commune.


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