Pour sa sixième édition, le Paris Audio Video Show 2023 se prépare à investir le Palais des Congrès de Paris. L’occasion de revenir sur la genèse de cet événement devenu aujourd’hui incontournable. C’est Jean-Marie Hubert, organisateur professionnel de salons et créateur en 1978 des Journées de l’audiophile et de la haute fidélité d’exception, qui revient sur l’histoire de ce prestigieux salon.

Aux origines du Paris Audio Video Show
Dans les années 50 à 80, le Festival du Son était organisé par la SDSA, Société pour la Diffusion des Sciences et des Arts, sous le contrôle de grands groupes industriels européens comme Philips, Thomson ou Grundig. Les Japonais sont venus grossir leurs rangs dans les années suivantes. De la Gare d’Orsay, maintenant Palais d’Orsay, au Grand Palais, au CNIT puis au Palais des Congrès, ce grand salon faisait l’apologie des grandes marques internationales.

Quand, en 1978, nous avons proposé une alternative pour le haut de gamme, avec des démonstrations comparatives et de bonnes conditions d’écoute, le succès fut immédiat auprès des marques qui avaient une différence à faire entendre. Au grand dam des multinationales. Georges Cabasse fut l’un des premiers à nous suivre, avec l’appui de nombreux journalistes et experts, dont Édouard Pastor, Jean Hiraga, Patrick Vercher, Gérard Chrétien et bien d’autres. Le monde du haut de gamme international fut très vite convaincu et Bill Johnson, créateur d’Audio Research, fut l’un des premiers hôtes de marque du salon.
Tout d’abord « Journées de l’audiophile et de la haute fidélité d’exception », le salon est devenu au fil des années, « Journées de la haute fidélité », « Salon de la hi-fi », « Salon hi-fi & home cinéma », puis finalement « Festival Son & Image » pour revenir à ses origines. Parallèlement, d’autres manifestations sont venues enrichir ce rythme annuel par des événements ponctuels : les salons High End Paris, Génération Images & Sons à la porte de Versailles, « DVD WORLD », les High End Days, Home & Technologies, Connect & Play et aussi une manifestation dédiée à la promotion de la haute fidélité française à New York : « The elegance of sound », en 1983. Sur le domaine de la réception numérique, un salon dédié venait compléter le dispositif avec un cycle annuel : le SRN (Salon de la Réception Numérique).
Les courants changent, les matériels évoluent, donc le média salon s’adapte : changement de périodicité, de nom, d’identité visuelle. Dans les années fastes, deux salons s’étaient installés, en mars et en octobre de chaque année. Les plus belles années au Palais des Congrès, six étages entiers étaient occupés, avec en adjonction l’hôtel Concorde et le Méridien. Plus de 40 000 visiteurs et 450 marques, c’était le lancement du CD, puis du Laserdisc, enfin du DVD. Les escalators du Palais des Congrès tombaient en panne plusieurs fois par jour sous l’afflux du public.
De nombreuses personnalités venaient chaque année inaugurer et explorer le salon dans les moindres détails, dont les ministres Alain Madelin à l’époque, Renaud Donnedieu De Vabres, ministre de la Culture, Christian Estrosi, deux présidents successifs du CSA, le regretté Dominique Baudis puis Michel Boyon, cinquième homme de l’État.
Le marché était en pleine expansion et toutes les marques étaient présentes. Par la suite, le marché a évolué, les grandes enseignes, par l’étendue de leur offre, faisaient salon permanent dans leurs magasins, occasionnant pour les grandes marques une autre forme de marketing. La crise également, qui a fait disparaître la moitié des grandes marques, dont Akai, Sansui, Aiwa, Kenwood, mais aussi des Français comme Siare, Setton, Era, 3A, Orthophase, Esart, Audiotec, Audio Référence, Confluence, etc.
Le virage était pris en 2004 en quittant le Palais des Congrès pour réintégrer l’hôtel Sofitel : réinventer le salon, non pas autour de produits déjà présentés sur les linéaires des magasins toute l’année, mais élever le niveau d’accessibilité du salon en sélectionnant le segment du haut et très haut de gamme, que ce soient des petites marques performantes ou le haut de gamme des grandes marques. Le succès est immédiat, la clientèle ayant elle-même relevé son niveau d’exigence. Il est à noter que la quasi-totalité des marques françaises a pu, grâce aux salons, se donner de la visibilité, se créer une notoriété et se développer en France comme à l’international.
Depuis, les salons n’ont cessé d’évoluer avec les technologies et les attentes des consommateurs. Le segment du luxe étant à ce jour le seul qui connaît une bonne progression, c’est une opportunité à ne pas manquer et une chance pour les entreprises françaises qui excellent dans ce domaine. Il est à noter que l’ensemble de la distribution évolue dans le même sens, et le dynamisme des visiteurs professionnels au salon, notamment ceux qui ont pris le virage des nouvelles technologies et qui ont su investir dans des produits nobles, ne connaît pas la crise.
Ken Kessler, journaliste international influent, a dit : « Le salon de Paris, c’est le salon le plus chic et le plus exclusif aujourd’hui dans la présentation et dans les produits. Pas de doute, Paris reste la capitale du luxe. »
Aujourd’hui, le Festival est le second salon « high-end audio » en Europe après Munich dans le classement international des salons ; seul salon de ce segment agréé par le Ministère de l’Économie et des Finances et la Fédération française des salons spécialisés. Il mobilise non seulement un nouveau public de consommateurs haut de gamme, mais aussi les professionnels français et étrangers.
Paris Audio Video Show : un nouvel élan
Racheté en 2017 par une filiale de PHC Holding, le Festival Son & Image devient alors le Paris Audio Video Show. La première édition de cette nouvelle mouture se tient en 2018 et fête les 80 ans d’Elipson et les 100 ans d’Ortofon. Le PAVS s’octroie alors davantage d’espace en investissant les salons du New Cap Event en plus de ceux de l’hôtel Novotel Paris Tour Eiffel. Les 3500 m² du salon accueillent environ 300 marques et des milliers de visiteurs le temps d’un week-end. Après deux éditions digitales en novembre 2020 et en juin 2021, pour cause de COVID, l’édition 2021 confirme l’engouement du public pour la hi-fi, l’image et le home-cinéma. L’occasion également de fêter les 70 ans de Cabasse ainsi que les 75 ans de Klipsch.

En 2023, ce salon qui demeure à ce jour le plus important de France dédié à la Haute Fidélité et au home-cinéma ouvrira ses portes au public les 21 et 22 novembre prochains, au Palais des Congrès de Paris. N’oubliez pas de réserver vos places !
Repères chronologiques
Le Festival du Son dans sa version d’origine instituée par la SDSA se tint des années 50 à 1981. Les salons dédiés à la haute fidélité lancés en 1977 en sonnèrent le glas, la dernière édition des anciens festivals s‘étant tenue en 1981.
Les salons de la haute fidélité, des origines à l’actuel Paris Audio Video Show
- 1978 à 1981 : Journées de l’audiophile et de la haute fidélité au Méridien, Porte Maillot, en parallèle du Festival International du Son.
« RÉFÉRENCES 78 » à « RÉFÉRENCES 81 » - 1982 à 1985 : Journées de la haute fidélité au Sofitel Paris Porte de Sèvres
- 1986 à 1990 : Journées de la haute fidélité, parallèlement au Sofitel Paris Porte de Sèvres et à l’hôtel Nikko.
- 1991 à 1997 : Salon Haute Fidélité, « HIFI 91 » à « HIFI 97 » au Palais des Congrès de Paris et conjointement hôtels Concorde et Méridien
- 1999 à 2002 : Salon Haute Fidélité & Home Cinéma, Palais des Congrès de Paris et conjointement hôtels Concorde et Méridien
- 2004 à 2008 : Salon Haute Fidélité & Home Cinéma, au Sofitel Paris Porte de Sèvres
- 2009 à 2010 : Salon Haute Fidélité & Home Cinéma, au Novotel Paris Tour Eiffel
- 2011 à 2013 : Salon HiFi, Home Cinéma & Technologies d’intérieur, Novotel Paris Tour Eiffel
- 2014 à 2017 : Festival Son & Image, Novotel Paris Tour Eiffel
- 2018 à 2021 : Paris Audio Video Show (PAVS), New Cap Event & Novotel Paris Tour Eiffel
- 2022 : Paris Audio Video Show (PAVS), Palais des Congrès de Paris
- 2023 : Paris Audio Video Show (PAVS), Palais des Congrès de Paris
Bonjour,
Bravo pour cette belle anthologie ! Dommage que je ne puisse pas joindre de photos, j’aurais pu vous envoyer celles du disque Erato du salon 1974