Le Dernier Empereur – en résumé
Dans le jargon des Oscars, on appelle ça un « clean sweep », c’est-à-dire une razzia qui consiste à remporter autant de statuettes qu’on a obtenu de nominations. Si Le Seigneur des Anneaux-Le Retour du roi détient le record absolu en la matière avec un hallucinant ratio de 11 sur 11, la comédie musicale Gigi en 1959 et Le Dernier empereur en 1988 font encore figure d’indétrônables deuxièmes grâce à leurs 9 trophées respectifs sur un total, vous l’aurez compris, de 9 citations chacun.
Et ce n’est que justice pour le chef-d’œuvre de Bernardo Bertolucci (meilleurs films, réalisation, scénario adapté, photo, décors, costumes, montage, musique et son), tant cette reconstitution de vie de l’ultime empereur de Chine, prisonnier dans l’enceinte de la Cité interdite, dégage une splendeur et une majesté sidérantes tout en n’oubliant à aucun moment le plaisir du spectateur. Bonheur suprême, le présent coffret combo UHD Blu-ray/Blu-ray nous permet en prime d’en découvrir pour la première fois en France la version de 3h40 qui, sans bouleverser la chronologie générale, montre un souverain plus conscient des complots et des dérives qui l’entourent.
Le Dernier Empereur – avis technique
Direction l’UHD Blu-ray pour profiter au maximum du spectacle. Fruit d’une nouvelle restauration 4K qui a éliminé des milliers de saletés, rayures et taches sur précisément 234 347 images, le formidable niveau de définition n’effectue pas un bond décisif par rapport au Blu-ray, mais le transfert Dolby Vision donne toute sa mesure sur la palette chromatique, avec des costumes chatoyants, des éléments rouges d’un éclat inégalé (costumes traditionnels, drapeaux communistes, veines coupées du héros) et des murs verts plus soutenus de la salle d’interrogatoire. Quant à l’audio, identique sur les deux supports, il dégage une ampleur hallucinante sur la BO ou lors des scènes de cérémonial, à laquelle se mêlent des ambiances insistantes.
Le Dernier Empereur – du côté des bonus
Répartie sur les deux Blu-ray, l’interactivité déploie un faste digne du film. Soit une présentation enlevée par l’éditeur, qui revient sur les difficultés de tournage dans la véritable Cité interdite ; d’exceptionnelles archives du tournage jusqu’ici jamais dévoilées au public et ramenées par un journaliste de Libération qui, dépêché par le quotidien pour obtenir (en vain) des entretiens avec les acteurs, se verra finalement chargé par le producteur de capter le journal de tournage ; une excellente émission radio complémentaire avec le même ; la bande-annonce et un livre de 64 pages.
Le Dernier Empereur – le mot de la fin
Un monument du cinéma enfin visible dans des conditions dignes de son statut.
L’esprit de l’ignorant est silence.