Test : iBasso DX150

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Mis à jour le 26 février 2019.

Test iBasso DX150

L’iBasso DX150 est le tout nouveau baladeur d’iBasso. Fonctionnant sous Android, il intègre un double DAC Asahi Kasei AK4490 Velvet, capable de prendre en charge les fichiers audio jusqu’à 32 bits / 384 kHz et DSD jusqu’à 11,2 MHz. Il présente la particularité d’être équipé d’un module d’amplification AMP6 interchangeable, avec sorties casque asymétrique, symétrique et ligne.

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iBasso DX150 : caractéristiques

Ce DAP a des propriétés de smartphone, modem en moins. Processeur à 8 coeurs 64 bits, mémoire interne eMMC de 32 Go, WiFi bi-bande, Bluetooth, écran LCD tactile de 4,2″ 768×1280 pixels, batterie de 4400 mAh à charge rapide Qualcomm Quickcharge 2.0 et lecteur de carte micro SD sont présents. En revanche, la gestion des flux audio diffère totalement de celle d’un smartphone. Ici, le DAC n’est pas intégré au SoC et l’ampli casque n’est pas asthmatique. iBasso a embarqué non pas un mais deux convertisseurs AKM 4490EQ, un DAC dont la réputation n’est plus à faire. On le trouve sur les amplis hi-fi et home-cinéma haut de gamme, ainsi que sur les DAC hi-fi sédentaires.

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Les commandes manuelles du baladeur iBasso DX150.

La particularité de l’AKM 4490EQ Velvet, c’est sa signature de velours donc, avec une mise en avant du bas-médium et du haut-grave d’une grande justesse. Une signature sonore particulièrement chaleureuse, qu’il est parfois permis à l’utilisateur d’ajuster grâce à plusieurs filtres numériques intégrés. C’est le cas dans l’iBasso DX150, cela tombe bien. L’intérêt d’un double DAC repose sur la parfaite séparation des canaux (un DAC stéréo par canal) et sur l’abaissement du bruit de fond. Mais, on a coutume de le répéter, un excellent DAC mal appairé au transmetteur numérique en amont et à l’ampli casque en aval, cela n’a pas grand intérêt. Aussi, iBasso a soigné la synchronisation des données audio en intégrant deux horloges de cadencement. Comme l’iBasso DX150 peut être utilisé comme DAC USB externe, le fabricant n’a pas lésiné avec le contrôleur USB, ici un modèle XMOS XU208. Quant à l’ampli casque, c’est la surprise du chef !

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Les trois sorties analogiques de l’iBasso DX150, auxquelles s’ajoute une sortie numérique mini-jack S/PDIF (face opposée), pour connecter un DAC externe ou un ampli DAC.

Baptisé AMP6, il dispose de sorties symétrique et asymétrique au niveau de bruit ridicule, qui présentent un rapport signal / bruit de 118 dB. Idéal donc pour les écouteurs de sensibilité ultra-élevée, qui ne diffuseront aucun bruit de fond pénible. La puissance de sortie s’établit à 425 mW sous 32 Ohms en symétrique (2,5 mm) et à 185 mW sous 32 Ohms en asymétrique (3,5 mm). Ces valeurs sont compatibles avec tous les écouteurs et la plupart des casques sensibles (100 dB) et à l’impédance mesurée (< 50 Ohms). Mieux, l’ampli iBasso AMP6 peut être remplacé par les modules iBasso AMP3 ou iBasso AMP5. Bref, sur le papier, cet iBasso DX150 est diablement séduisant.

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Le baladeur iBasso DX150 est livré avec un étui de protection, un câble S/PDIF, un câble USB-C vers USB-A et un câble de rodage.

Android : quels bénéfices pour un baladeur ?

Android sur un baladeur audiophile permet au fabricant de disposer d’un système d’exploitation clé en main, ergonomique, avec un support des écrans tactiles natif. Mais Android pose deux contraintes d’importance. La première repose sur le mixeur audio du système d’exploitation, limité à la gestion des flux PCM jusqu’à 16 bits et 48 kHz. D’ailleurs, tout fichier audio lu est automatiquement suréchantillonné ou sous-échantillonné vers cette résolution. Ce procédé, lorsqu’il est réalisé par le DAC ne pose aucun problème de qualité (les DAC sont optimisés pour cela), mais ce n’est pas le cas sous Android, où c’est le processeur central qui s’en charge. Or, le processeur applique un algorithme de qualité médiocre (pour préserver ses performances).

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L’interface Android 6.0 stock de l’iBasso DX150.

iBasso a résolu ce problème en contournant le mixeur audio d’Android : l’application musicale préinstallée communique directement avec le DAC Asahi Kasei AK4490 et lui transmet les flux audio dans leur format natif. Et ce jusqu’à 384 kHz en PCM et 11,2 MHz en DSD.

Le seconde contrainte d’Android, c’est sa mise à jour. Suivre la cadence imposée par Google, tant pour les nouvelles versions que les correctifs de sécurité, requiert une armée de développeurs que seuls de grandes marques possèdent (Samsung, Huawei, etc.).

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Le lecteur de cartes micro SD de l’iBasso DX150 permet d’augmenter facilement sa capacité de stockage interne de 25 Go.

iBasso DX150 : comment installer des apps Android

Le baladeur iBasso DX150 est livré sans Google Play Store préinstallé. Le fabricant n’a manifestement pas voulu prendre la responsabilité et proposer l’installation d’applications tierces, qui l’obligeraient à des mise à jour intempestives. Pour autant, les services Google – condition sine qua non à l’installation du Play Store – sont présents. Aussi, nous avons installé dans un premier temps Aptoide (depuis le navigateur web intégré), puis installé le Play Store grâce à son installateur au format APK. Seulement voilà, aucune application ne peut être mise à jour ou installée depuis le Play Store, tous les téléchargements étant placés en attente. On a beau vider le cache de l’application, redémarrer encore et encore, rien n’y fait. Il faut alors se rabattre sur Aptoide pour installer les apps de son choix. Et là, tout fonctionne.

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Le Play Store de Google peut être installé sans difficulté, mais son fonctionnement est problématique (tous les téléchargements sont en attente).

iBasso DX150 : Bluetooth

L’iBasso DX150 est équipé d’un récepteur Bluetooth, qui prend uniquement en charge le codec universel SBC. Il ne faut donc pas espérer tirer parti de la compatibilité aptX ou LDAC d’un casque Bluetooth avec ce baladeur. Mais de toute façon, cela n’a guère d’intérêt puisque le DAC et l’ampli casque du baladeur ne sont pas sollicités en Bluetooth. Nous avons noté que la lecture des fichiers audio HD ou DSD est impossible en Bluetooth : seuls les flux 16 bits / 44 kHz sont supportés avec l’application musicale native (qui transmet les données audio sans modification). Pour lire des fichiers de résolution supérieure en Bluetooth – si tant est que cela présente un intérêt puisque la compression est détériorante – il faut utiliser une application de lecture audio tierce, qui utilise le mixeur Android et son sous-échantillonnage.

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L’application de lecture musicale de l’iBasso DX150, en prise directe avec la paire de DAC AKM.

iBasso DX150 : l’application de lecture native

L’app de lecture de fichiers audio préinstallée offre une intéressante latitude de réglages. Outre les 5 filtres numériques évoqués plus haut (Sharp Roll-off, Slow Roll-off, etc.), un égaliseur à 10 bandes (33 Hz, 63 Hz, 100 Hz, 330 Hz, 630 Hz, 1 kHz, 3,3 kHz, 6,3 kHz, 10 kHz et 16 kHz), un mode gapless (sans interruption), un ajustement du gain (2 positions) et l’activation du mode DAC USB (pilote nécessaire sous Windows). L’accès aux fichiers exploite les tags de ceux-ci et offre un classement par artiste, genre ou album, ainsi qu’un accès par dossiers. La création de playlist est possible depuis l’application et l’ajout de fichiers est simple. L’interface de lecture dispose de raccourcis vers les filtres numériques, le mode gapless et le réglage du gain. Les informations du fichier lu sont affichées sous la barre de progression (codec, quantification, échantillonnage, débit), laquelle est dotée d’un bouton de navigation assez gros pour être manipulé facilement. La lecture aléatoire ou la répétition sont aussi proposées.

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Les réglages de filtrage passe-bas de la sortie numérique du baladeur iBasso DX150.

iBasso DX150 : mise en oeuvre et impressions d’écoutes

Nous avons associé le baladeur iBasso DX150 aux casques Audio Technica ATH-MSR7 et Plantronics BackBeat Pro, avec leurs câbles de modulation d’origine. Le paramétrage du baladeur, si l’on exclut l’installation d’applications tierces ne pose aucune difficulté particulière. Nos fichiers DSD (.DSF) et FLAC (16/44 à 24/192) étaient stockés dans la mémoire interne de l’appareil, ainsi que sur une carte microSD de 16 Go. La vitesse de copie vers la mémoire interne plafonnait à 25 Mo /sec, limite technique du contrôleur USB 2.0. Vers notre carte de classe 10, nos atteignons 15 Mo /sec environ. De bonnes valeurs.

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La lecture gapless est supportée par le baladeur iBasso DX150.

Les qualités de restitution de l’iBasso DX150 sont totalement à notre goût, notamment avec le filtre Slow Roll Off. C’est doux, chaleureux, avec pléthore de détails dans la partie inférieure du spectre audio. L’écueil d’un registre médium jeté en pâture aux oreilles est évité : la balance est admirable de notre point de vue. De fichiers FLAC de qualité CD, le DX150 sort une quantité d’informations surprenantes, avec un agencement inhabituel pour un appareil de cette gamme, et même dans l’absolu. La scène est large et profonde, sans artifice. La dynamique est très variable d’un titre à un autre, sans stéréotypie donc. Ce DX150 n’est que nuance et naturel.

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iBasso DX150 : comparé à…

FiiO X5 III : le concurrent direct du DX150, sous Android également, avec double AKM4490 aussi. Ergonomie comparable, mais avantage iBasso pour le naturel de la restitution et la capacité à magnifier le plus insignifiant des enregistrements.

iBasso DX80 : un cran nettement en dessous, avec une restitution moins généreuse.

Cowon Plenue R : avantage Cowon pour le très bel écran AMOLED et l’ergonomie générale. Le DX150 est supérieur à tous niveau s’agissant de la restitution audio.

Onkyo DP-X1 / Pioneer XDP-300R : plus onéreux, ces baladeurs délivrent un son avec plus d’emphase sur le registre médium que le DX150.

FiiO X7 II : sans doute le concurrent le plus direct à ce niveau de prix de l’iBasso DX150. Le DAC haut de gamme ESS Tech ES9028 Pro est un peu moins chaleureux à notre goût et perd la bataille de l’authenticité face au DX150. Un excellent DAP cependant.

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Le potentiomètre de volume en aluminium de l’iBasso DX150.

Conclusion

Nous avons aimé :

  • La restitution chaleureuse, un peu vintage
  • Les différences marquées entre chaque prise de son
  • Le mode DAC USB
  • Le décodage DSD natif
  • La possibilité de changer l’ampli casque (iBasso AMP3 ou iBasso AMP5)
  • L’autonomie de 7 h environ lors de notre test
  • La charge rapide (2 h environ)

Nous aurions aimé :

  • Android 8.x
  • Un Play Store fonctionnel
  • Un contrôleur Bluetooth aptX
  • Qu’il soit plus léger

Le baladeur iBasso DX150 pâtit quelque peu de son ergonomie logicielle perfectible. Dommage, car la sortie casque asymétrique est savoureuse, balancée comme on aime, vraiment audiophile. Sur ce point, compte tenu du prix demandé, ce DX150 fait mieux que des modèles valant plus de deux fois son prix (voire bien davantage).

Test iBasso DX150
L’animation du réglage de volume de l’iBasso DX150.

12 COMMENTAIRES

  1. bonjour, merci pour ces tests instructifs.Une question: maintenant ce test réalisé/publié quid du match DX120 DX150 du point de vue de la qualité d’écoute et stabilité du logiciel (absence de buggs etc.) ? plus de précision que ce qui est indiqué sur la page du test du DX120 (publiée le 04 /01) la prise balanced du DX120 est-elle tout aussi bien?

    • Le DX150 présente l’avantage de fonctionner sous une version débridée d’Android. Cela signifie que le système d’exploitation est plus fréquemment mis à jour afin de corriger de potentiels bugs. Du point de vue de la qualité d’écoute, le DX120 est légèrement plus harmonieux.

  2. Possesseur d’un DX80, j’aimerais savoir si la batterie de ce DX150 est interchangeable au rebours du modèle précité. Parce que être obligé de jeter un appareil de ce prix au bout de 2/3 ans est quand même assez rebutant, sans parler du côté anti-développement durable.

  3. Bonjour, avec le DX 150 d’Ibasso, la lecture des pistes en streaming sur Qobuz et Deezer en qualité CD via le wifi s’interrompt constamment, savez-vous comment corriger ce problème ? Merci d’avance…

    • – redémarrez votre box afin d’éliminer d’éventuelles erreurs de transmission récurrentes.
      – si dans le paramétrage du DX 150 il y a un choix pour la mémoire allouée à la mise en tampon, augmentez sa valeur.

      Revenez nous dire si cela a amélioré les choses.

      • Merci beaucoup pour votre réponse. J’ai redémarré la box fibre d’Orange. J’ai également augmenté au maximum dans Qobuz la mémoire allouée pour le streaming (je n’ai pas trouvé où régler la mémoire allouée dans le DX150). Malheureusement pas de changements. A noter qu’en qualité mp3, la lecture d’un album en wifi ne s’interrompt pas…

        • La dernière piste que je puisse vous donner c’est de veiller à ce qu’au moment de votre écoute aucun autre appareil connecté ne vienne « pomper » le débit de votre box. En effet la qualité cd va requérir beaucoup plus de débit disponible qu’en mp3…

        • Comme soulevé par Anonyme, le problème provient très certainement de votre débit internet. Avez-vous essayé d’écouter Qobuz en Hi-Res depuis un autre périphérique connecté au WiFi ?

          • Bonjour. Oui j’ai fait le test avec un Node2 de BlueSound. La lecture en wifi (sur mon même réseau fibre d’orange) d’albums qualité CD sur Qobuz fonctionne très bien…
            Sur le DX150 la lecture s’arrête en général au bout de 2 ou 3 morceaux. Comme si en lecture streaming le DX150 n’avait pas le temps de charger en mémoire tampon les pistes en qualité CD…
            Merci.

          • Bonjour. J’ai trouvé une solution. En supprimant la mise en veille du DX150, la lecture des pistes sur Qobuz ne s’interrompt plus. Merci à tous pour vos conseils.

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