EN RÉSUMÉ
Bien que reparti bredouille du dernier Festival de Cannes (il n’y est pas question de lutte des classes, de migrants ou de crise économique, alors forcément…), le nouveau Tarantino a bénéficié d’un accueil, populaire comme critique, digne de « Pulp Fiction » ou d' »Inglourious Basterds ». Certes, quelques voix discordantes se sont bruyamment élevées pour contester le « twist » extrême qui conclut le film (il pose effectivement une vraie question de morale cinématographique) ; certes, certaines analyses lues ici ou là coupent tellement les cheveux en quatre dans le délire interprétatif qu’on se demande ce que leurs auteurs ont bien pu fumer avant de massacrer leur clavier ; certes, le mythe de Bruce Lee est atomisé avec une ironie proche de la pure méchanceté gratuite… Mais le fait est là : Once upon a Time in… Hollywood est un divertissement assez éblouissant, un retour follement cool et nostalgique dans l’Amérique de la fin des sixties, un hommage éperdu à la grandeur et à la ringardise des séries B, un « buddy movie » où Brad Pitt, démentiel de décontraction virile en ami-à-tout-faire de Leonardo DiCaprio, se dirige peinard vers une nomination à l’Oscar… Le tout doublé d’une reconstitution d’époque ultra virtuose et couronné par une éruption gore aux allure d' »Evil Dead » accommodé à la sauce Tex Avery.
AVIS TECHNIQUE
On enrage de ne pas avoir reçu à temps le transfert UHD Blu-ray, mais en l’état, le Blu-ray « classique » est un chef-d‘œuvre de restitution argentique. Soit un tournage pellicule en 8, 16 et 35 mm restitué avec de sublimes vibrations organiques, où le rayonnement « pop » des couleurs, les contrastes du noir & blanc, l’ambre des lumières et les différences de textures selon les sources donnent un résultat somptueux, tandis que la définition atteint des sommets. Boosté par une playlist 60s d’enfer, le mixage capte et restitue quant à lui ambiances immersives comme effets ludiques avec un punch et une assise admirables. VO prioritaire, mais VF très bien intégrée.
DU CÔTÉ DES BONUS
Très formatés dans leur enthousiasme et leur vocation ouvertement promotionnelle, les modules consacrés au réalisateur, au chef opérateur, aux voitures et aux décors ne laissent filtrer que de trop rares informations. Quant aux sept scènes inédites, souvent très longues et complaisantes, elles offrent quand même au personnage de Charles Manson une apparition supplémentaire assez terrifiante.
LE MOT DE LA FIN
Malgré une interactivité en deçà des attentes, le neuvième film de Quentin Tarantino ressuscite et réinvente une période charnière dans l’histoire du cinéma américain avec un enthousiasme narratif et un élan audiovisuel qui n’appartiennent qu’à lui.
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