Bien comprendre les classes d’amplification

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Mis à jour le 4 mars 2024

Les classes d’amplification définissent la façon dont les composants d’amplification (transistors) d’un ampli hi-fi ou home-cinéma sont mis en conduction, lorsqu’aucun signal ne leur est adressé. Cet état, appelé point de repos, détermine le taux d’activation des transistors et la classe d’amplification.

Classe A : l’indémodable

La toute première classe d’amplification implique un point de repos avec un fonctionnement à 100 % des composants d’amplification. Appelée classe A, elle est considérée par beaucoup comme la plus musicale et chaleureuse. Le fonctionnement à 100 % des transistors engendre une dissipation thermique importante et ces amplis chauffent ainsi beaucoup. Ce fonctionnement très stable permet une faible distorsion du signal de sortie (transmis aux enceintes ou au casque) et ces amplis sont ainsi précis et chaleureux. Contrepartie : leur rendement est très moyen, ce qui implique de mettre en oeuvre une alimentation très largement dimensionnée (et donc consommatrice de courant).

Un amplificateur de classe A tel que le Rega Brio est une valeur sûre de la haute-fidélité pour profiter d’une reproduction précise et chaleureuse de la musique (ici avec les Focal Aria 905).

Classe B : l’oubliée

La classe d’amplification B prévoit un fonctionnement à 50% des composants d’amplification au point de repos. Créée après la classe A, elle a tout simplement été appelée B. Le rendement de ce type d’amplification est supérieur, mais les caractéristiques de distorsion du signal de sortie sont nettement moins bonnes que la classe A. Les amplis de classe B sont ainsi moins musicaux. Il est devenu rarissime que des fabricants d’amplis hi-fi ou home-cinéma utilisent cette classe d’amplification.

Classe AB : le meilleur des deux mondes

La classe AB, très répandue aujourd’hui, place le point de repos des composants d’amplification à mi-chemin entre les 100 % de la classe A et les 50 % de la classe B. Selon l’amplitude du signal d’entrée, l’amplificateur fonctionne en classe A ou B. Ces amplis sont encore largement utilisés en hi-fi. La classe AB est donc une combinaison des classes A et B.

Un amplificateur de classe AB (ici le Yamaha R-N800A) permet de conjuguer la précision des amplis de classe A avec les nombreux avantages de la classe B.

Classe D : le haut rendement

Les amplificateurs hifi en classe D sont une option populaire en raison de leur efficacité énergétique élevée. Contrairement aux amplificateurs en classe A ou AB, les amplificateurs en classe D fonctionnent en utilisant une série de commutateurs pour convertir le signal sonore en une forme d’onde de tension, ce qui permet une amplification efficace sans gaspiller d’énergie sous forme de chaleur. Les amplificateurs en classe D ont tendance à être plus légers et plus compacts que les autres types d’amplificateurs, permettant de concevoir des modèles taillés pour l’intégration comme l’Elipson Connect 250. En outre, leur faible consommation énergétique et leur compacité les rend parfaits pour équiper les enceintes Bluetooth portables et les enceintes connectées.

Les amplificateurs en classe D ont également tendance à avoir une distorsion harmonique très faible, ce qui signifie qu’ils peuvent produire un son de haute qualité sans ajouter de bruit ou de distorsion indésirable. Cependant, les amplificateurs en classe D ont également des limites. Ils peuvent produire des interférences électromagnétiques qui peuvent affecter la qualité du son, en particulier si l’amplificateur est mal conçu ou mal isolé électriquement. De plus, certains audiophiles peuvent préférer le son chaud et naturel des amplificateurs en classe A ou à tubes, plutôt que la précision et le caractère analytique des amplificateurs en classe D.

Elipson Music Center Mini BT
L’amplification en classe D (ici le Cambridge EVO 75) permet de réduire considérablement la taille des amplificateurs, tout en bénéficiant d’une belle dynamique.

Classe H : toujours plus de rendement

La classe H met en œuvre un amplificateur dont la tension d’alimentation s’adapte ou est modulée par le signal d’entrée. Contrairement à un ampli traditionnel dont la tension de l’étage d’alimentation est constante, celle d’un ampli de classe H s’adapte pour maintenir continuellement sa tension de sortie à un niveau légèrement plus élevé que nécessaire. Cette alimentation modulée est généralement réalisée grâce à un amplificateur de classe D, mais peut aussi être confiée à un modèle de classe B. Ce procédé limite la puissance perdue dans les transistors de sortie, augmentant ainsi le rendement de l’amplificateur.

L’amplificateur de puissance DAP Audio HP-1500 fonctionne en classe H pour optimiser son rendement et assurer une restitution dynamique. Il est ainsi capable de délivrer instantanément une forte puissance de 2 x 500 W sous 8 ohms en stéréo ou 1 x 1500 W sous 8 ohms en bridge mono.

Classe AD : rendement et musicalité 

Popularisée par le fabricant français Devialet sur ses amplificateurs hi-fi comme les Devialet Expert 210 Pro Dual et Devialet 250 Pro, la classe AD exploite une pré-amplification polarisée en classe A et associée à un étage de puissance en classe D. Cette architecture permet de conjuguer la chaleur et la richesse harmonique de la classe A avec la puissance, la dynamique et le haut rendement de la classe D.

Grâce à son fonctionnement en classe AD, l’ampli hi-fi Rose RA180 peut délivrer avec chaleur, naturel et précision une forte puissance de 2 x 400 watts ou de 4 x 200 watts.

Classe G : la classe A optimisée 

Les amplificateurs de classe G optimisent les modèles de classe AB en réduisant la distorsion de croisement. Pour ce faire, ils utilisent un circuit spécifique qui permet de polariser à un seuil déterminé les transistors de sortie pour conserver une impédance de sortie constante. Cela permet d’obtenir la musicalité d’un ampli de classe A, tout en consommant moins d’énergie et en limitant la dispersion thermique. De plus, la dynamique des modèles de classe G est généralement plus importante grâce à l’excellent rendement de cette classe d’amplification. 

Derrière son style vintage, l’ampli stéréo JBL SA750 renferme une amplification ultra moderne en classe G, capable de fonctionner comme un modèle de classe A, tout en maximisant la dynamique et le rendement.

À savoir : il existe d’autres classes d’amplification (C par exemple), mais toutes ne concernent pas la haute-fidélité.

Enfin, il est important de noter que la qualité sonore d’un amplificateur dépend non seulement de sa classe, mais surtout de sa conception et également de sa mise en œuvre. Les audiophiles doivent donc considérer l’ensemble du système, y compris l’amplificateur, les enceintes, les câbles et les sources audio, pour obtenir la meilleure musicalité possible.

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12 commentaires

  1. Non, la classe D repose sur des composants électroniques. Les amplis à tubes sont de toute façon bien plus énergivores que leur équivalents en transistors, quelle que soit la classe.

  2. […] La technologie THX AAA vise à minimiser le taux de distorsion des amplificateurs analogiques à un niveau frisant le néant (0,0001% à 1 kHz) tout en s’affranchissant des contraintes inhérentes aux amplificateurs de cette classe, c’est-à-dire la consommation énergétique, le poids et le dégagement de chaleur. Pour plus de détails sur les différents types d’amplis, retrouvez notre article sur les classes d’amplification. […]

  3. […] La technologie THX AAA vise à minimiser le taux de distorsion des amplificateurs analogiques à un niveau frisant le néant (0,0001% à 1 kHz) tout en s’affranchissant des contraintes inhérentes aux amplificateurs de cette classe, c’est-à-dire la consommation énergétique, le poids et le dégagement de chaleur. Pour plus de détails sur les différents types d’amplis, retrouvez notre article sur les classes d’amplification. […]

  4. Je veux pas faire mon rabat-joie mais le Rega Brio n’est pas une vrai classe A, mais une pseudo classe A, c’est loin d’être de la vraie classe A, impossible vu la taille de l’ampli. En réalité c’est un classe AB, dont les étage de sortie ont été polarisés en classe A mais avec courant de repos en classe B et la section préamplificateur qui elle est restée très classique. C’est un design très intelligent mais ce n’est pas une classe A, mais un pur classe AB modifié.
    Et votre liste est incomplète car elle ne mentionne pas la Classe G, utilisée notamment chez Arcam, et très atypique et chère à mettre en oeuvre.

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