Le cinéma privé dans le salon de Frédéric

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Réaliser un home-cinéma dans un salon peut s’avérer être un véritable défi en termes d’intégration. Un challenge relevé avec brio par Frédéric qui a totalement revu l’intégration du matériel pour passer à la vidéoprojection. Adieu meuble TV, électroniques en façade, câbles disgracieux et poussiéreux qui traînent au sol. En résulte un système home-cinéma 100% WAF, mais non moins performant. 

Quelle est la superficie de votre cinéma privé ? De la zone technique (électroniques) ?

Mon installation est intégrée au salon d’une superficie de 43 m2. Les électroniques se trouvent dans cette même pièce, mais j’ai fait le choix de les déporter sur le côté du canapé afin d’alléger visuellement la scène avant. Ces éléments sont tous disposés dans un meuble hifi.

Frédéric a entièrement revu l’intégration de son système home-cinéma dans le salon pour profiter au mieux des séances de cinéma, sans dénaturer le charme de la pièce.

En combien de temps avez-vous pu réaliser cette salle home-cinéma ?

La réalisation totale a pris un peu plus d’un mois, tout autant certainement pour le temps de la réflexion. Le salon étant la pièce principale de la maison, il fallait faire vite tout en prenant le temps de bien faire. Un challenge plutôt motivant et excitant.

J’ai réalisé ma salle de cinéma dans le salon en un peu plus d’un mois, avec un temps de réflexion préalable d’un mois également.

Quand avez-vous décidé de concevoir une salle dédiée au home-cinéma ? Pourquoi créer un cinéma privé ?

En fait, j’ai eu un déclic il y a une dizaine d’années : revoir totalement l’intégration du matériel pour enfin passer à la vidéoprojection dans le salon. Je trouve ça génial et convivial de pouvoir transformer sa pièce de vie en cinéma le temps d’une séance en famille ou entre amis. Il y a presque quelque chose de magique lorsque la toile apparaît et que le vidéoprojecteur s’allume. Effet garanti pour les visiteurs !

Le résultat devait être soigné, propre et intégré au mieux à la pièce. Je voulais quelque chose de moderne et épuré, tout en gardant du matériel de qualité. Après réflexion, j’ai donc dit adieu au meuble TV, aux électroniques en façade, aux enceintes surround sur pieds et aux câbles disgracieux et poussiéreux qui traînent au sol. Étant sensible à l’esthétique et au design, qui pour moi apporte un réel plus dans l’appréciation d’une installation, je suis parti sur une déco moderne typée industrielle. Le pari final était d’avoir un rendu aéré et épuré malgré le matériel encombrant.

Comment avez-vous organisé les travaux ? Qu’est-ce qui a posé le plus de souci ?

L’idée directrice était de faire descendre la toile au ras de la télé en intégrant cette dernière dans le mur, suspendre toutes les enceintes surround, cacher le vidéoprojecteur et repenser tout le câblage. Pour la première étape, une contre-cloison en MDF montée sur tasseaux a été réalisée pour délimiter l’espace TV et y intégrer la niche murale. Ce contour a reçu une finition effet béton griffé.

Une niche murale avec effet béton griffé accueille le téléviseur. L’écran de projection glisse le long de cette niche.

Pour cacher l’écran motorisé, j’ai réalisé au plafond un long coffrage équipé de spots. Celui-ci est perpendiculaire au coffrage de la poutre de la maison, il permet d’apporter une continuité ainsi qu’un relief esthétique. La verrière sur-mesure apposée sur le muret ne couvre pas toute sa longueur, elle s’arrête au passage du faisceau de projection et se compose uniquement du châssis sans vitrage. Je désirais le look sans les inconvénients d’une réflexion acoustique néfaste.

La verrière sur-mesure apposée sur le muret est uniquement équipée d’un châssis sans vitrage. Je désirais le look sans les inconvénients d’une réflexion acoustique néfaste.

Pour un maximum de discrétion, le vidéoprojecteur a été installé dans une pièce adjacente, posé sur un support créé au-dessus de la porte et projetant à travers une lucarne ouverte dans le mur. Ainsi, en entrant dans la maison, tout paraît quasiment invisible. Des supports sur-mesure ont été fabriqués pour toutes les enceintes surround et la centrale, la paire d’enceintes Atmos étant intégrée directement dans le plafond.

L’une des plus grosses parties a été de faire passer tout le câblage de l’installation dans les murs et le faux-plafond, de prévoir les prises murales et sorties supplémentaires. Mais le résultat souhaité est là : zéro câble au sol, aucun fil apparent.

Quelle est la répartition budgétaire consacrée au matériel et aux travaux ?

Comme beaucoup de passionnés, le matériel est (trop?) souvent revue et évolue pour s’adapter aux nouveaux codes. L’installation actuelle représente un budget d’environ 25 000 €. Concernant la partie travaux, environ 3 000 € y ont été consacrés.

Pouvez-vous lister le matériel utilisé et pourquoi le choix de ces marques ?

Appréciant autant le home-cinéma que la hifi, j’ai fait le choix d’opter pour deux amplis distincts afin d’obtenir le meilleur des deux mondes : 

Un Onkyo TX-RZ840 pour le home-cinéma épaulé par un bloc de puissance Emotiva XPA-5 Gen3 et un ampli Myryad Z142 pour la HIFI. Un switch Dynavox Amp-S me permet de passer de l’un à l’autre.

La sonorité plutôt chaude et généreuse de l’ampli Onkyo couplé au bloc Emotiva fonctionne à merveille en 7.1.2 sur mon ensemble BC Acoustique Nil/Axios/Tamise (Atlantic Technology IC-6 pour les Atmos) et un caisson XTZ 1X12.

Quant au Myryad Z142, ce petit intégré hifi assure une superbe musicalité riche, dynamique et détaillée en stéréo. Associé aux colonnes Nil, c’est un vrai bonheur.

Pour le spectacle visuel, j’ai choisi le vidéoprojecteur Sony VPL-VW590ES pour son image bluffante. J’y ai adjoint un écran motorisé Screenline Radiance pourvu d’une toile technique de gain 0.8 pour une base de  274 cm. Le gain en contraste et relief est saisissant.

La lecture CD/Bluray 4K est assurée par la fameuse platine Panasonic DP-UB9000, celle des fichiers dématérialisés par un lecteur Zappiti One 4K HDR. C’est un vrai plaisir d’avoir sa vidéothèque à portée de clics.

Quant à la télé, je suis resté fidèle à Sony avec le modèle led Sony 60XF8305. Enfin, pour la touche vintage et nostalgique, une platine vinyle Thorens TD166MKII équipée d’une cellule Grado Prestige Red trône fièrement sur le haut du meuble Norstone.

Comment pilotez-vous le système ? Applications ? Télécommande universelle ?

Tous les luminaires et spots sont connectés. Ainsi, les diverses activités matériel/éclairage sont gérées vocalement via Alexa, qui elle-même pilote le Hub Logitech. Une parole suffit à éteindre/temporiser les lumières et lancer la séance comme par magie.

Un iPad, mon téléphone ou encore une télécommande universelle Touch me permettent de piloter l’ensemble des éléments pendant le film. Je trouve que la création de routines et d’activités fait complètement partie du plaisir lié à notre matériel, ce côté geek est plutôt fun ! 

Je commande toute mon installation cinéma vocalement avec Alexa ou à l’aide d’une application pour iPad.

Avez-vous utilisé un traitement acoustique sinon, comptez-vous en utiliser un par la suite ?

Autant dans une pièce dédiée le traitement acoustique est plutôt simple à envisager, car peu de contraintes esthétiques, mais dans une pièce de vie cela reste un véritable challenge à relever. De gros rideaux occultant et un grand tapis épais limitent un minimum la réverbération dans la pièce. Pour gagner encore un peu plus d’amortissement, j’ai installé un panneau absorbant fait maison au plafond, composé d’une structure en tasseaux remplie de mousse acoustique et recouverte d’un tissu tendu gris anthracite. D’autres panneaux de traitement ont pris place derrière les colonnes. Malgré la taille du salon, ces modifications ont permis de calmer la pièce et d’améliorer l’intelligibilité au point d’écoute. Mon rêve serait d’aller bien plus loin dans le traitement acoustique de la pièce tout en préservant son côté esthétique. Un vrai défi… 

J’ai installé un panneau absorbant fait maison au plafond ainsi que des panneaux derrière les enceintes colonne pour limiter la réverbération et les résonances.

Quel est le premier film que vous avez visionné ? Quel est celui qui vous a donné goût au home-cinéma ?

Mon enfance a été bercée par deux choses : une multitude de films de kung-fu (!) en K7 VHS et des centaines de disques vinyles rock. Je ne pouvais échapper au virus du cinéma et de la musique qui, d’ailleurs, a fait naître en moi ma passion première qu’est la guitare électrique.

Si je devais citer un film qui a marqué mes débuts dans le home-cinéma, je nommerais Le Retour Du Jedi !

À quelle périodicité utilisez-vous cette salle home-cinéma ?

C’est simple, tous les soirs de la semaine ainsi que le week-end. La famille adore le rituel de la séance après le repas. La vidéoprojection intégrée au salon a ce côté très convivial indéniable, même si techniquement le résultat n’atteint pas celui d’une salle dédiée optimisée. Le plaisir est bien là et c’est l’essentiel. J’ai également cette chance d’avoir une femme fan de cinéma, qui sait et qui aime apprécier la qualité du matériel. Le plaisir est partagé, c’est parfait.

J’utilise mon installation home-cinéma tous les soirs de la semaine ainsi que le week-end. La famille adore le rituel de la séance après le repas.

Visionnez-vous autre chose que des films ? Sport ? Série ? Jeux vidéo ? Concerts ?

On y visionne principalement des films, mais également quelques séries et concerts, voire parfois des vidéos en streaming. Quelques parties de jeux vidéo, notamment des courses de voitures, les fesses calées dans un siège racing avec volant, ont eu lieu pour le plus grand plaisir des (grands) enfants !

Comment souhaitez-vous faire évoluer votre système ?

Comme tout passionné, je suis souvent en quête du « mieux » malgré un résultat qui me donne entièrement satisfaction aujourd’hui. Mais si je devais faire évoluer la partie home-cinéma, j’imagine un second caisson XTZ qui permettrait d’avoir un grave encore plus homogène. Concernant la partie hifi, je réfléchis déjà à un excellent DAC ou à un lecteur réseau audio.

Que pouvez-vous donner comme conseil à quelqu’un qui souhaite réaliser une salle comme celle-ci ?

Vouloir intégrer au mieux son matériel dans la pièce de vie est accessible à tout le monde.

À mon sens, il faut surtout prendre le temps de la réflexion pour esquisser au mieux son projet dans sa globalité : le placement des éléments, le type d’intégration, le passage des câbles, l’éclairage, le rendu général…

Il est également judicieux de penser à la future évolution de l’installation en prévoyant par exemple le passage de gaines supplémentaires.

Un dernier conseil pour apprécier au mieux un vidéoprojecteur dans son salon : lui associer une bonne toile technique qui maîtrisera les lumières parasites et assurera un excellent contraste. Une fois l’installation finie, il ne restera plus qu’une chose : profiter du spectacle !

Découvrez le cinéma privé de Frédéric

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Sébastien Cassar
DJ à mes heures, grand fan de musiques soul, funk, disco, j’aime aussi le rock, le hip-hop, le reggae et la musique latine. The Temptations, Millie Jackson, Cerrone, Donald Byrd ou Hamilton Bohannon... Cinéphile à mes heures, je voue une passion aux westerns (Le Bon, la Brute et le Truand, Django Unchained...), aux films de science-fiction (Interstellar, District 9...) et aux films de guerre (La Ligne Rouge, 1917, Il faut sauver le soldat Ryan...). J’ai hérité de la chaîne hi-fi de mes parents que j’ai progressivement remplacée dès 2000 lors de mes débuts chez Son-Vidéo.com. Aujourd’hui je suis équipé avec un ensemble Elipson Planet alimenté par un ampli Yamaha en 5.1. Pas de TV mais un projecteur Epson et un écran Lumene motorisé. Deux platines Technics SL1200 avec table de mixage Ecler, platine cassette TEAC et lecteur Blu-ray Onkyo complètent mon système.

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