- Woodstock, de Michael Wadleigh (1970) : la grand-messe rock hippie
- Wattstax, de Mel Stuart (1973) : le manifeste culte de la Black Music
- Scratch, de Doug Pray (2001) : l’histoire de la platine et du hip-hop
- It Might Get Loud, de Davis Guggenheim (2009) : l’épopée de la guitare électrique
- The Up in Smoke Tour, de Philip Atwell : l’apothéose du hip-hop, avec Dre, Snoop, Ice Cube et Eminem
- Sound City, de Dave Grohl : aux origines du hard rock
- D’autres documentaires passionnants qui méritent aussi votre attention
- Lecteurs Blu-ray et lecteurs réseau
Du rock au hip-hop en passant par le punk, le métal, le jazz, la soul et le classique… les documentaires musicaux retracent parfois directement ou indirectement l’histoire d’un style musical. Pour ce deuxième volet consacré aux meilleurs documentaires musicaux, nous avons sélectionné 16 joyaux incontournables du genre, tous aussi passionnants que ludiques.
De nombreux documentaires musicaux centrés autour d’un artiste relèvent parfois davantage de l’outil promotionnel millimétré que de l’exercice sincère. Une dynamique légitime qui s’explique souvent par la difficulté grandissante éprouvée par les musiciens ou chanteurs à contrôler leur image. Cela d’autant plus lorsque leur storytelling se voit déréglé par l’influence de la presse et des réseaux sociaux. Reste que tous les documentaires musicaux n’ont pas nécessairement d’arrière pensée stratégique. Il en va ainsi par exemple de ceux explorant l’histoire des styles musicaux les plus en vogue ou exhumant leurs secrets. En voici quelques-uns des plus remarquables, du rap au rock en passant par la soul et le jazz. Une série qui vient compléter le premier volet que nous avions dédié aux stars de la pop culture.
Woodstock, de Michael Wadleigh (1970) : la grand-messe rock hippie
Devenu le symbole de plusieurs générations, le festival de Woodstock n’aura duré qu’un week-end éphémère et frénétique. C’était il y a plus de 50 ans à White Lake dans l’État de New York, du 15 au 18 août 1969. Que reste-t-il aujourd’hui de cette apothéose de l’utopie hippie, symbole ultime de l’ère Peace & Love et sex, drugs & rock’n roll ? Assez peu de choses si l’on s’en tient aux legs tangibles de ses revendications politiques – à l’instar de la contestation de la guerre du Vietnam. Musicalement et esthétiquement, l’héritage de Woodstock se poursuit en revanche jusqu’à nos jours – parfois récupéré par l’industrie du luxe, notamment dans la publicité (Joplin et Hendrix en tête). Outre les fantastiques photos d’Elliot Landy, cet événement hors du commun fut immortalisé par le clairvoyant Michael Wadleigh à travers un documentaire culte, renommé Woodstock: 3 Days of Peace & Music.
Sorti en 1970, le film retrace à la fois les concerts, la préparation du festival, les coulisses, les embouteillages colossaux ou encore les réactions de la population locale. Autant de perspectives exaltantes qui permirent la même année à son réalisateur Wadleigh de décrocher l’Oscar du meilleur film documentaire. Reste que parmi toutes les images de Woodstock (200 km de pellicule furent tournés pendant l’événement !), l’essentiel se trouve sur scène. Ainsi, Woodstock se pose comme l’une des principales pierres de touche de l’histoire du rock et du folk. Comme si toute l’énergie et la fougue du rock, ses archétypes, se trouvaient là réunis : Joan Baez, Joe Cocker, Jefferson Airplane, Janis Joplin, Jimi Hendrix, Crosby, Nash & Young, Santana…
Cette vitrine fascinante apparaît avec évidence dans la version longue (225 minutes) du director’s cut de 1994. Un montage ahurissant utilisant parfois le split-screen et auquel les immenses Martin Scorsese et Thelma Schoonmaker (la monteuse historique du papa de Taxi Driver) ont notamment participé. Parmi les séquences incontournables, citons le set de Canned Heat, l’énergie débordante des Who, la prestation géniale et totalement éméchée de Janis Joplin, la jam session extraordinaire de Ten Years After ou encore le Soul Sacrifice mythique de Santana. Sans oublier le clou du spectacle : l’inoubliable show d’Hendrix, magnétique, qui vaut à lui seul tous les blockbusters. Mention spéciale pour son Star Spangled Banner corrosif (l’hymne des États-Unis), revisité pour l’occasion en imitant le son des bombardements stridents de B-52 qui faisaient alors rage au Vietnam.
Ce rassemblement cathartique et fabuleux capté par Wadleigh tient donc de l’expérience sensorielle et immersive. Le mythe reprend vie sous les yeux du spectateur, entre illusion et cauchemar. N’oublions pas que Woodstock reste aussi célèbre pour son atmosphère et ses têtes d’affiche légendaires que pour ses avaries techniques, ses accidents tragiques et sa surpopulation (près d’un demi-million de personnes accueillies, contre 50 000 attendues). En grande partie grâce à ce documentaire, le festival continue néanmoins d’inspirer le rock, les festivals contemporains et la musique en général.
AlloCiné : 4/5
IMDB : 8,2/10
Disponible en Blu-Ray et DVD
Format : Dolby Digital 5.1, 1.33:1 et 2.36:1
Wattstax, de Mel Stuart (1973) : le manifeste culte de la Black Music
Immense célébration musicale et politique, Wattstax est à la communauté noire américaine ce que Woodstock est aux hippies. Organisé le 20 août 1972 par Stax, ce grand rassemblement réunit les principaux artistes du fantastique label de southern soul. Sur la scène du Los Angeles Coliseum, vont ainsi se succéder Albert King, Johnnie Taylor, Kim Weston, Rufus Thomas, Isaac Hayes, The Emotions, Eddie Floyd, Carla Thomas, The Bar-Kays ou encore les Staple Singers. Le prix des places est fixé à 1 dollar symbolique, pour ne défavoriser personne.
Si la musique demeure au centre de la manifestation, l’enjeu est ausi ailleurs. Il consiste ainsi à commémorer le 7e anniversaire des tragiques émeutes de Watts. L’occasion de revenir en creux sur la condition des Noirs aux États-Unis. C’est le cinéaste Mel Stuart (Charlie et la Chocolaterie, 1971) qui se voit confier la précieuse tâche de restituer cet événement historique, auquel 100 000 spectateurs assistent alors.
Plus qu’un simple documentaire, Wattstax souligne l’importance énorme qu’a pu avoir la Stax au sein de la culture américaine. Les stars du label de Memphis sont toutes là ou presque devant l’audience d’un stade bondé. À commencer par le fascinant Isaac Hayes en figure de proue. L’heure est à la grand-messe de la soul music mais pas seulement. Après le Star Spangled Banner entonné par Kim Weston, Jesse Jackson déclame un poignant discours. Tout en poésie, ce dernier exhorte les spectateurs à lever le poing en répétant “I am somebody”. Ou encore “I’m black, I’m proud” – le mouvement Black Lives Matter s’en souviendra.
La structure du documentaire Wattstax adopte ce même équilibre. On retrouve ainsi d’un côté des séquences live, de l’autre des entretiens (dans les rues, cabarets, salons de coiffure…). L’occasion souvent d’aborder les conditions de vie des Afro-américains. Les séquences musicales apparaissent ainsi entrecoupées par des interviews avec notamment le génial humoriste Richard Pryor et l’acteur Ted Lange.
Reste que le film Wattstax, Golden Globe du meilleur documentaire en 1972, sait aussi briller en se passant de mots. Et pour cause : les rythmes des morceaux de musique, les mouvements des danseurs, du funk au blues en passant par le R&B, le gospel et la soul, traduisent d’eux-mêmes par essence les hantises et difficultés de l’expérience noire-américaine. En témoigne l’arrivée d’Isaac Hayes sur scène avec sa mythique chaîne dorée pour chanter le thème du film Shaft. On troque alors les chaînes de l’esclavage contre une allégorie libératrice. À travers lui, c’est tout le symbole d’un peuple retrouvant sa fierté face à l’oppression qui transparaît. Plus qu’un portrait saisissant de la Stax, Wattstax est un acte militant doublé d’un manifeste culturel afro-américain. Incontournable.
AlloCiné : 4,2/5
IMDB : 7,6/10
Disponible en DVD
Format : Dolby Digital 5.1, 1.85:1
Scratch, de Doug Pray (2001) : l’histoire de la platine et du hip-hop
Grandiose célébration du turntabilism et de la culture Hip-Hop, ce brillant documentaire explore l’histoire du mix et du scratch. Depuis les balbutiements du genre dans les années 70 (GrandMixer DXT, chez Herbie Hancock) jusqu’aux dernières mutations dans les années 2000 aux États-Unis, le voyage s’avère passionnant et très consistant. Scratch sonde autant l’essence que la dimension technique de la platine. Sans surprise, le hip-hop apparaît ici comme le mouvement le plus omniprésent. Il faut dire que les DJs issus de ce courant musical ont largement contribué aux principales innovations de la platine vinyle. Mix, tempo, recours au tourne-disque, technique du pass-pass… les habitudes et expérimentations de ces instigateurs ont nettement influencé les pratiques DJ. De quoi nous aider à comprendre comment la platine est peu à peu devenue un authentique instrument de musique.
À l’instar des autres œuvres documentaires de Doug Pray (sur le grunge, la culture graffiti, les conducteurs de camions, les surfeurs…), Scratch sublime la marginalité avec une sensibilité de sociologue. L’occasion pour le cinéaste d’évoquer indirectement les questions sociales (discriminations, injustices…) auxquelles le hip-hop se rattache souvent de par sa revendication politique latente. Instructif et aride à la fois, ce documentaire n’a pas peur de s’adresser aux spécialistes. Frottement du vinyle, breakbeat, diggin… l’art du dee-jaying s’affiche avec prodigalité et sans concession. Très didactique dans sa construction, Scratch n’oublie pas pour autant les néophytes. Avec un peu de persévérance, le profane pénètre ainsi un univers de virtuoses des plus électrisants.
Au gré d’un copieux vivier d’archives et de nombreux témoignages, Scratch rassemble d’innombrables artistes. Le documentaire dresse à ce titre un portrait pléthorique de la culture hip-hop. L’on croise ainsi des musiciens américains aussi prestigieux que précurseurs. Parmi eux : DJ Premier, Afrika Bambaataa, Jazz Jay, GrandMixer DXT, Mixmaster Mike, Q-bert, DJ Craze, DJ Krush, X-Ecutioners, ou encore DJ Shadow. Rythmé et acéré comme un DJ mixset, le montage de Scratch fascine. À tel point que ce film représente l’un des documentaires les plus ludiques et incontournables du genre. À réserver autant aux amateurs de hip-hop, de rap, qu’à tous les possesseurs de vinyles.
AlloCiné : 3,8/5
IMDB : 7,8/10
Disponible en DVD et sur YouTube
Format : Dolby Digital 5.1, 1.78: 1
It Might Get Loud, de Davis Guggenheim (2009) : l’épopée de la guitare électrique
La singularité du documentaire It Might Get Loud, tourné en 35 mm de Detroit à Dublin en passant par Londres, tient à sa nonchalance et à sa simplicité. Plutôt que de parcourir l’histoire de la guitare électrique (et dans une moindre mesure celle de la batterie et du songwriting) à travers sa dimension hautement technique, le film aborde l’instrument de manière ludique et décontractée. L’approche pourra décontenancer les puristes sensibles aux développements théoriques, elle n’en brille pas moins par sa modestie. Plutôt que prétendre percer tous les secrets du rock, le film préfère flâner et contempler. À ce titre, It Might Get Loud joue la même carte énigmatique que le documentaire culte Le Mystère Picasso (Henri-Georges Clouzot, 1956). Comme si même en scrutant méticuleusement les plus grands virtuoses, l’inspiration de ces derniers demeurait impénétrable.
Captivantes, les anecdotes racontées par l’Anglais Jimmy Page (le guitar hero de The Band, The Yardbirds, Led Zeppelin, Page and Plant…), l’Irlandais The Edge (U2) et l’Américain Jack White (The White Stripes, The Raconteurs, The Dead Weather…) tiennent en haleine. Il faut dire que ce casting réuni par Davis Guggenheim est bien pensé. À eux trois, ces guitaristes légendaires et aux influences variées (du early hard rock au blues rock en passant par le pop-rock, le post-punk et la new wave) couvrent trois générations de l’histoire du rock. Technicité studio et virtuosité pour le premier, expérimentations harmoniques et obsessionnelles pour le second, spontanéité noisy et créativité insatiable pour le troisième… les styles disparates de ce trio permettent de dresser un portrait bigarré et passionnant de la guitare électrique. Entre images d’archives et entretiens électrisants, It Might Get Loud bénéficie en plus d’une réalisation très soignée.
Ce documentaire musical regorge de séquences mémorables. Parmi elles, notons la scène où Jack White fabrique une guitare électrique (avec des bouts de bois et une bouteille de Coca). Celle aussi où il compose, avec une facilité déconcertante, un morceau (excellent) en quelques minutes. De même, l’admiration non feinte de l’ex-guitariste des Stripes et de The Edge face à Jimmy Page jouant Whole Lotta Love reste un grand moment.
Quel plaisir, aussi, de voir The Edge jouer l’intro du morceau Elevation. Où le musicien troque sa pédale d’effet contre un humour décapant. Puis le moment tant attendu d’It Might Get Loud se produit : Page, White et The Edge se réunissent et entrecroisent leurs savoir-faire, notamment en matière de guitare six cordes, pour une jam d’anthologie – ici au gré des titres In my time of dying de Led Zeppelin et The Weight de The Band. Pour tout cela, It Might Get Loud constitue l’un des meilleurs documentaires sur l’histoire du rock.
AlloCiné : 4,1/5
IMDB : 7,6/10
Disponible en DVD. Blu-ray en version import.
Format : Dolby Digital 5.1, 1.85:1
The Up in Smoke Tour, de Philip Atwell : l’apothéose du hip-hop, avec Dre, Snoop, Ice Cube et Eminem
Les amateurs de hip-hop la mentionnent souvent religieusement, retraçant ses grandes heures comme on évoquerait un mythe insurpassable. Il s’agit de la célèbre tournée The Up in Smoke Tour, considérée comme la manifestation phare du monde du hip-hop. Cette série de concerts mythiques (42 aux États-Unis et 2 au Canada) se déroula en 2000 et rassembla notamment les rappeurs Eminem, Dr. Dre, Snoop Dogg, Ice Cube, Warren G., Nate Dogg, Kurupt, Proof, Mel-Man ou encore Xzibit. Mis en scène par Philip G. Atwell, le documentaire musical de cette tournée fut enregistré le 20 juillet 2000 à Worcester, dans le Massachusetts. Si ce film essentiel compte autant, c’est qu’il parvient à retranscrire toute la substance et la quintessence du hip-hop.
En 2000, le genre atteint des sommets. Son influence sur la culture populaire explose, de même que ses ventes. Un phénomène rendu possible par la constante montée en puissance, assez fulgurante, du hip-hop au cours des années 90. Immortalisé par Philip Atwell, célèbre metteur en scène de vidéoclips (notamment pour Eminem, Dr. Dre, Xzibit…), l’événement TheUp in Smoke Tour impressionne par son ampleur. C’est simple : tous les classiques à l’instar des morceaux intemporels comme The Real Slim Shady, Nuthin’ But a G Thang, California Love (en hommage à Tupac) ou Still DRE bénéficient de représentations d’une énergie et d’une précision redoutables.
Pas un hasard si de nombreuses séquences d’Up in Smoke Tour figurent aujourd’hui parmi les plus éminents standards. Des performances qui restent dans les mémoires comme l’un des plus grands shows consacrés à la culture hip-hop jamais organisés. Il aura sans doute fallu patienter jusqu’au Super Bowl 2022 (autour de Kendrick Lamar, Dr. Dre, Eminem, Snoop Dogg, Mary J. Blige…) pour voir un événement d’une telle envergure.
Cette autorité de la tournée et du documentaire s’explique aussi par le contexte du hip-hop d’alors. À ce moment, Eminem alias Slim Shady se retrouve malgré lui au sommet du rap avec son album Marshall Mathers, sous la houlette du producteur Andre Young (Dr. Dre). Du reste, de nombreux artistes présents défendent leurs albums respectifs : Snoop Doggy Dogg avec The Last Meal, Ice Cube avec War Peace, Vol. 2, ou encore Dre avec 2001. Une effervescence et une créativité qui se ressentent titre après titre.
Outre une mise en scène plutôt sophistiquée, le spectacle d’Up in Smoke Tour n’en reste pas moins une joyeuse fête où chaque artiste n’hésite pas à haranguer la foule avec emphase. Voilà un génial instantané de ce que le rap proposait à l’époque, avec des sons connus et scandés par tous. L’influence illimitée de cette tournée iconique aura probablement permis au rap de passer un cap. L’occasion de se construire une authentique identité musicale, au même titre que le rock.
SensCritique : 8,1/10
IMDB : 8,5/10
Disponible en DVD.
Format : Dolby Digital 5.1, 1.77: 1
Sound City, de Dave Grohl : aux origines du hard rock
C’est un des secrets de l’histoire du rock les mieux gardés, une infrastructure nichée au fond de la San Fernando Valley au milieu des trains et des usines abandonnées. Son nom : Sound City. Sound City se présente au départ comme un simple film articulé autour de l’histoire des studios d’enregistrement californiens éponymes créés en 1969. Une démarche ambitieuse (Sound City enregistra Neil Young, Fleetwood Mac, Grateful Dead, Santana, Rage Against the Machine, Nirvana, Tool, Johnny Cash, Kyuss, Black Sabbath, NIN, Metallica, The Arctic Monkeys…) qui prend très vite une ampleur considérable. Et pour cause : ce portrait signé Dave Grohl télescope quelques-uns des plus grands groupes américains (et britanniques) du rock et du hard rock. En découle la fresque-fleuve (2 h 32) d’une période unique et fondamentale pour éclairer l’histoire mouvementée de ce genre musical tentaculaire (rock, punk, heavy metal…).
Le projet de retranscrire la trajectoire de ce lieu mythique vient donc de Dave Grohl. Ex-batteur de Nirvana, de Them Crooked Vultures, chanteur multi-instrumentiste des Foo Fighters… l’intéressé incarne une figure essentiel du hard rock. En 2011, les studios Sound City ferment et le musicien acquiert des accessoires en provenance des locaux. À commencer par la célèbre console de mixage analogique (l’illustre Neve 8028, unique en son genre). C’est à ce moment qu’il décide de tourner un documentaire retraçant l’histoire méconnue de ce lieu légendaire. Un endroit qui rouvrira d’ailleurs en 2017 suite à un rachat.
Réjouissant et rythmé par d’innombrables entretiens palpitants, Sound City vaut autant pour ses éclairages insolites et anecdotes foisonnantes que pour ses concerts et enregistrements. Le documentaire musical permet notamment de mieux comprendre la genèse et le son si particulier de certains des grands albums du XXe siècle (d’After the Gold Rush de N. Young en passant par Nevermind de Nirvana).
Parmi les invités d’honneur de ce grand éloge du hard rock, des géants. On croise ainsi : Neil Young, Lars Ulrich de Metallica, Brad Wilk de RATM et Audioslave, Vinny Appice de Black Sabbath, le producteur-gourou Rick Rubin, Trent Reznor de NIN, Lindsey Buckingham de Fleetwood Mac, Corey Taylor de Slipknot, Josh Homme de Queens of the Stone Age, l’ingénieur du son et inventeur de la Neve 8028 Rupert Neve… Autant de personnalités attachantes et savantes qui illustrent bien les vibrations uniques du son analogique de Sound City et l’atmosphère familiale se dégageant du lieu.
La deuxième moitié de Sound City suit l’enregistrement d’un album tour à tour contemplatif et impétueux composé pour l’occasion, intitulé Real to Reel. Les performances musicales qui en résultent hypnotisent. S’entrecroisent des invités aussi prestigieux que Paul McCartney, Josh Homme, Krist Novoselic (ex-bassiste de Nirvana), Corey Taylor (Slipknot), Trent Reznor, sans oublier bien sûr les Foo Fighters.
SensCritique : 7,7/10
IMDB : 7,8/10
Disponible en DVD et Blu-ray.
Format : Dolby Digital 5.1, 16:9, 1.78:1
D’autres documentaires passionnants qui méritent aussi votre attention
Stanley Kubrick: a Life in Pictures, de Jan Harlan (2001)
Quelle chose étrange de retrouver un film sur Stanley Kubrick en guise de documentaire sur un style musical. Et pourtant, il s’agit sans doute d’un des seuls exemples à documenter – certes, indirectement, mais tout de même – la musique classique, baroque et contemporaine de façon aussi complète et divertissante. À partir de 2001: l’Odyssée de l’Espace (1968), Kubrick puisa en effet exclusivement dans les archives musicales des plus grands compositeurs pour sonoriser ses films, se détournant à jamais des bandes originales.
De Strauss et Ligeti (2001) à Bartok (Shining) en passant par Beethoven (Orange Mécanique) ou encore Schubert (Barry Lyndon), le réalisateur révolutionna l’usage du classique et du contemporain. Mieux : il contribua (à l’instar du Fantasia de Disney) à la popularisation d’une musique jusqu’alors jugée élitiste ou négligeable. Dans l’histoire de la démocratisation de la musique classique, il y a ainsi un avant et un après Kubrick. Une particularité que le documentaire Stanley Kubrick: a Life in Pictures met admirablement en évidence. Tout en illustrant par ricochet magistralement l’histoire de cet univers musical inépuisable.
Disponible en DVD
Format : Dolby Digital 5.1, 1.77:1
Métal : voyage au coeur de la bête, de Jessica Joy Wise, Scott McFayden et Sam Dunn (2006)
Sam Dunn, un anthropologue canadien inconditionnel de métal, explore toutes les facettes du style musical. Une plongée qui se déroule au gré d’entretiens et souvent par-delà les clichés. Une radiographie minutieuse et drôle, qui a le mérite d’être assez exhaustive et ludique. On y croise Lemmy, Slayer ou encore Alice Cooper.
Disponible en DVD
Format : Dolby Digital 5.1, 4/3
1991: The Year Punk Broke, de Dave Markey (1992)
Avis aux amateurs de grunge et de noisy, ce documentaire retrace la tournée européenne de quelques-uns des groupes punk/indé les plus cultes des nineties. Outre Dinosaur Jr., Gumball, les Ramones et Babes in Toyland, le film suit essentiellement les géants Sonic Youth et Nirvana au cours de leur tournée en commun. Au programme, des séquences live et des simulacres d’entretiens – punk oblige – en backstage. Culte !
Disponible en DVD
Format : Dolby Digital 2.0, 16/9, 4/3
American Hardcore, de Paul Rachman (2006)
American Hardcore est une captivante plongée à travers la culture punk hardcore américaine des années 80-85. Le documentaire regroupe de nombreuses interviews des principales formations du hardcore et des images d’archives triées sur le volet. Bad Brains, Gang Green, Black Flag, SSD, Minor Threat…voyage aux confins de la contre-culture et de l’irrévérence.
Disponible en DVD
Format : Dolby Digital 5.1, 1.77:1
Un jour peut-être, une autre histoire du rap français, de Romain Quirot, Antoine Jaunin et François Recordier (2015)
TTC, Svinkels, Klub des Loosers, Grems, La Caution… au début des années 2000, le rap français se transforme et adopte une identité singulière. Le documentaire Un jour peut-être, une autre histoire du rap français revient sur la genèse de cette mouvance insolite, dont l’audace et l’expérimentation ont par la suite inspiré plus d’une formation.
Disponible sur YouTube
Format : stéréo, 16/9
Piano Blues, de Clint Eastwood (2003)
Dans ce documentaire produit par Martin Scorsese, Eastwood explore l’histoire du jazz et du blues à travers le piano. L’occasion pour le réalisateur de rencontrer quelques-uns des musiciens l’ayant le plus popularisé et célébré au XXe siècle, à l’image de Dr. John, Fats Domino, Little Richard, Dave Brubeck, Marcia Ball ou encore Ray Charles. Du texte off au montage en passant par la pertinence des questions… tout est brillant.
Disponible en DVD
Format : Dolby Digital 5.1, 1.77:1
Hip-Hop Evolution, de Darby Wheeler et Rodrigo Bascunan (2016)
Cette excellente série Netflix en seize épisodes retrace l’évolution du hip-hop des années 1970 aux années 2000. Les nombreux témoignages font notamment appel à des personnalités de premier plan. On y croise DJ Kool Herc, Coke La Rock, Grandmaster Flash and The Furious Five, Fab Five Freddy, Marley Marl…
Disponible sur Netflix
Format : Dolby Digital 5.1, 16/9
Temps Plein – A French Punk Scene Documentary, de Vincent Delbos, Arnaud Gravade et Aline Tournier
Confidentielle, exigeante et non régie par l’argent, la scène punk/noise underground française se déploie au gré d’une inventivité et d’une richesse fourmillante. Pour autant, ses membres passionnés doivent composer avec les obligations du quotidien : allier travail et passion. C’est cet équilibre complexe que dépeint avec brio ce documentaire inusité.
Disponible sur YouTube
Format : stéréo, 16/9
Freestyle, the art of rhyme, de Kevin Fitzgerald (2000)
Freestyle, the art of rhyme retrace l’histoire du freestyle (en hip-hop, l’art de l’improvisation). Le film explore son apparition dans les rues de New York dans les années 70 (sous l’influence de Kool Herc). Jusqu’au boom des années 90. Une remise en perspective incontournable, entre flows incandescents et rythmes imparables.
Disponible en DVD et sur Canal VOD
Format : Dolby Digital 5.1, 1.33:1
The Decline of Western Civilization, de Penelope Spheeris (1981-1998)
1981, 1988, 1998… L’autre grand documentaire à sonder les mouvances punk et métal de Los Angeles se découpe en trois volets. Avec un regard acéré, Penelope Spheeris (la réalisatrice de Wayne’s World) montre comment le mouvement punk n’a cessé pendant des générations de représenter un refuge essentiel pour les enfants perdus et autres ados déclassés. Alice Bag Band, Black Flag, Catholic Discipline, Circle Jerks, Fear, Germs… tous les grands noms eighties sont notamment de la partie.
Disponible en Blu-ray et DVD (import)
Format : Dolby Digital 2.0, 1.33:1
Lecteurs Blu-ray et lecteurs réseau
Vous recherchez le matériel adapté pour profiter de vos films dans les meilleures conditions ? Compatible avec les disques DVD et idéal pour profiter de tout le potentiel de votre téléviseur haute-définition ou de votre vidéoprojecteur, le lecteur Blu-ray / Blu-ray UHD 4K constitue l’élément incontournable pour un home-cinéma Haute Définition et Ultra Haute Définition. Les disques Blu-ray offrent une qualité d’image et de son nettement supérieure. Les lecteurs Blu-ray compatibles UHD 4K sont un complément idéal aux TV UHD 4K pour bénéficier d’une qualité d’image sans égale.
De même, les lecteurs réseau constituent une solution adaptée. Ils permettent d’accéder à distance (streaming) aux fichiers multimédia (photo, musique, vidéo) contenus sur votre ordinateur pour les lire sur votre chaîne hi-fi ou sur votre TV. Pour se connecter à votre réseau local, ces lecteurs réseau utilisent soit une liaison sans fil WiFi, soit une liaison filaire de type Ethernet RJ45, ce qui leur ouvre également l’accès aux radios du Web ou aux podcast. Les modèles les plus aboutis offrent une bonne qualité hi-fi avec une liaison sans fil.
Les lecteurs réseau connectés disposent d’un contrôleur WiFi et/ou Ethernet pour accéder à Internet. Ils exploitent Android TV ou un système d’exploitation propriétaire, avec la possibilité d’installer les nombreuses applications des services de VOD (Netflix, Prime Video, Disney +, Rakuten TV, etc.), des chaînes TV (Arte, MyCanal, Molotov TV, etc.), ainsi que des services de musique en ligne comme Spotify, Apple Music, Deezer, etc. Ces lecteurs réseau sont le complément idéal d’un téléviseur d’ancienne génération pour profiter des programmes en streaming. C’est aussi l’allié idéal d’un téléviseur plus moderne, grâce à une compatibilité avec une plus vaste gamme d’applications. De quoi faciliter le visionnage de films.
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L’article est vraiment d’enfer. Juste une chose : le paragraphe sur les lecteurs Blu-ray et lecteurs réseau arrive vraiment comme un cheveu sur la soupe et manque de spontanéité…