De l’Arche d’alliance au Cadran de la destinée, voyage sur les traces d’Indiana Jones

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Mis à jour le 31 août 2023.

En cinq films, Indiana Jones a traversé le temps et exploré de nombreuses contrées. De la France au Sri Lanka, des États-Unis à la Tunisie, de l’Angleterre à la Jordanie, partez sur les traces du plus célèbre aventurier archéologue.

Franchise légendaire du cinéma des années 1980, Indiana Jones a marqué les esprits de nombreuses générations. Monument de la pop-culture né de l’imagination prolifique de deux monstres sacrés d’Hollywood, Steven Spielberg et George Lucas, l’archéologue aventurier aurait été inspiré à ses créateurs par les explorateurs américains Hiram Bingham, considéré comme le découvreur du Machu Picchu au Pérou, Roy Chapman Andrews dont la spécialité était les dinosaures et le Britannique Percy Fawcett, disparu dans des conditions énigmatiques en 1925 en tentant de découvrir une cité perdue dans la forêt amazonienne.

Si Steven Spielberg et George Lucas n’ont jamais confirmé que ces trois personnages historiques figurent parmi les influences les ayant amené à créer leur héros, ils n’ont jamais caché s’être nourris d’œuvres de fiction qu’ils affectionnent particulièrement. En première ligne, les bandes dessinées de Tintin ou le personnage de James Bond et les cascades de l’acteur américain Yakima Canutt mais aussi du Français Jean-Paul Belmondo dans L’Homme de Rio, sorti en 1964 !

La franchise Indiana Jones, créée par Steven Spielberg et George Lucas, aurait puisé son inspiration chez les explorateurs Hiram Bingham, Roy Chapman Andrews et Percy Fawcett, tout en étant influencée par des œuvres de fiction et des figures emblématiques du cinéma et de l’aventure.

Nostalgique des films de son enfance, George Lucas avait imaginé le personnage d’Indiana Jones bien avant de créer Star Wars. Mais le projet n’avait pas pu aboutir et le réalisateur s’était alors concentré sur sa saga galactique. C’est après avoir terminé le premier opus de la trilogie initiale que le projet est relancé. Comme il en a pris l’habitude après chaque tournage, le réalisateur se repose à Hawaï où il est rejoint par son ami Steven Spielberg. Ce dernier vient d’achever Rencontre du Troisième type et, sur la plage, il confie au créateur de La Guerre des étoiles sa frustration de ne pas pouvoir réaliser un film de James Bond. En effet, le producteur de la saga lui ayant répondu que pour cela, il fallait être obligatoirement originaire d’un pays du Commonwealth, comme le sont également tous les acteurs interprétant le célèbre espion. Un brin amusé, George Lucas lui dit alors avoir mieux et lui dévoile les grandes lignes des Aventuriers de l’Arche perdue. Les deux hommes sont enthousiastes, Indiana Jones est sur les rails.

Impressionné par son rôle de Han Solo dans Star Wars, Steven Spielberg pense immédiatement à Harrison Ford pour interpréter le personnage. Dans un premier temps, George Lucas refuse, ne voulant pas que son nom reste trop associé à un même acteur. Mais après les refus de Tom Selleck, lié contractuellement à la série Magnum, Nick Nolte et Jeff Bridges, il finit par accepter.

Les Aventuriers de l’Arche perdue (1981)

Considéré comme l’un des films les plus rentables de tous les temps avec 389.925.971 de dollars de recette à sa sortie en 1981 et consacré notamment par cinq Oscar, Les Aventuriers de l’Arche perdue débute par une scène marquante où Indiana Jones explore un temple truffé de pièges pour y découvrir une statue d’une idole chachapoyas. Steven Spielberg filme les scènes en plein air à Hawaï, sur les bords de la rivière Huleuia, sur l’île de Kauai où il reviendra quelques années plus tard pour Jurassic Park. Les plans intérieurs sont de leurs côtés tournés dans les studios anglais de Estree, au nord de Londres.

L’immense boule en pierre poursuivant l’aventurier s’échappant du temple est en réalité en fibre de verre. Séduit par le réalisme de celle-ci, le réalisateur décida alors de rallonger la course de la sphère d’une quinzaine de mètres afin de l’exploiter davantage et de rendre la scène plus spectaculaire. La séquence avait été inspirée par une histoire de Picsou, Les Sept Cités de Cibola, dessinée en 1954 par le génial Carl Barks.

C’est également dans les studios londoniens que sont reconstitués le bar népalais de Marion Ravenwood (Karen Allen) et l’intérieur du Puit des âmes où Indiana Jones doit maîtriser sa phobie des serpents, l’endroit en étant infesté. Pour les besoins du tournage, l’équipe de la production a dévalisé les animaleries londoniennes, mais malgré 7.000 animaux réunis, dont certains venimeux, l’effet de masse souhaité n’était pas satisfaisant et des morceaux de tuyaux d’arrosage ont donc été mélangés aux reptiles. Si ces scènes sont censées se dérouler au Caire, en Egypte, en 1936, la production a en réalité posé ses caméras en Tunisie. Un endroit que connaissait bien George Lucas pour y être venu filmer des séquences de Star Wars. Ainsi, le canyon où, armé d’un lance-roquettes, Indiana Jones menace les nazis de détruire l’arche d’alliance est celui de Sidi Bouhlel, à côté de Tozeur. C’est aussi ici que, dans la saga galactique, Luke Skywalker et Obi-Wan Kenobi découvrent le sandcrawler des Jawas et que ces derniers attaquent R2D2.

L’enlèvement de Marion Ravenwood ainsi que les courses-poursuites et cascades liées à cette séquence sont tournées dans la médina de Kairouan. C’est devant la mosquée des trois portes qu’a lieu la scène d’anthologie où, confronté à un guerrier armé d’un sabre, l’archéologue aventurier l’abat nonchalamment avec son révolver. À l’origine, un combat devait avoir lieu entre les deux hommes, mais Harrison Ford souffrait alors de dysenterie et n’était pas en état de livrer une bataille au sabre et au fouet. Il suggéra alors à Steven Spielberg cette manière plus expéditive et bien plus drôle. La ville a également été utilisée pour représenter une vue panoramique du Caire, depuis le toit d’un immeuble. Une séquence ayant obligé l’équipe de production à démonter et remonter près de 300 antennes de télévision afin de ne pas avoir d’anachronisme.

La scène ou Indy menace de détruire l’Arche d’alliance au lance-roquettes à été tournée en Tunisie, dans le cayon de Sidi Bouhlel.

Enfin, c’est en France que l’équipe de tournage pose ses caméras pour la scène où Indiana Jones s’introduit dans la base sous-marine des nazis. Il s’agit en réalité de la base sous-marine de La Rochelle. Celle-ci était alors sous les feux des projecteurs puisque quelques mois auparavant, Wolfgang Petersen y tourna les séquences du début et de fin de son film Das Boot se déroulant en 1941. Ami de Steven Spielberg, le réalisateur allemand lui parla de ce lieu resté identique à sa construction.

Indiana Jones et le Temple maudit (1984)

Se déroulant en 1935, soit un an avant Les Aventuriers de l’Arche perdue, Indiana Jones et le Temple maudit débute en Chine avant de se dérouler en Inde, à Pankot, où la secte des Thugs exploite des enfants dans un temple souterrain, les obligeant à creuser dans des mines afin de retrouver une pierre sacrée. Cette fois-ci, le premier rôle féminin, celui de Willie Scott, est tenu par Kate Capshaw. C’est lors du tournage qu’elle rencontre Steven Spielberg avec lequel elle est mariée depuis 1991. La robe que porte l’actrice durant une grande partie du film était un modèle unique des années 1930, avec des bijoux incrustés. En raison de son coût et de sa rareté, l’habilleuse avait pour consigne de toujours la surveiller. Mais elle a relâché son attention durant la scène de nuit dans la jungle où les acteurs se trouvent autour du feu tandis que le vêtement sèche à une branche. Celui-ci a ainsi été mangé par l’éléphanteau accompagnant les personnages.

Le début de la poursuite dans les rues de Shanghai, qui prend son essor au club Obi-Wan en hommage à George Lucas, a été en fait tourné à Macao.

Le scénario ayant déplu aux autorités indiennes, l’équipe n’est pas autorisée à poser ses caméras dans le Sous-continent. La production s’installe alors de nouveau dans les studios d’Elstree, en Angleterre, où le temple est reconstitué. Si les serpents tenaient un rôle important dans le premier opus, c’est au tour des insectes d’être omniprésents dans ce second volet, notamment lorsque Indiana Jones, Willie Scott et Demi-Lune explorent les passages abandonnés reliant le palais du maharadjah au temple maudit. Au total, 50.000 blattes et 30.000 coléoptères furent achetés dans les fermes aux alentours de Londres puis apportés dans les studios. Bien plus difficiles à contenir que des serpents, les insectes s’échappaient régulièrement, semant la panique dans les salles de répétition et prenant la direction des égouts, envahissant ainsi les réseaux souterrains des alentours ! C’est également en studio qu’est immortalisée la fabuleuse course-poursuite en wagonnets dans les mines. Familier à certains spectateurs, le son des roues a été capté à Disneyland, dans l’attraction du train fou, Big Thunder Mountain Railroad.

La mémorable descente des rapides en canot de sauvetage, suite au saut depuis un avion à court de carburant, a été capturée sur la rivière Tuolumne du parc national du Yosemite, en Californie.

Pour les scènes extérieures, la production s’est déplacée dans différents endroits du globe. La poursuite en ouverture dans les rues de Shanghai, dont le point de départ est le club Obi-Wan, clin d’œil à George Lucas, a en réalité été filmée à Macao. La descente des rapides à bord du canot de sauvetage grâce auquel les personnages ont sauté de leur avion à court de kérosène, a été immortalisée sur la rivière Tuolumne, dans le parc national du Yosemite (Californie). Après le refus des autorités indiennes de s’installer au temple d’Amber, dans la province du Rajasthan, l’équipe a finalement choisi de se rendre à Kandy, au Sri Lanka, pour tourner la traversée de la jungle à la Hantane Tea Factory et immortaliser la scène sur le pont suspendu surplombant à une hauteur vertigineuse des eaux infestées de crocodiles. L’édifice a été réalisé pour les besoins du tournage en utilisant le chantier de construction du barrage Victoria. Celui-ci a été achevé un an après la sortie du film et reste, aujourd’hui encore, la plus grande centrale hydroélectrique du pays avec ses 122 m de haut. Également construit spécialement pour le long métrage, le village où se trouve la pierre sacrée et où se termine le film a depuis été entièrement recouvert par la végétation… En attendant un nouvel explorateur.

Suite au refus des autorités indiennes d’autoriser le tournage au temple d’Amber au Rajasthan, l’équipe a opté pour Kandy, au Sri Lanka, où la traversée de la jungle à la Hantane Tea Factory et la scène du pont suspendu au-dessus d’eaux infestées de crocodiles ont été immortalisées.

Indiana Jones et la Dernière croisade (1989)

Volet le plus marquant de la saga, associant Harrison Ford à l’immense Sean Connery et ayant rapporté 474.171.806 dollars au box-office Indiana Jones et la Dernière croisade oppose de nouveau l’archéologue aventurier aux nazis, cette fois dans la quête du Saint-Graal. La traditionnelle ouverture spectaculaire propulse le spectateur en 1912, découvrant alors le jeune Indiana Jones (River Phoenix) pour dévoiler la genèse du personnage et notamment comment il obtient ses incontournables fouet et chapeau. La scène où il dérobe la croix de Coronado aux pilleurs a été immortalisée au canyon de Sevenmiles, du parc national d’Arches (Colorado) avant de se poursuivre à bord du train, plus au sud, sur la Cumbras and Toltec Railroad. La maison familiale, où se termine la séquence, se trouve à Antonito, à une cinquantaine de kilomètres du Nouveau-Mexique. Il est possible de la découvrir de près en y séjournant puisqu’elle accueille dans la réalité un bed and breakfast.

Retour en 1938. Comme dans Les Aventuriers de l’Arche perdue, l’université du Marshall College où enseigne Indiana Jones et dont le doyen est Marcus Brody (Denholm Elliott) est en réalité la Rickmansworth Masonic School, au Royaume Uni.

La quête du Graal amène le personnage principal à effectuer un véritable tour du monde. Tout d’abord à Venise où il rencontre l’archéologue autrichienne Elsa Schneider (Alison Doody) et retrouve la tombe du chevalier en prenant pour point de départ une bibliothèque installée dans une ancienne église. La façade du monument est celle de l’église San Barnaba. C’est sur la place du même nom que ressortent les deux personnages après avoir échappé au feu et aux rats dans les catacombes. Le lieu n’a pas été choisi au hasard. C’est à cet endroit que Jane Hudson (Katharine Hepburn) chute dans le canal dans Vacances à Venise de David Lean, un réalisateur que Steven Spielberg affectionne particulièrement. Les scènes souterraines ont été tournées en studio, la cité des Doges ne possédant pas de catacombes puisque la ville a été construite sur des pieux enfoncés dans le sol sablonneux.

Les retrouvailles entre Indiana Jones et son père (Sean Connery) ont lieu au château de Schloss Burresheim, en Allemagne, où seuls les extérieurs ont été filmés, l’intérieur, brûlé par les deux héros, étant reconstitué dans les studios d’Elstree où l’équipe possède ses habitudes. C’est non loin de là, au Lindley Hall de la Royal Horticultural Society de Londres transformé en aéroport de Berlin pour les besoins de la production, que les deux Jones quittent l’Allemagne à bord d’un Zeppelin.

Après s’être échappés de l’appareil à bord d’un petit avion de secours, les deux hommes sont pris en chasse par des avions allemands. La fin de cette poursuite rocambolesque s’achève en Espagne, à Almeria, où se trouve le tunnel dans lequel finit sa course l’un des appareils nazis tandis que l’autre s’écrase non loin après avoir embouti des mouettes que Henry Jones Sr a fait s’envoler de la plage de Monsul en les apeurant à l’aide de son parapluie. C’est également à Almeria qu’a lieu la fameuse course-poursuite à cheval du tank dans lequel Henry Jones Sr. et Marcus Brody sont prisonniers.

Mais le lieu le plus emblématique reste assurément le temple antique creusé dans la roche où repose le Saint-Graal et où se termine le film. Baptisé Al-Khazneh dans la cité antique de Petra, en Jordanie, le bâtiment est en réalité un tombeau dont la façade est taillée dans le grès. Datant du premier siècle avant Jésus-Christ, il est surnommé « trésor du pharaon ». On distingue plusieurs impacts de balles sur l’urne massive située en haut de l’édifice car les Bédouins ayant vécu dans la région pensaient qu’elle renfermait un précieux trésor et ont donc tenté de la percer. Si le monument est devenu célèbre en 1989 grâce au film, il a fait son apparition dans la pop culture bien avant.

Sa façade s’est illustrée comme étant le refuge de l’émir Ben Kalish Ezab dans l’album de Tintin, Coke en Stock, publié en 1958. C’est en lisant les aventures du célèbre reporter, dont il est un grand fan, que Steven Spielberg découvre l’endroit. Mais cela n’est pas simple pour le réalisateur d’y poser ses caméras.

Si sa première demande d’autorisation est refusée par les autorités, le destin se charge alors de lui donner un coup de pouce. En juin 1988, alors qu’il participe à un tournoi de golf en Écosse, le metteur en scène discute avec le champion de Formule 1 Sir Jackie Stewart, lorsqu’il aperçoit le roi Hussein de Jordanie. Surpris, il demande à son ami d’effectuer les présentations. Le premier contact est très concluant et le courant passe entre les deux hommes. À tel point que non seulement le souverain délivre toutes les autorisations nécessaires à Steven Spielberg, mais il invite également l’ensemble de l’équipe du film dans son palais.

Si la cité nabatéenne était déjà apparue dans Sinbad et l’œil du tigre, c’est surtout à Indiana Jones qu’elle doit sa célébrité dans la pop culture. La sortie du film encourage ainsi des milliers de fans à effectuer le déplacement en Jordanie. C’est également à cette occasion que le spectateur découvre pourquoi Henry Jones Jr. se fait appeler Indiana Jones, tirant son prénom de celui du chien de sa jeunesse. L’histoire est en partie vraie puisque George Lucas possédait une chienne Malamute de l’Alaska baptisée Indiana. L’animal a non seulement donné son nom au célèbre archéologue aventurier mais il a également servi d’inspiration pour Chewbacca dans Star Wars.

Indiana Jones et le Royaume du Crâne de cristal (2008)

Alors que les trois premiers volets de la saga sont tous sortis dans les années 1980, il aura fallu attendre près de deux décennies pour qu’un quatrième opus ne voit le jour. Le temps ayant fait son œuvre sur les acteurs, il est alors décidé d’en faire de même dans la narration, plaçant l’action dans les années 1950, en pleine guerre froide. Les nazis laissent alors la place aux soviétiques comme ennemis du héros.

Pour cette quête amenant le personnage principal sur la piste des cités incas, mais aussi des extra-terrestres, Steven Spielberg décide de changer ses habitudes de tournage, limitant ses déplacements dans le monde pour rester principalement aux Etats-Unis afin de ne pas être trop éloigné de sa famille. Un fait divers vient également perturber le tournage lorsque sont dérobés dans les studios d’Universal un ordinateur contenant une version du scénario, des photos et d’autres éléments du film. Le voleur, un Californien de 37 ans, est cependant vite retrouvé alors qu’il tente de revendre son butin et a écopé de deux ans de prison.

La scène d’ouverture, censée se dérouler dans la Zone 51 au Nevada, a en réalité été filmée à Ghost Ranch, au Nouveau-Mexique, théâtre de nombreux tournages. Le portail d’entrée au hangar 51 a été construit de toutes pièces par la production à Corralitos Road, à l’ouest de l’aéroport international de Las Cruces. La séquence se termine par un essai nucléaire dont Indiana Jones se protège en se réfugiant dans un réfrigérateur. Une scène incongrue que Steven Spielberg regretta par la suite d’avoir laissée. 

Le Marshall College, où enseigne Indiana Jones, possède à la fois des éléments du  Conservatory of Music building of the University of the Pacific, à Stockton, en Californie, mais aussi de l’université de Yale, à New Haven dans le Connecticut. C’est dans les jardins de celle-ci qu’est percutée la statue de Marcus Brody par les Soviétiques poursuivant la moto de Henry « Mutt » Williams (Shia LaBeouf) et Henry Jones Jr. Si les deux personnages s’envolent alors pour le Pérou où ils survolent notamment les géoglyphes de Nazca, les célèbres lignes géométriques réalisées par le peuple Nazca entre 200 et 600 après Jésus-Christ, la production ne s’y est pas rendue. Le village péruvien a ainsi été reconstitué en studio, tout comme son cimetière, tandis que les scènes dans la jungle amazonienne l’ont été dans les forêts tropicales de Puna, sur la Grande île d’Hawaï. C’est toujours à Hawaï qu’ont été tournées les scènes avec le véhicule amphibie, aux Kulaniapia Falls. Classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, les sublimes chutes d’eau Iguazu au Brésil, à la frontière du Paraguay et de l’Argentine, ont été ajoutées numériquement. Cet ensemble de 274 cascades déverse jusqu’à six millions de litres d’eau par seconde. Une merveille qu’aucun cascadeur n’aurait pu descendre vivant.

Indiana Jones et le Cadran de la destinée (2023)

Alors que les quatre premiers films avaient tous été réalisés par Steven Spielberg et en partie scénarisés par Georges Lucas, cette fois-ci, les deux légendes d’Hollywood prennent du recul pour laisser la place à James Mangold. Ce dernier se charge à la fois de la réalisation et participe à l’écriture de cet ultime volet devant clore la saga. Comme tout le monde, Indiana Jones a vieilli. Nous sommes cette-fois-ci en 1969 et le professeur d’archéologie, endeuillé par la perte de son fils et en instance de divorce, prend sa retraite, indifférent à la liesse populaire liée au succès de la mission Apollo XI et des premiers pas de l’homme sur la lune. Sa nièce, Helena Shaw (Phoebe Waller-Bridge) l’entraîne alors dans une incroyable aventure à la recherche de la deuxième moitié du mécanisme d’Anticythère, dont la première partie avait été subtilisée aux nazis par son père et Indiana Jones en 1944. Le flash-back dévoilant cela sert d’ouverture à ce cinquième long métrage de la saga, avec une longue scène d’action en Suisse, dans un train chargé d’œuvres d’art par les Allemands. Cette séquence se termine par le bombardement du pont vers lequel se dirige le train. Il s’agit en réalité du magnifique viaduc de Leaderfoot, en Ecosse.

Alors que les retrouvailles mouvementées entre l’oncle et sa nièce vingt-cinq ans plus tard se déroulent à New York, dont les rues sont le théâtre d’une nouvelle course poursuite homérique durant la parade des héros d’Apollo XI, ces scènes ont en réalité été tournées à Glasgow. Avec son centre-ville d’architecture victorienne de grès rouge et blond ainsi que son plan à damiers, la ville écossaise a pour habitude d’incarner des cités américaines dans les années 1960, comme Boston, San Francisco ou New York. De nombreux endroits ont été transformés pour l’occasion et, durant les deux semaines du tournage, la cité a même connu un ensoleillement inhabituel. La magie de la saga, probablement…

Si les scènes de poursuites en tuk-tuk dans les rues de Tanger ont en réalité été captées à Fès, c’est surtout en Sicile que la production a passé le plus de temps, l’île italienne regorgeant de sites archéologiques que l’équipe du film a pu exploiter. Séduits par L’Oreille de Denys, une grotte artificielle de 23 m de haut creusée dans le calcaire à Syracuse, les décorateurs décident d’y installer le tombeau d’Archimède. Selon la légende, c’est dans cette grotte aux étonnantes propriétés acoustiques que le tyran Denys l’Ancien enfermait ses ennemis et pouvait surprendre leurs conversations.

Chaque opus de la saga possédant une dimension fantastique, les scénaristes ont décidé cette fois-ci de propulser leurs personnages dans le passé, à l’époque d’Archimède. Ce voyage dans le temps s’effectue lorsque la machine du savant est reconstituée. Un tel choix narratif imposait donc d’avoir des décors à la hauteur. Très bien conservé, le temple de Segeste, à proximité de Palerme, a contribué à la reconstitution de Syracuse assiégée par les Romains durant la deuxième guerre punique. La vue des figurants déguisés a déconcerté plusieurs habitants des environs. Plus incongru, la production a également transformé une ancienne usine de thons abandonnée de Tonnara del Secco dont les longs murs de pierre offraient une perspective intéressante. Syracuse d’il y a plus de deux millénaires était en boîte.

Tout comme le crépuscule d’un personnage ayant marqué de nombreuses générations depuis quatre décennies et tenant une place de choix dans la culture populaire. Après avoir parcouru le monde à la recherche de nombreux artefacts, l’aventurier archéologue incarné par Harrison Ford a, lui aussi, été rattrapé par le temps. Une fin à la hauteur du personnage. Mais c’est bien connu, les héros ne meurent jamais et d’autres partiront bientôt sur ses traces. Au propre comme au figuré. 

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Nicolas ALBERT


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