Eminem – Le Rewind présenté par Olivier Cachin

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Génie tourmenté, lyriciste hors pair, schizo du micro, goat du rap game : Eminem, né Marshall Mathers le 17 octobre 1972, est tout cela, et bien plus encore. Zoom sur celui qui a révolutionné le rap US avec une sélection de cinq albums choisis au sein d’une discographie exemplaire. Rewind Eminem, go.

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The Slim Shady LP (1999)

Et on démarre avec l’album qui a révélé au monde le talent unique d’Eminem, le fameux Slim Shady LP. Un album qui est à la fois la suite augmentée du Slim Shady EP et une véritable révélation pour le public, qui découvre un rimeur d’exception à la technique implacable et aux thèmes risqués. « Salut les enfants ! Vous aimez la violence ? Vous voulez me voir m’enfoncer des clous de neuf pouces dans chacune de mes paupières ? » rappe-t-il en intro du morceau « My Name Is », en référence au groupe de rock électronique Nine Inch Nails. 

Slim Shady LP marie la continuité du Slim Shady EP avec une révélation totale pour le public, dévoilant un rappeur hors pair à la technique implacable et aux thèmes audacieux.

Détail amusant concernant le sample utilisé par Dr. Dre sur ce réjouissant single : Il est tiré de « I Got The… », une chanson signée Labbi Siffre, artiste homosexuel. Ce dont Eminem est au courant, d’ailleurs : « Je voulais prouver que j’étais assez malin pour décrocher un tube radio, quitte à faire quelques concessions au passage… Pour calmer le musicien gay qui m’a permis d’utiliser un de ses samples (Labi Siffre, donc), j’ai édulcoré le passage sur le prof d’anglais qui me fait des avances et sacrifié un couplet sur des lesbiennes violeuses… Dommage, je n’ai rien contre les gays, mais je trouvais ça drôle ». 

Mini-films violents habités d’un humour dérisoire à la Tarantino, comme le rappeur les définira lui-même, les créations de ce nouveau venu tranchent avec le conformisme des textes du rap US. Les singles « Just Don’t Give A Fuck » et « Brain Damage » rencontrent le succès, le monde est prêt à découvrir l’esprit malade de Marshall. 

’97 Bonnie & Clyde, tiré de l’album The Slim Shady LP revient sur l’histoire d’Eminem et de sa fille, Hailie. © NC1/WENN.COM/SIPA

La plus belle création de ce premier album reste « Rock Bottom », titre exceptionnel qui mélange la haine et la tristesse sur un sample de valse à trois temps emprunté à la rockeuse seventies Janis Joplin. Marshall Mathers s’y met à nu, racontant l’époque où il a connu la honte de ne pas avoir de quoi acheter des couches pour sa fille, quand il était « plein de venin et de rage », fustigeant les haineux « qui se conduisent tellement comme des putes qu’on dirait qu’ils ont des vagins », hurlant « comme les deux flics que Tupac a shootés », maudissant cette « vie qui rend tellement dingue qu’on pourrait tuer, quand on désire tellement quelque chose qu’on pourrait le voler, quand on se sent assez fou pour hurler, mais tellement triste qu’on ne veut que pleurer ». 

Une vie pleine de promesses vides et de rêves brisés, celle qu’Eminem va cesser de vivre désormais. Car rien n’arrêtera plus le rappeur white trash, qui est encore dans les pratiques extrêmes puisqu’il va être victime d’une overdose médicamenteuse alors qu’il va enregistrer « Rock Bottom ». 

The Marshall Mathers LP (2000)

Rewind 2, et c’est The Marshall Mathers LP, l’album définitif, un des sommets de la carrière d’Em’, dont l’inspiration macabre et sans filtre donne naissance à des classiques. Le premier single sorti en avant-garde de l’album donne le ton : « The Real Slim Shady » est tellement efficace qu’on dirait un tube pop. 

La mélodie trouvée par le clavier Tommy Coster Jr est irrésistible, agrémentée des guitares de Mike Elizondo, vieux complice de Dre entendu notamment sur son projet The Aftermath. Le rappeur Mel-Man coproduit le titre avec le docteur. Sur ce beat façon ritournelle enfantine, Eminem crache son venin et aligne, en vrac, Christina Aguilera, la Lolita pop Britney Spears, Fred Durst de Limp Bizkit, le présentateur télé Carson Daily, Will Smith (bien qu’Em’ soit apparu en 1999 sur la BO de Wild Wild West, dont la vedette était Will Smith, avec la chanson « Bad Guys Always Die ») et le critique canadien Tom Greene (ex-mari de Drew Barrymore).

The Marshall Mathers LP représente le chef-d’œuvre incontesté d’Eminem, où sa créativité brute et sans compromis engendre des succès intemporels, avec « The Real Slim Shady » en tête de proue

Le single suivant, « Stan », est un véritable chef-d’œuvre, produit par DJ Mark The 45 King, un OG de la scène rap à qui l’on doit le vieux classique « The 900 Number » et la production du hit de Jay-Z « Hard Knock Life ». 

« Stan » est construit comme une histoire vraie, celle d’un fan qui écrit à son idole, un de ces adolescents que l’on voit dans le clip de « The Real Slim Shady », un clone qui tente désespérément d’entrer en contact avec son héros, mais finit par le haïr quand il s’aperçoit que ce dernier ne répond pas à ses courriers. Le ton monte à chaque couplet, culminant avec le suicide de Stan, qui a mis dans le coffre de sa voiture sa petite amie enceinte et plonge son véhicule dans une rivière, vouant son ex-idole aux flammes de l’enfer. Eminem prend l’identité de Stan dans les trois premiers couplets, le quatrième étant sa réponse au fan dépité. 

Le refrain est chanté par Dido et reprend la mélodie de sa chanson « Thank You », achevant de transformer « Stan » en un hit massif. Le succès dépasse les espérances les plus folles, et l’un des slogans marketing pour la sortie française du single est « Découvrez le talent sans bornes d’un artiste qui n’appartient dorénavant à aucune couleur musicale ». Car désormais, Eminem appartient à la sphère pop, et sa carrière sera scrutée au microscope. 

Le morceau Stan est l’histoire d’un fan désespéré. Ce dernier écrit à son idole dans l’espoir d’un simple échange, mais la déception le pousse à des extrêmes tragiques, culminant dans un acte de désespoir absolu.

Une association lesbienne américaine déclarera à l’époque que l’album, qui s’est alors écoulé à plus de quatre millions d’exemplaires, contient « les paroles les plus ouvertement offensives et homophobes que l’on ait entendues depuis de longues années ». Ce qui n’empêchera pas MTV de consacrer un week-end entier à Marshall, rebaptisant pour l’occasion la chaine « Em’ TV ». 

L’homophobie supposée de Marshall est un élément qu’il utilise dans ses lyrics, comme ici dans « Criminal » : « Hate fags ? The answer’s yes », suivi de « Relax, guy, I like gay men. Right, Ken ? Give me an amen ». Dans « The Real Slim Shady », on entend  ceci : « If we can hump dead animals and antilopes, then there’s no reason that a man and another man can’t elope », qu’on peut traduire par : « Si on peut sauter des animaux morts et des antilopes, alors il n’y a pas de raison pour qu’un homme ne puisse pas être avec un autre homme ». 

Malgré les critiques d’associations lesbiennes sur ses paroles supposément homophobes, Eminem connaît un succès massif avec son album, allant jusqu’à être honoré par MTV lors d’un week-end spécial rebaptisé « Em’ TV ».

En interview avec le magazine Rolling Stone, Em’ a enfoncé le clou concernant ses propos controversés : « Je ne devrais même pas avoir à me justifier. Je devrais pouvoir dire « pédé, pédé, pédé », point barre. Mais personne ne sait vraiment qui je suis, et les rares gens qui me connaissent savent que j’ai bon cœur, que j’aime ma famille et ma fille. Les gamins qui écoutent ma musique savent quand je suis sérieux et quand je déconne. Et puis est-ce qu’on a vu quelqu’un tabasser un homo en écoutant mes chansons ? Les gays font ce qu’ils veulent, ça n’est pas mon problème, je m’en fous ».

Avec près de deux millions de ventes la première semaine de sa sortie, The Marshall Mathers LP s’impose comme le second plus gros démarrage dans l’histoire de la pop américaine. 

Encore (2004)

Rewind 3, Encore, un album que son auteur n’aime pas vraiment, estimant qu’il aurait pu mieux faire. Il faut dire qu’il fait suite à The Eminem Show, disque brillant et succès commercial certifié, comme un rappel (« Encore » en Anglais) de ce disque majeur. Pourtant, le démarrage de ce nouveau projet est un single où l’on retrouve l’humour acide et tordu du rappeur : « Just Lose It » a une production enjouée, des lyrics provocateurs s’attaquant à quelques vaches sacrées de la pop et un clip délirant, avec un passage où l’artiste imite Michael Jackson et perd son nez sur le dancefloor, référence pas très fine à l’obsession du King of Pop pour la chirurgie esthétique.

Encore, un album que son créateur considère en deçà de ses attentes, mais qui démarre avec le single taquin « Just Lose It », mêlant humour acide, provocations et références décalées à la pop culture.

Michael menacera Em’ d’un procès (qui n’aura jamais lieu). Au même moment, Ray Benzino, rappeur jaloux d’Eminem et à l’époque membre du groupe Made Men, en rajoute une couche en exigeant, dans le magazine The Source, des excuses publiques, le retrait du morceau de l’album et la censure du clip sur les chaînes de télé. Rien de tout cela n’arrivera, et Benzino restera dans l’histoire du rap ce rageux de seconde catégorie incapable de signer un hit si sa vie en dépendait.

En revanche, Eminem enregistre un interlude, « Em Calls Paul », dans lequel il donne un coup de fil à son manager Paul Rosenberg pour lui expliquer, avec une voix robotisée, qu’en fait il adore Michael et qu’il en est jaloux, qu’il essaie d’être meilleur que lui mais n’y arrive pas, et qu’il souhaite la mort de « tous ces salauds de chirurgiens esthétiques », citant dans ce skit humoristique les titres des multiples tubes de Michael.

Alors qu’aucun morceau de l’album Encore n’est encore officiellement disponible, les autorités enquêtent sur les paroles de « We As Americans »

Plus inquiétant pour le rappeur peroxydé : Les services secrets de l’administration Bush s’intéressent à ses textes. En décembre 2003, alors qu’aucun morceau de l’album Encore n’est officiellement disponible, les hommes du Président mènent l’enquête sur les lyrics de « We As Americans » dont le texte contient notamment cette rime : « Fuck money, I don’t rap for dead presidents / I’d rather see the president dead » (« nique la tune, je ne rappe pas pour des présidents morts -un terme qui désigne les billets de banques aux USA- je préférerais voir le président mort »). 

John Gill, porte-parole des services secrets, finit par annoncer après un début de polémique qu’il n’y aurait pas d’investigation formelle mais que ses services sont concernés « par toute communication pouvant être mal interprétée, même sans que l’artiste l’ait voulu, par des gens qui peuvent s’en influencer ». 

Autre titre politique, « Mosh » est sûrement le morceau le plus engagé qu’ait jamais rappé Eminem. Diffusé d’abord sur internet, le clip d’animation montre une inquiétante armée cagoulée menée par l’artiste marchant d’un pas déterminé. Alors qu’on imagine déjà une insurrection ou une action violente, la meute ne se livre pas à une émeute mais arrive dans un bureau où les manifestants vont s’inscrire sur les listes électorales. Dix-sept ans plus tard, en janvier 2021, une autre « armée » marchera d’un pas menaçant vers Washington, et cette fois ce ne sera pas pour illustrer une vidéo de rap mais pour tenter de renverser le gouvernement américain suite à l’élection de Joe Biden, que les partisans de Trump refusent de reconnaitre, prétendant sans l’once d’une preuve que leur héros aux cheveux oranges est victime d’un complot du « deep state ». 

En cette année 2004 où « W », Bush fils, est en campagne pour sa réélection, la vidéo de « Mosh » prend un poids inédit. Eminem :

« J’ai balancé quelques tacles à Bush car depuis toutes ces années, j’ai vu ce qu’il a fait. Quand il a envoyé nos troupes à la guerre sans explication valable, ça m’a choqué. J’essaie de ne pas être politique dans mes raps car je suis le genre de mec qui préfère laisser parler la musique pour que les gens puissent penser à autre chose qu’à leurs problèmes et prendre un peu de bon temps. Mais j’en suis arrivé à un point où je me suis dit que ça serait laisser tomber mes fans que de ne pas leur faire savoir ce que je pensais au fond de moi sur le sujet. Je pense que ce mec conduit notre pays au désastre alors que l’Amérique est le meilleur endroit au monde où vivre. On est supposé avoir la liberté d’expression, et on a nos troupes en train de crever en Irak. Ce crétin de Bush avance sans but, on dirait qu’il court après sa queue. Le message de “Mosh” est “Quoi que tu fasses, inscris-toi sur les listes électorales et va voter”. Il faut virer ce type de la Maison Blanche parce que sinon, il va passer les quatre prochaines années à déglinguer l’Amérique. Et il risque de faire des conneries encore plus tragiques que maintenant. Il est capable de relancer le service militaire obligatoire. Il y a des jeunes soldats qui meurent. C’est un peu la même situation que dans “Like Toy Soldiers” (autre titre de l’album Encore, ndr) sauf qu’une chanson parle de politique et l’autre du monde du rap, mais les deux morceaux ont presque le même message : Arrêtez le massacre ».

50 Cent et Nate Dogg (sur « Never Enough »), Dr Dre (sur « Encore » avec 50), D12 (sur « One Shot 2 Shots ») ainsi qu’Obie Trice et la dernière signature de Shady Records, le jeune Stat Quo d’Atlanta (sur « Spend Some Time » avec 50 once again) sont les guests de ce disque moins rock que The Eminem Show, mais dont le visuel est une référence directe au mouvement punk anglais. On y voit au recto Eminem saluer la foule devant des rideaux bleus, la main cachée derrière son dos. Le verso révèle ce qu’il y tient : un gros pistolet. 

Les photos de la pochette intérieure, toutes signées Anthony Mandler, montrent un bain de sang, Eminem y flinguant son public majoritairement composé de bourgeois et de yuppies. Un fantasme qui rappelle le final du film de John Waters, Female Trouble avec le travesti Divine, mais aussi une scène fameuse du film de Julien Temple avec les Sex Pistols, The Great Rock & Roll Swindle. La scène en question montrait Sid Vicious, le bassiste qui se suicida quelques mois après le tournage, interpréter le classique « My Way » à l’Olympia et tirer sur la foule avec son revolver. « No Future », et amen aux Sex Pistols.

Les photos de la pochette intérieure, capturées par Anthony Mandler, dépeignent un tableau de carnage, Eminem dépeçant son public bourgeois et yuppies

L’écrivain Thomas A. Ravier, qui rédigea le fameux texte « Booba ou le Démon des Images » dans la Nouvelle Revue Française chez Gallimard, a livré une intéressante analyse de l’engagement d’Eminem :

« Dans ses lyrics, il semble qu’il y ait une manière de faire coïncider deux combats, contre les institutions et contre la figure maternelle. Peut-être plus intuitivement, mais c’est souvent ça chez les rappeurs, l’écriture résout de manière complexe ce que l’individu lui-même ne va pas théoriser. Eminem a l’intuition que le combat contre les institutions et contre la figure maternelle vont ensemble. Pour moi, c’est intéressant dans la mesure où la littérature parle tout le temps de la loi qui serait un phénomène d’essence maternelle. Lui, il crée une espèce d’affolement et de réaction quasiment morale par rapport à ça, notamment chez les rappeurs. C’est intéressant de voir comment il enrichit les termes de sa contestation par cette contestation d’ordre privé. Je lui reconnais quelque chose d’insolite, une étrangeté dans le choix lexical, le choix des mots. Dans les lyrics de ses morceaux, il y a des images qui surgissent et qui ne sont pas immédiatement identifiables, comme chez Booba. Il y a de l’ironie chez Eminem, et une distance par rapport à son écriture. Il joue beaucoup avec l’absence de croyance qu’il a dans le poids de la contestation lyricale, pour le meilleur et pour le pire ». 

Relapse (2009)

Rewind 4, Flash Forward en 2009 avec le sixième album, Relapse, le grand retour après un silence discographique lié à ses problèmes d’addiction et à une sévère angoisse de la page blanche, accentuée par le décès de Proof, ami proche et membre du collectif D12. On retrouve Slim Shady, l’alter ego maléfique de l’artiste, sur ce disque marquant un retour à ce qui est désormais une routine : le succès dès sa sortie qui voit l’album atteindre directement la première place des charts, cette fois avec plus de 600 000 copies écoulées en première semaine. Enregistré en 2008 après un traitement de désintoxication en douze étapes, l’album compte cinq singles : « Old Time’s Sake », « Crack A Bottle » (featuring Dr. Dre et 50 Cent, numéro 1 au Billboard), « We Made You », « 3 A.M. » et « Beautiful ». 

En 2009, Eminem marque un retour triomphal avec son sixième album, Relapse, après une période marquée par ses luttes contre l’addiction et le deuil de son ami Proof.

L’ouverture de l’album, « Dr. West », fera plaisir aux fans de la formidable série The Wire, puisque c’est le flic de Baltimore Jimmy « Bushy Head » McNulty, alias Dominic West, qui incarne ce sinistre docteur. Un praticien qui s’avère être Slim Shady, l’alter ego du rappeur, de retour après avoir simulé sa propre mort, selon la fameuse tactique conceptualisée par Nicolo Machiavel dans son ouvrage Le Prince, le livre de chevet de 2Pac à la fin de sa courte vie. 

Dans l’album, Eminem atteint des sommets d’audace avec « Insane », incarnant un enfant traumatisé par un viol.

Dans le morceau le plus extrême de l’album, « Insane », Em’ incarne un enfant victime d’un viol, avec en intro ces lignes glaçantes : « I was born with a dick in my brain, yeah, fucked in the head / My stepfather said that I sucked in bed ». Mariah Carey est la victime collatérale dans la chanson “Bagpipes From Baghdad » à travers Nick Cannon, qu’elle vient d’épouser un an auparavant et qui a droit à cette élégante rime : « Nick Cannon, you prick, I wish you luck with this fuckin’ whore ». 

The Marshall Mathers LP 2 (2013)

Et on conclut ce mini tour d’horizon de la discographie marshallienne avec le cinquième et dernier Rewind, la « suite » du classique MMLP, The Marshall Mathers LP 2, sorti en 2013. Dr. Dre et Rick Rubin sont les producteurs exécutifs de ce disque riche, conçu comme un hommage à la old school du hip-hop, celle de l’époque des pionniers que sont LL Cool J, les Beastie Boys et Run-DMC. « Rap God » est du pur Eminem, un exercice de style époustouflant dans lequel le rappeur case 1560 mots, le faisant entrer au Guinness Book dans la catégorie « Plus grand nombre de mots dans un hit single ».

Un titre fou, dans lequel Marshall va utiliser une rime sur le massacre de Columbine qui avait été censurée sur « I’m Back » (chanson incluse dans MMLP1) : « Seven kids from Columbine : Put’em all in a line, add an AK-47, a revolver, and a nine ». Vers la fin du morceau, Em’ rappe 99 mots contenant 157 syllabes en 16 secondes 45, soit 6,1 mots (ou 9,5 syllabes) par seconde.

« Rap God » voit Eminem entrer au Guinness Book avec 1560 mots, établissant ainsi un record dans la catégorie « Plus grand nombre de mots dans un hit single ».

« Berzerk », dont la pochette du single est une référence directe à celle de l’album de LL Cool J Radio sorti en 1986, est produit par Rick Rubin et basé sur trois samples très différents mais tous vintage : « The Stroke » de Billy Squier, « (You Gotta) Fight For Your Right (To Party) » des Beastie Boys et « Feel Me Flow » de Naughty By Nature. 

Les invités de l’album ? Une guest list prestigieuse qui va de Rihanna à Kendrick Lamar en passant par Nate Ruess, Skylar Grey, Liz Rodrigues, Sarah Jaffe et Bebe Rexha avec aussi, dans les titres ajoutés en bonus, Sia, X Ambassadors, Jamie N Commons ainsi que Buckshot de Blackmoon. 

Avec près de 800.000 exemplaires vendus en première semaine, MMLP2 sera le sixième number one album pour Eminem, et la sixième meilleure première semaine de vente aux USA depuis 5 ans. Un triomphe de plus pour le super-héros du hip-hop après quatre décennies dans le rap game. Un quart de siècle après The Slim Shady LP, Marshall Mathers n’a rien perdu de sa superbe. 

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