Mis à jour le 12 octobre 2020.

SV : Quel est aujourd’hui votre rôle dans la société ?
CC : Mon rôle principal est Directeur Export, donc je dirige toute l’équipe Export. Nous distribuons maintenant dans plus de 44 pays. J’ai aussi une action dans les écoproduits, dans les mises au point et en marketing puisqu’il y a des produits à démontrer, des produits à analyser et des validations à faire. Je suis aussi dans le groupe d’écoute avec un rôle spécifique qui ne consiste pas seulement de dire que j’aime ou que je n’aime pas : si je n’aime pas je dois dire pourquoi, ce qui est des fois plus compliqué.
SV : Pouvez-vous nous parler des origines de la marque Cabasse ?
CC : Les origines des enceintes qui maintenant s’appellent Cabasse, c’est mon père (Georges Cabasse, ndlr.) et ma mère qui ont commencé ça en 1950. Mon père était ingénieur-électricien, il n’y avait pas d’électronique, le mot haute-fidélité n’existait pas. Le son était mono sauf en cinéma, puisqu’en fait les premières enceintes faites par mon père étaient des enceintes coaxiales qui ont servi notamment à équiper le Grand Rex à Paris pour les premières projections en 1952 en cinémascope où c’était en six canaux discrets. Au démarrage, la société s’appelait la Maison du Haut-Parleur, puis c’est devenu la Maison du Haut-Parleur Georges Cabasse et puis comme les clients parlaient des haut-parleurs de Georges Cabasse et ensuite des haut-parleurs de Cabasse, la marque est devenue Cabasse.

SV : Pourquoi l’usine Cabasse est-elle implantée à Plouzané, près de Brest ?
CC : L’origine de Cabasse, en ce qui concerne les enceintes, ça a démarré à Paris et en région parisienne. Le nom Cabasse dans la musique a commencé bien avant. Je suis remonté jusqu’à 1730 à Mirecourt dans les Vosges où là nous avons 8 générations de Cabasse qui ont fait des violoncelles, des guitares, des orgues Barbarie, des contrebasses, etc. qu’on peut encore trouver dans certains orchestres. J’ai souvent des retours de ça ‘Ah moi je joue sur du Cabasse !’, mais pas des enceintes. Ça existe toujours. Alors ce n’est pas la même chose de faire des enceintes et de faire des instruments de musique. Par contre, à la fin, qu’on fasse ça à l’ancienne ou de façon moderne, le juge final c’est l’oreille. Donc la capacité à entendre, à écouter et à analyser un son est importante. Je pense que ça a joué un peu dans le succès de la marque. Donc ça a démarré en région parisienne. Quand Cabasse a grandi, mon père a cherché à se rapprocher de la mer parce que sa deuxième passion après la musique c’était la voile. Il a trouvé une opportunité en Bretagne, à Brest, où le maire, à la fin des années 50, cherchait des gens capables de développer de l’électronique grand public privé parce que tout le développement de Brest était fait plutôt axé autour de l’électronique militaire. Donc l’usine Cabasse a été créée au milieu des champs entre l’aéroport de Guipavas et la ville de Brest. Ce qui fait que maintenant on est encore un petit peu plus à l’Ouest et dans un cadre qui nous inspire bien dans le développement de nos produits.
SV : Quels bénéfices Cabasse a-t-elle retirée de son rachat par AwoX ?
CC : Alors AwoX ça a été d’abord un partenariat industriel avec un échange de savoir-faire. AwoX recherchait un savoir-faire dans l’acoustique, dans les haut-parleurs. Cabasse a toujours été intéressée par l’enceinte active (nos premières enceintes actives datent de 1958) donc dès qu’on a vu qu’on pouvait proposer des solutions haute-fidélité avec le streaming on a cherché un partenaire capable de nous offrir les moyens en soft et en hard pour avoir des enceintes actives autonomes. La symbiose a été si bien faite que la solution était d’intégrer Cabasse au groupe AwoX. Donc maintenant Cabasse est en charge dans le groupe AwoX de tout ce qui est lié à l’audio. Le groupe AwoX propose donc en Smart Home des solutions audio, d’éclairage, de connectique également avec une nouvelle acquisition belge avec la société Chacon. Le groupe AwoX est désormais capable de proposer toutes les solutions possibles. En ce qui concerne le lightning intelligent, donc avec le Bluetooth ou du WiFi, AwoX est maintenant le numéro 2 en Europe.

SV : Pouvez-vous nous parler de l’enceinte Cabasse The Pearl Akoya ?
CC : Alors la dernière née de la gamme The Pearl s’appelle The Pearl Akoya. Alors pourquoi Akoya ? Akoya c’est une toute petite perle de très haute qualité qu’on ne trouve qu’au Japon. Donc c’est une perle rare. Elle est en volume pratiquement deux fois et demi plus petite que The Pearl, mais on a pu y intégrer les mêmes technologies. On est en trois voies coaxiales avec 3 amplificateurs et tous les systèmes de gestion propre à Cabasse. Donc dans ce format là il n’y a pas d’équivalent. Il faut aussi savoir que cette nouvelle génération de streaming Cabasse est compatible avec la précédente. Alors elle a plus de fonctionnalités, par contre la même application permet d’utiliser une enceinte de streaming Cabasse d’il y a 5 ans avec la nouvelle génération et de l’avoir dans le même écosystème.
SV : Pouvez-vous nous présenter les différentes gammes d’enceintes Cabasse ?
CC : L’ensemble des gammes Cabasse, ça c’est un vaste programme (rires). Déjà ce qui les réunit c’est que pratiquement toute l’offre est basée sur la technologie coaxiale, ça va plutôt être une question de forme et d’adaptation. Ce qui est typique chez Cabasse c’est qu’on a des solutions sonores avec des esthétiques différentes, par contre la signature acoustique est toujours très cohérente. Je dirais qu’on tend vers le même Graal, qui est pour nous aujourd’hui notre enceinte de référence la Sphère. Par contre toutes les enceintes qu’on propose, que ce soient des enceintes traditionnelles du point de vue esthétique comme une enceinte colonne, ou que ce soient des systèmes satellites, ou des systèmes satellites-caissons, on est sur le même escalier : on peut progresser avec des marches avec des esthétiques différentes. C’est ça qui est assez unique chez Cabasse. Et maintenant bien sûr avec ce que l’on appelle la collection The Pearl où on propose la même technologie mais avec une intégration parfaite de toutes les sources numériques digitales en étant en haute définition. Donc on peut désormais proposer du streaming avec du 192 kHz, que ce soit par Qobuz ou avec des fichiers sur le réseau interne de chaque client.

SV : Dans quels pays Cabasse est-elle présente aujourd’hui ?
CC : Je ne vais pas les lister tous mais on est présents en Europe historiquement. Après la France notre pays principal est l’Allemagne, qui est le plus grand pays pour l’audio en Europe. Mais on est distribué jusqu’à Vladivostok en ce qui concerne les pays on va dire européens, la Russie étant en partie en Europe. Mais autrement on est distribué pratiquement dans tous les pays et tous les continents.
SV : Pouvez-vous nous parler du dernier système hi-fi que vous avez installé ?
CC : Personnellement je n’installe pas beaucoup de systèmes à part si c’est pour faire des démonstrations dans des salons, chez des clients, des particuliers. Oui, un de mes rôles aussi est de finir les mises au point des systèmes la Sphère. Quand on vend un système la Sphère, qui est donc un système très haut de gamme qui, suivant l’électronique associé, va coûter entre 200 000 € et 400 000 € suivant ce qu’a pu proposer notre partenaire revendeur, c’est soit Pierre-Yves DIQUELOU, mais principalement moi, qui allons faire les réglages chez les clients. Donc le dernier que j’ai dû faire c’était en juin (2019, ndlr.) d’un système la Sphère de dernière génération, et le prochain ça doit être dans quelques semaines en Angleterre.
SV : Quel est votre plus beau souvenir musical ?
CC : Alors ça ça va être compliqué parce qu’il y en a pleins. En tant que batteur ça a été mes deux derniers concerts. J’ai fait un concert de rock dans une salle de 5 000 personnes à Brest mais là j’avais 20 ans ; à 23 ans dans une salle parisienne où je jouais de la Bossa Nova, ça c’est de l’expérience personnelle intéressante. Autrement plus récemment, en tant que spectateur, j’en citerais deux différents et deux à Brest, même si je vais aussi voir des concerts à Paris, à Moscou, à São Paulo, donc il y a pas mal d’expériences. Un concert avec Suzanne Vega dans une pièce où on était 200 personnes et un autre concert organisé à l’Arena de Brest dans une salle immense avec le Requiem de Verdi, dirigé par Jean-Christophe Spinosi qui était aussi une grande expérience. Donc je suis assez éclectique dans le genre de musique que j’écoute, que ce soit en concert ou que ce soit avec une paire d’enceintes.
SV : Pouvez-vous nous décrire votre système audio personnel ?
CC : J’écoute souvent des systèmes différents parce que ce que je peux écouter ici c’est aussi intéressant de les ramener à la maison. Les dernières enceintes que j’ai ramené à la maison c’était les The Pearl pour travailler avec et mieux les connaître. Le système permanent depuis 15 ans maintenant c’est le système IO2, donc des petites sphères coaxiales deux voies associées à un caisson qui permettent dans une pièce avec un grand volume, des surfaces vitrées, de faire à la fois de la stéréo et du 5 canaux en ayant un encombrement minimal, ce que ma femme apprécie notamment.
