Les 20 animations japonaises qui ont marqué les 20 dernières années

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Mis à jour le 3 septembre 2021

L’animation japonaise n’a cessé de progresser en vingt ans, avec l’intégration de nouvelles technologies, notamment infographiques, l’émergence de nouveaux talents auprès du grand public ou d’une niche de fans acharnés, et l’apparition de nouveaux supports de distribution (Blu-ray et plateformes de streaming légal). Pour son vingtième anniversaire, Son-Vidéo.com revient sur vingt pépites représentatives de cette évolution protéiforme.

Matthieu Pinon

1 – FLCL (2000)

Si l’animation venue du Japon répond bien souvent aux mêmes canons esthétiques, certains artistes savent sortir des sentiers battus pour offrir des œuvres expérimentales qui ont marqué leur époque. FLCL (prononcez Fooly Cooly) en est le plus célèbre ambassadeur depuis 2000, avec son scénario frappadingue et surréaliste, agrémenté de moments d’anthologie (notamment une page de manga animée). Six épisodes à savourer en Blu-ray pour apprécier chaque séquence techniquement parfaite.

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2 – Le Voyage de Chihiro (2001)

En décrochant à la fois un Ours d’Or et un Oscar en 2001, Le Voyage de Chihiro a enfin donné ses lettres de noblesse à l’animation japonaise. Son plus célèbre ambassadeur, Hayao Miyazaki, dissimule à peine son message anti-consumériste derrière cette fable initiatique où une fillette doit s’adapter et travailler d’arrache-pied dans un monde surnaturel pour sauver ses parents frappés d’une malédiction. Foisonnant de détails à (re)découvrir en HD, ce chef d’œuvre baroque intègre dès sa création des éléments en 3D, une première dans l’histoire de Ghibli !

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3 – Fruits Basket (2001, 2019)

C’est l’un des titres qui a féminisé la japanimation en France au début du siècle. Tragi-comédie romantique, Fruits Basket met en scène une jeune orpheline, Tohru Honda, recueillie par une famille maudite : au contact d’une personne du sexe opposé, ses membres se transforment en animaux du zodiaque chinois. Son triangle amoureux avec Yûki le rat et Kyô le chat avait été adapté en 2001 dans une version incomplète en 26 épisodes. Son remake de 2019, plus fidèle, permet de constater les progrès survenus en vingt ans dans les techniques d’animation au Japon !

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4 – Ghost In The Shell : Stand Alone Complex (2002, 2004, 2020)

Oubliez le film de 1995 qui avait ouvert la voie à la japanimation en France ! Ghost in the Shell : Stand Alone Complex se veut plus fidèle au manga d’origine, en privilégiant l’action à la réflexion, même si son intrigue globale nécessite une attention de chaque instant. Si la série de 2002, comme sa suite de 2004 (2d Gig), intégrait des éléments 3D à une animation traditionnelle, ce chef d’œuvre de la SF est revenu en 2020 dans une version intégralement en images de synthèse, SAC_2045. De quoi comparer le savoir-faire nippon entre ces deux techniques !

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5 – Full Metal Alchemist (2003, 2009)

Il faut avoir en revanche un œil exercé pour comparer les deux adaptations en série animée de Full Metal Alchemist, un des premiers succès en France du nouveau millénaire. Produite alors que le manga d’origine n’était pas terminé, la première série de 2003 propose une fin alternative, quand celle de 2009, sous-titrée Brotherhood, respecte l’intrigue de A à Z. Conçues au même studio, Bones, ces deux versions sont idéales pour analyser les différences de perception d’un même matériau selon les réalisateurs.

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6 – Mushi-Shi (2005)

Les mushi sont une forme de vie primitive, élémentaire, qui interagit parfois avec les êtres humains tels des parasites néfastes ou bénéfiques. Spécialiste dans ce domaine, Ginko traite ces cas à travers un Japon traditionnel où la nature prédomine encore… Succession d’histoires courtes apparemment sans lien entre elles, Mushi-Shi est une ode à la réflexion sur la place de l’homme en ce bas monde, entre philosophie et écologie, portée par un rythme tranquille bienvenu en ces temps où tout va (trop ?) vite.

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7 – Nana (2006)

Coincées par la neige dans le train qui les mène vers Tokyo, deux jeunes femmes que tout oppose a priori font connaissance. Surprise ! La punkette et la jeune oie blanche partagent le même prénom, de quoi débuter une amitié hors normes. Plus que pour sa technique, NANA a marqué un jalon dans l’animation en France par sa bande-son rock, qui a introduit la J-Pop sous nos latitudes. Pour prolonger les 50 épisodes de la série, des CD de la B.O. ont ainsi été édités, fait suffisamment rare pour être souligné.

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8 – Paprika (2006)

La psychothérapie a franchi un cap grâce à la DC Mini, machine permettant de s’introduire dans les rêves des patients. Mais cette technologie balbutiante n’est pas sans risque pour les médecins, notamment la psy Atsuko Chiba, dont l’avatar onirique semble s’émanciper… Thriller psycho-cauchemardesque, Paprika se distingue par une mise en scène audacieuse et novatrice sans pareil depuis 2006. Certaines scènes foisonnantes, notamment un défilé chimérique, mettront à mal les platines Blu-ray vétustes !

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9 – Death Note (2006)

Sous son apparence de produit classique de papeterie, ce cahier signe la mort de toute personne dont on inscrit le nom, y compris dans les détails. Quand Light Yagami, prodige scolaire, obtient ce Death Note, il se transforme en génie du crime traqué par le mystérieux détective L… Oscillant entre fantastique, polar et humour noir, Death Note ne relâche pas son suspense pendant 37 épisodes. De quoi en faire, depuis 2006, une série de référence dont le succès ne s’est jamais démenti, notamment chez les ados emo/goth/dark !

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10 – Ame et Yuki, les enfants-loups (2012)

Jeune veuve, Hana élève seul ses deux enfants, Yuki l’aînée et Ame le benjamin. Fruits de son union avec un lycanthrope, les bambins se transforment à volonté en louveteaux, pouvoir surnaturel que leur mère essaie de garder secret. Avec Ame et Yuki les enfants-loups, Mamoru Hosoda aborde pour la première fois le thème de la famille sous un vernis fantastique. Il impose ainsi dès 2012 sa marque de fabrique qu’il déclinera dans ses longs métrages suivants, appréciés au Japon comme à l’international.

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11 – Jojo’s Bizarre Adventures (2012)

Institution du manga toujours en cours au Japon, Jojo’s Bizarre Adventures se découpe en arcs distincts avec pour seul fil rouge la généalogie de ses héros. Pour adapter cette fresque trentenaire du manga de plus de 120 tomes, le studio David a choisi de modifier les équipes créatrices entre chaque saison. Il aura fallu attendre 2012 pour que le manga de Hirohiko Araki s’anime, une gageure technique que seule la technologie informatique permettait. De quoi lui offrir un nouveau public adolescent qui découvre enfin ce mythe !

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12 – L’Attaque des Titans (2013)

Ultime refuge de l’humanité, une ville aux forteresses concentriques protège ses rares survivants des géants anthropophages rôdant à l’extérieur. De ce postulat de départ, L’Attaque des Titans prend de nouvelles dimensions à chaque révélation fracassante ! Créé pour adapter ce manga best-seller, le studio WIT a relevé la barre de l’exigence technique de plusieurs crans. Entre effets de lumière, intégration 2D/3D et plans-séquence survitaminés, la série révolutionne l’animation depuis 2013 grâce aux avancées informatiques, et offre un grand spectacle à savourer dans les meilleures conditions.

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13 – Ping-Pong (2014)

Quand Massaki Yuasa, réalisateur à contre-courant, rencontre le mangaka alternatif Taiyou Matsumoto, le résultat ne peut être qu’explosif ! Son adaptation de Ping-Pong, en 2014, offre des affrontements épiques entre pongistes dignes des combats démesurés à la Dragon Ball, mais aussi des moments poétiques sublimant l’amitié entre deux rivaux sportifs. Dès son générique, tout en crayonné, la série en 11 épisodes annonce la couleur : vous n’aviez jamais rien vu de pareil !

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14 – Le Conte de la Princesse Kaguya (2016)

Cofondateur du studio, Isao Takahata a cherché tout au long de sa carrière à atteindre l’animation parfaite. Cette quête trouve sa consécration en 2016 dans Le Conte de la Princesse Kaguya, qui revisite la légende traditionnelle japonaise d’une enfant de la Lune élevée par un couple de Terriens. Leçon de mise en scène incontournable pour tout étudiant ou amateur d’animation, cette fresque est également, hélas, le testament du réalisateur qui s’éteindra en 2018.

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15 – Yuri !!! On Ice (2016)

Une série comme Yuri !!! On Ice était inimaginable avant sa sortie en 2016. Ode au patinage artistique, elle s’inspire de véritables performances de sportifs avec un mélange de rotoscopie et de motion capture pour un résultat le plus réaliste possible. Il ne fallait pas uniquement les avancées techniques d’aujourd’hui pour la produire, mais aussi l’évolution des mœurs : la relation homosexuelle à peine voilée entre ses deux héros est issue d’un courant très populaire chez les Japonaises, le boy’s love (ou yaoi).

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16 – Your Name (2016)

Que ce soit au Japon, où il a dominé le box-office de 2016, ou à l’international, où son succès a rivalisé avec les productions Ghibli, Your Name a imposé le talent de Makoto Shinkai. En phase avec les angoisses de la jeunesse japonaise, il y met en scène deux adolescents échangeant leur corps durant leurs songes, une jeune campagnarde et un Tokyoïte qui feront tout pour se rencontrer en chair et en os. Représentatif de la génération digitale avec sa palette chromatique exigeant un parfait réglage de votre écran, ce film pose les bases de l’animation nippone du 21e siècle.

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17 – Mob Psycho 100 (2016)

Tout comme le web manga dont elle est adaptée, la série Mob Psycho 100 se joue des conventions. Bien qu’elle ait été produite en 2016, à une époque où le tout-numérique est roi, son réalisateur a exploré d’autres techniques d’animation, notamment sur sable ou sur verre ! Ces initiatives sont au diapason de l’intrigue (la colère retenue d’un adolescent aux pouvoirs psychiques menace, si elle explose, de ravager le monde) qui détourne les codes habituels des mangas pour jeunes garçons.

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18 – Aggretsuko (2018)

Au premier coup d’œil, on reconnaît le style kawaii (mignon) de la société en charge de Hello Kitty en découvrant Aggretsuko. Pourtant, à travers les mésaventures de son héroïne, une petite renarde employée de bureau, c’est tout le mal-être des jeunes Japonaises contemporaines qui transpire – un stress que Retsuko évacue en beuglant du hard rock au karaoké. Depuis 2018, la série qui rappelle les grandes heures du logiciel Flash fédère un public féminin grâce à son ton à la fois ironique et réconfortant.

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19 – Golden Kamuy (2018)

Dans la droite lignée des grands films d’aventure hollywoodiens des années 80, Golden Kamuy fait vivre une chasse au trésor endiablée dans les plaines enneigées de Hokkaido, île septentrionale du Japon. La série de 2018 renvoie également aux westerns, en évoquant le peuple Aïnou, autochtones délestés de leurs terres par les Japonais durant l’expansion de leur nation. Bien qu’extrêmement nippon dans son propos, l’épopée est ainsi d’une universalité rare, y compris dans la relation quasi paternelle entre ses héros.

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20 – Promare (2019)

Finissons ce tour d’horizon avec le film qui a allumé le feu au festival d’animation d’Annecy puis dans les meilleures salles de cinéma de France en 2019. Ode à l’animation débridée, Promare brûle la rétine des spectateurs avec ses couleurs flashy et ses designs anguleux. Réunissant les meilleurs studios du Japon en animation 2D (Trigger) et 3D (Sanzigen), le long métrage sur des pompiers d’un autre genre est la quintessence de la production nippone contemporaine, un condensé de ce qui se fait de mieux, à recevoir tel un uppercut en Blu-ray et sur écran géant !

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À propos : Matthieu Pinon
Journaliste spécialisé depuis plus de vingt ans en pop-culture japonaise, Matthieu Pinon s’adresse aussi bien aux passionnés de mangas et dessins animés à travers la presse spécialisée (AnimeLand, Coyote Mag, Japan Live) qu’au grand public (Phosphore, chroniqueur régulier de l’émission Blockbusters sur France Inter). Il concilie ces deux publics dans ses ouvrages parus aux éditions Ynnis, Histoire(s) du manga moderne et Un siècle d’animation japonaise, à la fois accessibles aux néophytes et pointus pour les connaisseurs.

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François
Acheteur-vendeur de produits high-tech d'occasion pendant une dizaine d'années avant de rejoindre Son-Vidéo.com en 2007, j'ai eu l'opportunité de tester nombre d'amplis, enceintes, casques, TV, vidéoprojecteurs et autres baladeurs... Passionné de films et de séries, de musique et de nouvelles technologies, j'affectionne particulièrement les univers de la TV, de la vidéoprojection et du home-cinéma. J'aime regarder des films en famille sur très grand écran, au cinéma ou à la maison, mais j'apprécie aussi d'écouter de la musique sur un bon système hi-fi, bien calé dans un fauteuil, ou en balade avec un casque sur les oreilles.

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