EN RÉSUMÉ
Tout a été mis en œuvre pour que l’adaptation signée Denis Villeneuve du roman culte de Frank Herbert fasse oublier les tentatives avortées et les ratages accumulés depuis près d’un demi-siècle. Au milieu des années 70, le réalisateur chilien Alejandro Jodorowsky s’était lancé dans une monumentale adaptation prévue pour durer douze heures. Mais face à la folie et à l’ésotérisme du projet (il était question qu’à un moment donné, deux mille figurants défèquent en même temps !), aucun studio hollywoodien n’accepta de la financer. À sa sortie en 1984, la version signée David Lynch a été considérée comme un ratage artistique et un échec commercial majeurs. Quant aux deux séries télé de 2000 et 2003, elles sont complètement passées inaperçues.
Denis Villeneuve est pour sa part tombé amoureux du livre à 12 ans et s’est juré une fois devenu cinéaste de l’adapter de la manière la plus fidèle possible. « J’ai tourné Arrival et Blade Runner 2049 pour acquérir suffisamment d’expérience », dit-il. Conçu comme un diptyque, son Dune à lui se veut selon ses propres termes « un Star Wars pour adultes ». Attendue et fantasmée par tous les fans du roman, la conception des vers géants qui produisent la fameuse épice que se disputent deux clans rivaux a demandé une année entière de préparation. « De la texture de leur peau à l’ouverture de leur bouche en passant par la façon dont ils se nourrissent, nous avons peaufiné le moindre détail pour leur donner l’apparence la plus préhistorique possible », affirme le réalisateur.
Salué dès sa sortie comme un fleuron du space opera, le film affiche une solennité, voire, parfois, une certaine lenteur, heureusement contrebalancée par une mise en forme proprement hypnotique et une narration qui prend le temps d’établir ses enjeux pour mieux les faire exploser durant des scènes d’action magistralement orchestrées. Bien placé pour les prochains Oscars (on voit mal comment, au minimum, ceux des décors, des effets spéciaux et du mixage pourraient lui échapper), ce premier volet a remporté un tel succès que sa suite a obtenu haut la main son feu vert. On en connaît qui piaffent déjà d’impatience.
DU COTÉ DES BONUS
Très raisonnablement fournie, l’interactivité réservée au Blu-ray propose durant une cinquantaine de minutes huit éclairants modules de making-of axés sur les personnages, les décors, les véhicules, le design, les costumes, le travail sur le son et les différents défis ; cinq zooms limpides sur l’univers Dune ; sans oublier un intéressant retour sur trois scènes d’action.
AVIS TECHNIQUE
Direction l’UHD Blu-ray pour profiter d’un sable du désert encore plus brûlant, d’une photo aux vibrations orange/ocre davantage soutenues soutenue sur les visions prémonitoires du héros, de flammes et de brasiers à l’éclat décuplé et d’un gain de luminosité révélant ponctuellement des détails insoupçonnés sur le simple Blu-ray. Pour ce qui est des pistes sonores, identiques sur les deux supports, on félicitera d’abord l’éditeur Warner de nous offrir une VF et VO toutes deux pourvues du mixage Dolby Atmos. Place ensuite à un spectacle acoustique total, d’une ampleur incomparable en termes musicaux, de placements saisissant des voix et de ventilations d’effets massifs (décollages et atterrissages des ornithoptères).
LE MOT DE LA FIN
Entre remake et adaptation personnelle, Denis Villeneuve relève haut la main un pari loin d’être gagné d’avance. Cerise sur le gâteau : on n’est en outre pas loin de la démo Home Cinéma.
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