En résumé
Trente-six ans après le film original, la suite de Top Gun s’est révélée au monde entier lors d’une fracassante avant-première au dernier Festival de Cannes, où sa projection fut précédée d’une fabuleuse exhibition de la Patrouille de France au-dessus d’un Tom Cruise médusé. D’abord annoncée pour juillet 2019, sa date de sortie s’était vue reculée à cause de retards de postproduction, puis par la pandémie de Covid-19. Il s’est de fait écoulé près de trois ans entre sa première bande-annonce et son arrivée sur les écrans, ce qui en fait le film ayant fait l’objet de la plus longue publicité de l’histoire du cinéma. Et la surprise s’est avérée unanime, tant le niveau du scénario comme des séquences d’action ou de l’esthétique générale s’est avérée supérieure à ce qu’on attendait, voire redoutée.

La participation de Tom Cruise était subordonnée à la condition que de vrais avions soient utilisés dans les séquences aériennes, et non des images de synthèse, y compris pour les plans des acteurs aux commandes des divers engins. Le P-51 Mustang de la Seconde Guerre mondiale qu’on voit dans ce film est ainsi le propre avion de l’acteur, pilote accompli dans la vraie vie. Par ailleurs, Maverick a entièrement été tourné avec des caméras Sony Venice 6K « full frame » certifiées IMAX, spécialement développées pour l’occasion afin de tourner les scènes situées dans les cockpits, soit un gain de 26 % de surface d’image.

Côté casting, on ignorait si Val Kilmer allait jouer dans ce film en raison de son combat contre un cancer de la gorge. Cependant, il a été confirmé en janvier 2020 qu’il reprendrait bien son rôle de Tom « Iceman » Kazansky. En revanche, lors d’une interview de juillet 2019 avec Entertainment Tonight, Kelly McGillis a déclaré qu’on ne lui avait pas proposé d’apparaître dans ce film. Lorsqu’on lui a demandé pourquoi elle pensait qu’elle n’avait pas été contactée, elle a répondu : « C’était probablement parce que je suis vieille que je suis grosse et que mon apparence physique correspond à mon âge. » De fait, c’est Jennifer Connelly, de treize ans sa cadette (51 ans contre 64), qui lui a été préférée. Autant d’éléments qui, à l’arrivée, font du film un hyper spectacle qu’on ne serait pas surpris de voir figurer en pôle position lors des prochains Oscars dans toutes les catégories techniques – si ce n’est davantage…
Du côté des bonus
Exclusive à l’UHD Blu-ray (une initiative rarissime qu’il convient de saluer en tant que « plus produit »), la formidable masterclass d’une cinquantaine de minutes par Tom Cruise à Cannes est complétée sur le Blu-ray par une interactivité plus standardisée mais raisonnablement informative : soit quatre modules de making-of sur l’entraînement des acteurs, le tournage particulièrement physique, la passion du comédien/producteur pour la voltige aérienne et l’appareil supersonique fictif du prologue, ainsi que deux clips.

Avis technique
Prioritaire pour son impact audiovisuel, l’UHD Blu-ray offre une immersion sensationnelle dans les images grâce au traitement Dolby Vision, entre perception renversante des flammes des combustions, les écrans de contrôle ou encore partie de Beach Soccer au soleil couchant, le tout sur fond de piqué optimal. Même remarque pour la parité Dolby Atmos VF/VO, même si cette dernière pousse beaucoup plus loin les curseurs en termes de ressenti multidimensionnel (y compris vertical, bien sûr) lors des passages de jets, des manœuvres de vol inversées, des « G » encaissés et les poussées des avions qui percutent directement le sternum grâce au caisson de graves. De quoi littéralement pulvériser le mur du son !
Le mot de la fin
Un blockbuster fantastiquement soigné, respectueux du public, qui hisse son concept pourtant largement trentenaire au niveau d’une authentique mythologie des temps modernes.