Test Blu-ray : The Woman King

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En résumé

Voilà un film aussi spectaculaire qu’important, deux qualités qu’on ne voit pas souvent associées au cinéma, notamment hollywoodien. Important, car l’histoire extraordinaire des Agojié, ces amazones de l’ancien royaume du Dahomey, est le fruit d’une maturation sans précédent.

Avant d’être incarnée devant la caméra par l’Oscarisée Viola Davis (pour Fences en 2017) et une brochette d’actrices certainement promises à un bel avenir international (la Sud-Africaine Thuso Mbedu est époustouflante), elle a été initiée, produite, financée, écrite, costumée et réalisée par des femmes. La première, c’est l’actrice Maria Bello (le Dr Anna Del Amico d’Urgences) qui, devenue depuis également productrice, a découvert l’histoire des Agojié à l’occasion d‘un voyage en Afrique de l’Ouest. Passionnée, elle a trouvé un livre qui en parlait et l’a adressé à sa consœur Cathy Schulman, membre de la fameuse Producers’ Guild of America, mais aussi présidente de Women in Film.

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Seul hic, même si Cathy Schulman a eu le bonheur de produire certains de nos compatriotes (Marjane Satrapi, Alexandre Aja, Gilles Paquet-Brenner), elle ne parle pas la langue de Molière. Mais, tenace, elle a lu et relu sept mois durant le livre en s’accrochant aux quelques mots qu’elle connaissait. Et bingo ! Une seconde productrice captivée par le destin de ces femmes qui s’entremêle au commerce triangulaire de l’esclavagisme d’il y a deux cents ans.

Elles ont alors poussé la porte de Nicole Brown, présidente de TriStar, laquelle a tout de suite perçu le potentiel de cette histoire “qui oscillait entre scènes d’action spectaculaires et émotion”. Dana Stevens (La Cité des anges) s’est ensuite mise au travail afin de livrer son scénario à Gina Prince-Bythewood, une réalisatrice afro-américaine à qui on doit le joli Secret de Lily Owens. Sans oublier le formidable travail de la costumière Gersha Phillips avec ses tenues graphiques et pratiques pour la plupart confectionnées en Afrique avec des méthodes artisanales.

Scène Viola Davis dans The Woman King
The Woman King a été initié, produit, financé, écrit, costumé et réalisé par des femmes.

Bien sûr, toutes ces femmes n’ont pas hésité une seconde à recruter les meilleurs – et pas forcément les meilleures – pour assembler patiemment les pièces de ce qui allait devenir The Woman King : un historien béninois œuvrant à Princeton ; le chef cascadeur Daniel Hernandez ; le jazzman Terence Blanchard qui a souvent composé pour Spike Lee. Soit beaucoup de passion pour ce film de guerre féminin mais pas féministe.

Important aussi, parce qu’il célèbre avec une fièvre et une majesté contagieuses la révolte de femmes contre des traditions imposées par des hommes. Et spectaculaire, car il comporte quelques-unes des scènes de batailles parmi les plus amples, violentes et lisibles qu’on ait vues depuis bien longtemps. Injustement boudée par les Oscars, sa facture tant visuelle que thématique mérite amplement d’être célébrée.

Avis technique

Accolé à un master sublime de fermeté et de précision, le Dolby Vision de l’UHD Blu-ray accentue superbement les reflets de la lumière sur les peaux et permet plus de nuance sur les détails, notamment lors des scènes d’intérieurs éclairées à la bougie. Côté son, entre furieux champs de bataille, percussions de la BO et ambiances de nature démultipliées, les canaux arrière palpitent d’activité sur les deux versions. Mais la VO Atmos (dont la VF est hélas toujours privée) apporte encore un peu plus de poids, même si les canaux en hauteur n’appuient que discrètement l’action ou la BO.

Du côté des bonus

Communs aux deux supports UHD Blu-ray et Blu-ray, ils constituent un prolongement idéal à la découverte du film. Soit commentaire audio soutenu de la réalisatrice et de la monteuse, particulièrement prolixes quant aux décisions et changements artistiques opérés durant le processus de fabrication ; 3 modules efficaces centrés sur l’entraînement de Viola Davis, l’implication de toute la distribution et le tournage en Afrique du Sud ; zoom sur l’importance de la représentativité à l’écran d’héroïnes auxquelles chacun peut s’identifier interprétées par des femmes noires ; concluants essais de la jeune comédienne Thuso Mbedu.

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Le mot de la fin

Un accomplissement cinématographique et technique de premier ordre.

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