par Bernard Achour
EN RÉSUMÉ
Ce classique absolu du cinéma d’aventures de l’âge d’or hollywoodien nous propulse dans les forêts, les montagnes et les marécages de la Floride du milieu du 19è siècle pour suivre la « mission impossible » d’un colon (Gary Cooper) chargé de reprendre une forteresse tout en résistant aux assauts des Indiens séminoles. Si ces derniers sont dépeints comme une meute hurlante et aimablement traités de « macques » par le héros, c’est néanmoins à eux que le film doit ses morceaux de bravoure passés à la postérité : soit une succession d’embuscades dont le rythme, les cadrages et la formidable gestion de l’espace n’ont pas pris une ride plus de soixante ans après. Pour la petite histoire, c’est ici que fut poussé pour la première fois le « cri Wilhelm » devenu au fil du temps le running gag le plus culte de l’histoire du cinéma, lorsqu’un figurant happé par un crocodile émet au bout de 45 minutes et 13 secondes un hurlement de terreur qui grimpe à la fin sans prévenir dans les aigus. Trésor de la bibliothèque sonore de la Warner, il a été depuis recyclé dans près de quatre cents films (Star Wars, Reservoir Dogs, Titanic, Toy Story, Le Seigneur des Anneaux, Indiana Jones et le temple maudit…), faisant ainsi le bonheur des « geeks » du monde entier qui, les tympans en alerte, bondissent de joie sitôt qu’ils le reconnaissent.
AVIS TECHNIQUE
Têtes d’épingles, griffures, pluies de parasites colorés… Pour être tout à fait honnête, les images de la première demi-heure font très peur. Heureusement, ce master restauré redresse la barre par la suite : hormis quelques stock-shots animaliers et transparences carrément flous ainsi qu’un tout dernier plan en net retrait, la définition (aiguisée au point de rendre parfaitement visible un câble qui tracte un faux crocodile), la propreté du de la pellicule et la tenue du Technicolor (splendides bleus nocturnes) donnent globalement pleine satisfaction. Quant aux deux pistes sonores en mono d’origine 2.0 DTS HD Master Audio, la clarté de la VF s’accompagne de dialogues parfois sifflants où le volume monte parfois tout seul très haut, tandis que la VO, nettement plus équilibrée, affiche des tonalités souvent assourdies.
DU CÔTÉ DES BONUS
Deux interviews apportent des éclairages très complémentaires sur le film. Celle Bertrand Tavernier, d’abord subjective, intimiste et mélancolique avant en bifurquer vers une analyse extrêmement fouillée ; et celle d’un passionné, qui établit un parallèle très convaincant avec Aventures en Birmanie du même réalisateur Raoul Walsh.
LE MOT DE LA FIN
Quelques faiblesses techniques, mais la redécouverte s’impose.
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