Mis à jour le 21 novembre 2023.
Qui a dit que les adaptations cinéma de jeux vidéo donnaient toujours lieu à des films ratés ? Uncharted, Silent Hill, Pokémon Détective Pikachu, Warcraft : le Commencement… de nombreux longs-métrages, dont certains injustement oubliés ou évincés, associent avec brio les spécificités du monde du gaming et les codes du septième art. Nous avons sélectionné pour vous quelques-uns des meilleurs films adaptés d’un jeu vidéo (et certains des pires) à l’occasion de la sortie d’Uncharted, dont Son-Vidéo.com est le partenaire. Tout cela pour s’interroger sur ce qui fait un bon ou un mauvais film inspiré du monde du gaming.

Les adaptations ciné de jeux vidéo ont mauvaise réputation. Pour de bonnes raisons ? Pas toujours. Ce peu de crédit qu’on leur accorde s’explique certes souvent par une qualité discutable, par le manque de vision du réalisateur ou à cause de moyens financiers dérisoires. En témoignent notamment les adaptations désastreuses mises en scène par le cinéaste allemand Uwe Boll (Far Cry Warrior, BloodRayne, Postal…). Autant d’œuvres devenues cultes malgré elles de par leur médiocrité absolue et c’est souvent ce que le public retient. Pour autant, l’impopularité générée par les films tirés de jeux vidéo n’est pas toujours justifiée. Il s’agit même parfois d’un d’automatisme arbitraire.

À tel point que certains films défendables se retrouvent relégués parmi les rebuts du septième art. Car le divorce entre le jeu vidéo et le cinéma semble, surtout aux yeux des cinéphiles avertis, consommé depuis fort longtemps. On ne saurait leur donner tout à fait tort, à cela près qu’une réconciliation demeure possible. Pour cela, une remise en perspective de ce sous-genre mésestimé du cinéma s’impose. Commençons par répertorier quelques-unes des adaptations de jeux vidéo les plus réussies, souvent oubliées à tort. L’occasion aussi de se demander en quoi il est si difficile de réussir un long-métrage tiré d’un jeu vidéo, et pourquoi les grands studios hésitent à se lancer dans la course.
Les réalisateurs et producteurs ne sont néanmoins pas totalement coincés dans l’immobilisme et, même si beaucoup d’entre son frileux à s’aventurer dans ce genre, certains n’ont pas froid aux yeux. On retrouve ainsi dans les cartons une adaptation de CyberPunk 2077 en animé, un film en 3D de Minecraft et, certainement le plus à même de satisfaire nos rétines, le dénommé Bioshock qui n’a malheureusement pas encore de réalisateur attitré. Pikachu aussi sera de retour dans une suite et la franchise Borderlands n’est pas en reste avec un film déjà fini qui n’attend plus que le bon moment pour sortir. Il y a dans les bacs l’idée de tourner une adaptation de la série Yakuza, de faire une franchise cinématographique de Just Cause et pléthore d’autres projets dont la plupart ne verront certainement pas le jour.
Gran Turismo : l’histoire vraie
Quand la réalité dépasse la fiction. Le film Gran Turismo, réalisé par Neill Blomkamp (District 9, Elysium, Chappie), retrace le parcours extraordinaire de Jann Mardenborough. Tirée d’une histoire vraie, Jann réalise son rêve en devenant un véritable pilote automobile après avoir brillé sur les circuits virtuels de Gran Turismo. Au casting, du très lourd avec Orlando Bloom, Djimon Hounsou ou encore David Harbour.

Franchise historique du jeu vidéo de simulation automobile, Gran Turismo compte 7 opus depuis 1997. Ainsi, il a connu l’ensemble des évolutions de la console PlayStation, et dévoile dans sa dernière version parut en 2022 des nouveautés technologiques comme le Ray Tracing qui renforcent l’expérience immersive. Le film, qui sort un an plus tard, conserve cet esprit. La photographie de l’œuvre met à l’honneur les circuits et la beauté des bolides de compétition.

À l’image du jeu vidéo et de ses courses effrénées, le rythme adopte un rythme soutenu qui laisse peu de place au répit. Les scènes de courses offre une sensation d’immersion inédite au cinéma. La vitesse des voiture et la pression qui pèse sur les épaules des pilotes sont parfaitement retranscrites. Les amateurs de sport automobile retrouveront également avec plaisir des circuits mythiques au quatre coins du monde.
La perle rare : Uncharted, de Ruben Fleischer
Imaginez un jeu vidéo qui puiserait ses influences à travers ce qui fait la quintessence d’Indiana Jones (son humour, sa magie, son rythme épique) et la fascination de Tomb Raider (l’exploration et les trésors). Vous obtenez l’association ultime entre cinéma et jeu vidéo. Cette idée géniale figure au centre de la série Uncharted et c’est à Naughty Dog qu’on la doit. Ce studio légendaire, à l’origine de la non moins iconique série de jeux de plates-formes Crash Bandicoot, s’empare du concept dès 2007 avec Uncharted : Drake’s Fortune.

D’emblée, l’œuvre se pose comme l’un des blockbusters les plus réussis du jeu vidéo d’aventure. Trois opus d’exception suivront parmi lesquels la révérence magistrale de 2016 : Uncharted 4 : A Thief’s End (la dernière ? Pas si sûr…). D’où la saga tire-t-elle son originalité et son efficacité ? De ses moyens pharaoniques bien sûr (mise en scène faramineuse, réalisation somptueuse, musique homérique) et surtout de son écriture ciselée. Un style qui rappelle d’ailleurs étrangement celui des productions Pixar, qui mêlent à la grandiloquence et à l’émotion une vraie sensibilité et de la justesse.

Si Uncharted réussit avec éclat son passage à l’écran, c’est qu’il préserve tous ces éléments essentiels. Parmi eux, le joueur averti reconnaîtra instantanément le mélange si caractéristique de contemplation (paysages enchanteurs) et d’action échevelée (acrobaties et gunfights) constituant les aventures de Nathan Drake. Oscillant ainsi sans cesse entre fouilles minutieuses et débordement épique, Uncharted s’apparente à un grand huit où chaque looping surgit inopinément. Capable de réinventer avec virtuosité ce dispositif pourtant déjà vu mille fois, son réalisateur Ruben Fleischer apparaît comme le chef d’orchestre idéal. Geek de génie derrière les films Bienvenue à Zombieland (2009) ou encore Venom (2018), l’Américain rivalise d’ingéniosité. Chaque scène d’action d’Uncharted, d’une précision chirurgicale, semble construite comme un ballet. Les plus observateurs remarqueront d’ailleurs des références directes à la saga vidéoludique, à l’image de la scène acrobatique d’anthologie où Drake se retrouve expulsé d’un avion (clin d’œil à Uncharted 3).

Côté scénario, cet Uncharted se présente comme une préquelle de la série. Si les flashbacks, notamment pour illustrer l’enfance de Drake, étaient déjà monnaie courante dans les jeux Uncharted (deuxième et quatrième opus, surtout), le présent de l’action se déroule donc cette fois en amont des événements d’Uncharted : Drake’s Fortune (2007). L’intrigue suit la rencontre entre Nathan Drake alias “Nate” (incarné par Tom Holland) et Victor Sullivan dit “Sully” (porté par Mark Wahlberg). Toujours aussi dépareillé, le duo se lance à la recherche du trésor de Magellan, estimé à 5 milliards de dollars. Samuel Drake, le frère disparu de Nathan, aurait à cet effet laissé quelques indices aux chasseurs de trésor…

Pour développer l’histoire, les scénaristes Art Marcum et Matt Holloway (Iron Man, Transformers: The Last Knight) ont eu la sagesse de conserver l’un des ressorts les plus amusants d’Uncharted : sa nature de buddy movie. À la fois inconciliables et consubstantiels, l’impétueux Nate et le licencieux Sully forment assurément un tandem irrésistible. Un mélange qui convoque l’effervescence des anti-héros de Midnight Run ou encore de L’Arme Fatale. Autre finesse de l’écriture : la fidélité d’Uncharted à l’égard de la saga gaming qui atteint aussi des sommets de mimétisme en matière d’atmosphère et même jusqu’aux vêtements des protagonistes et aux objets de quête. Ambiance flibustière mystique, sac à dos en cuir et henley… tout y est. De quoi satisfaire le fan comme le cinéphile.
Sortie en salles le 16 février 2022
Stéréo, 2:35
Silent Hill, le joyau incompris de Christophe Gans
Basé sur la célèbre licence de survival horror de Konami (le pendant lyrique de la série des Resident Evil), Silent Hill n’essaye pas d’imiter directement son modèle. Il s’en détache au contraire pour mieux lui rester fidèle, privilégiant l’imaginaire sur le tangible. Le film de Christophe Gans (Le Pacte des Loups, La Belle et la Bête…) brille ainsi par son regard transversal et synthétique sur la saga.

Chefs d’œuvre onirico-gothiques, les premiers volets de la série Silent Hill s’apparentent à des cauchemars éveillés. Malsains et stupéfiants de poésie macabre, ces œuvres dérangeantes semblent a priori inadaptables. Et pourtant, sans jamais chercher à élucider leur mystère (sinon à l’épaissir), Christophe Gans réussit l’exploit de les mettre en scène grâce, notamment, à une esthétique superbe. Immergé dans l’épais brouillard de Silent Hill, le spectateur avance dans une ville fantôme peuplée de créatures biscornues aussi belles que repoussantes.

La bourgade de Silent Hill, sorte de dimension parallèle à la manière de The Mist (Stephen King), trouve sa source à travers les hantises de ses protagonistes. Comme si les personnages (du moins leur inconscient) créaient malgré eux les horreurs qui les tourmentent. La direction artistique est splendide, la musique d’Akira Yamaoka (le compositeur historique de la saga Silent Hill) aussi suffocante que planante. Tout cela confère au film Silent Hill une ambiance captivante et équivoque. Un voyage inoubliable et effrayant qui représente sans doute l’une des meilleures adaptations de jeux vidéo jamais réalisée. Le réalisateur Christophe Gans avait annoncé en 2020 son intention de tourner un nouveau film basé sur Silent Hill. Gageons que le projet se concrétise.
IMDB : 6,5/10
Allociné : 3/5
Disponible en Blu-ray et DVD
DTS-HD Master Audio, 16/9
Sonic le film, de Jeff Fowler (2020) : la bonne surprise qui revient de loin
Sonic le film avait fait couler beaucoup d’encre et désespéré de nombreux fans avant même sa sortie. En 2019, le studio de production Paramount Pictures avait jugé pertinent d’amorcer la promotion du film en diffusant une bande annonce. Cette dernière provoqua aussitôt l’un des pires bad buzz de l’histoire du hérisson bleu. Dans le teaser, le design du personnage Sonic (yeux globuleux, fourrure fluo, longues jambes trop épaisses…) semble en effet n’avoir presque aucun rapport avec la mascotte culte de Sega. Résultat, l’ire des fans contre ce design fut telle que Paramount accepta de revoir sa copie en retravaillant complètement l’esthétique du hérisson (un chantier pharaonique, au regard de l’avancement du projet). Et force est de constater que ce faux pas fut salvateur pour le long-métrage.

Car, même accueilli timidement par la critique et les spectateurs, Sonic le film réussit son pari à plus d’un titre. Il serait facile de lui reprocher son intrigue minimaliste et son ton résolument (très) espiègle. Ces composantes figuraient cependant déjà dans le jeu vidéo éponyme en 1991 sur Mega Drive. Alors oui, Sonic le film accentue la candeur du personnage Sonic mais n’oublions pas qu’il s’agit d’une préquelle – le hérisson n’étant ici qu’un enfant. La transposition de l’univers de Sonic sur Terre (notamment dans la petite ville américaine de Green Hills, qui reprend le nom du célèbre niveau du jeu vidéo) fonctionne au-delà des attentes. Mieux : le mélange entre animation en images de synthèse et prises de vue réelles reste cohérent et homogène.

Séduisante, l’atmosphère eighties rappelle les productions Amblin (Gremlins, E.T., etc.), mais dopées cette fois par des effets numériques et des nouvelles technologies vrombissantes. Dans le rôle du Dr. Robotnik, Jim Carrey brille dans un de ses numéros outranciers dont il a le secret. Sans être exempt de défauts (le cahier des charges demeure un peu conventionnel), Sonic le film fait partie des rares jeux de plates-formes à bénéficier d’une adaptation aussi soignée. Seul défaut peut-être : la musique du jeu vidéo qui reste trop en retrait. Un deuxième opus, où Sonic rencontre ses acolytes Tails et Knuckles, a vu le jour en avril 2022.

À titre de comparaison, le film Super Mario Bros. (Rocky Morton, Annabel Jankel, Dean Semler, 1993) relève du naufrage total. Caricaturé à l’extrême avec des personnages qu’on ne reconnaît pas et des décors ratés, le jeu de plateforme mythique de Miyamoto devient ici un vulgaire navet. Sans aucun doute le degré zéro de l’adaptation de jeux vidéo.
IMDB : 6,5/10
Allociné : 3/5
Disponible en Blu-ray, DVD, sur Canal VOD et OCS
Dolby Digital, 16/9
Final Fantasy, les Créatures de l’esprit : le film maudit et révolutionnaire
Plus de vingt ans après leur création, les images de synthèse précalculées de Final Fantasy, les Créatures de l’esprit trahissent le passage du temps. S’il s’agissait en 2001 d’une prouesse technique estomaquante, la finesse des textures peine aujourd’hui à égaler certains jeux vidéo tournant en temps réel. Pourtant, le film signé Hironobu Sakaguchi et Monotori Sakakibara continue d’émerveiller.

Comment expliquer cet envoûtement qui perdure malgré tout ? D’une part, parce que le film transpose, malgré sa prise de distance avec l’œuvre originale, fidèlement l’univers complexe de la saga Final Fantasy. D’autre part, parce qu’il dispose d’une direction artistique assez subjuguante. Son aura mystique (rêves, visions) fait par exemple penser à Ghost in the Shell, l’un des fleurons japonais du film d’animation de science-fiction. Tarkovskien pour certains (Solaris, Stalker…), dickien pour d’autres (pour le côté dystopique de l’écrivain), Final Fantasy, les créatures de l’esprit fascine par sa beauté crépusculaire et désenchantée. Pensé à l’image des grands films de la SF, son scénario élémentaire (une scientifique en quête d’esprits dans un univers dévasté par des fantômes exterminateurs d’humains) laisse libre cours à l’allégorie et à l’imaginaire.

En découle une œuvre sensorielle et magnétique. Dommage que le budget titanesque de Final Fantasy (137 millions de dollars) et son échec commercial fulgurant (85 millions de dollars de recettes) aient provoqué la faillite de Square (éditeur de la saga Final Fantasy). La société fut en effet contrainte en 2003 à l’issue de la sortie de ce film maudit (et révolutionnaire) de fusionner avec sa principale concurrente, Enix, pour devenir Square Enix.
IMDB : 6,4/10
Allociné : 3,3/5
Disponible en Blu-ray, DVD et sur Canal VOD
Dolby Digital, 16/9
Pokémon Détective Pikachu, de Rob Letterman : le néo polar astucieux
Son titre prête à sourire et évoquera pour certains une parodie. Il ne s’agit pourtant pas d’une blague. Pokémon Détective Pikachu apparaît d’ailleurs comme une adaptation très solide de la franchise Pokémon. Non content de reprendre avec brio les codes essentiels de la saga créée par Satoshi Tajiri, le film parvient à les traduire aux novices tout en déconcertant (positivement) les fans. Le synopsis est simple et efficace. Tim, le fils d’un détective privé, part à la recherche de son père disparu. Pour l’aider dans sa quête, il peut compter sur un enquêteur pas comme les autres : Pikachu, un super détective à la Sherlock Holmes aussi irrésistible que cynique. Le duo mène bientôt l’enquête à travers la ville de Ryme, où cohabitent humains et Pokémon.

Pour mettre en scène cet univers foisonnant de créatures, le réalisateur Rob Letterman (le papa du film Chair de Poule et des Voyages de Gulliver) et ses scénaristes puisent à travers les classiques de la comédie policière. La principale référence de Pokémon Détective Pikachu se nomme ainsi Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (Robert Zemeckis, 1988). Le cinéaste s’inspire de sa dramaturgie impertinente et de sa construction, tout en lui ajoutant de la douceur et une épate visuelle séduisante. Dans la peau de Pikachu, créature effrontée et addict à la caféine, on trouve l’acteur Ryan Reynolds, dont le cabotinage transparaît par-delà les images de synthèse. Parfaitement intégrés aux prises de vues réelles, les Pokémon restent crédibles à chaque plan et c’est déjà en soi une performance.

Le mélange des genres (polar, animation, film d’aventures, buddy movie…) est malin et savamment dosé. Sans prétendre devenir l’adaptation canonique de la franchise Pokémon, ce Pokémon Détective Pikachu n’en demeure pas moins une fanfiction aussi habile qu’astucieuse. Un savoir-faire dont devrait s’inspirer les innombrables adaptations de jeux vidéo en mal d’inventivité.
IMDB : 6,6/10
Allociné : 3,6/10
Disponible en Blu-ray, DVD, sur Filmo et UniversCiné
Dolby Digital, 16/9
Le retour aux sources : Prince of Persia : les Sables du temps, de Mike Newell
Révolutionnaire en son temps lors de sa sortie sur Apple II en 1989, le jeu d’action/plates-formes Prince of Persia compte parmi les œuvres les plus importantes et influentes de l’histoire du jeu vidéo. Devenue désuète à la fin des années 90, la série Prince of Persia fit l’objet d’une renaissance inattendue en 2003 avec Prince of Persia : les Sables du temps (Ubisoft), admirable hommage 3D au jeu initial. C’est directement de ce jeu sorti sur consoles de salon et PC dont s’inspire le film Prince of Persia : les Sables du Temps.

Réalisé par Mike Newell (Quatre mariages et un enterrement, Donny Brasco, Harry Potter et la Coupe de feu…), le long-métrage bénéficie aussi de la rigueur et de l’ingéniosité de Jordan Mechner. Développeur historique du Prince of Persia original, ce dernier est intervenu dans le projet comme scénariste. Une association plutôt fructueuse, qui plus est estampillée Disney et soutenue par les producteurs de Pirates des Caraïbes. Courses-poursuites bondissantes et haletantes, combats effrénés… Prince of Persia : Les Sables du Temps multiplie les séquences de haute-voltige et procure un plaisir pour le moins récréatif. Outre l’atmosphère mille et une nuits du jeu initial scrupuleusement reproduite, le film intègre quelques-uns des principaux codes des films d’aventures à l’ancienne.

Si la structure du film s’avère, à l’image de toutes les productions Disney, plutôt prévisibles, le voyage proposé regorge de trouvailles visuelles. Artistiquement, Prince of Persia : les Sables du Temps réserve même de nombreux tableaux saisissants. Côté distribution, les comédiens Jake Gyllenhaal et Gemma Arterton, un peu monolithiques par moment, s’avèrent au final exemplaires dans les rôles de Dastan et Tamina. En résulte un conte de fée musclé, sans surprise ni génie mais épaulé par une logistique impressionnante d’efficacité.
IMDB : 6,6/10
Allociné : 3,1/5
Disponible en Blu-ray, DVD, sur Canal VOD et Disney+
Dolby Digital, 16/9
Assassin’s Creed, de Justin Kurzel : la machine ronflante mais bien huilée
Porte étendard du géant Ubisoft, la saga Assassin’s Creed (déjà 16 titres au compteur) compte depuis 2007 parmi les jeux d’action/aventure les plus vendus de l’histoire du jeu vidéo. Véritables blockbusters vidéoludiques, chaque nouvel opus suscite désormais presque autant d’attentes qu’un nouveau venu de la saga GTA. Cinématographique par essence, la franchise Assassin’s Creed avait tous les ingrédients pour donner lieu à une adaptation ciné. Ce fut chose faite en 2016 avec un film éponyme dirigé par Justin Kurzel (Les Crimes de Snowtown, Macbeth).

Metteur en scène brillant (notamment avec ses polars acérés), l’Australien Justin Kurzel passe ici des films indépendants à la superproduction (150 millions d’euros de budget). En découle une œuvre composite à la fois sensible (le jeu de Michael Fassbender, de Marion Cotillard ou encore de Jeremy Irons y contribue) et brutale. Débordant d’action, Assassin’s Creed multiplie les combats au corps à corps (les mises à mort restent le maître mot du jeu initial) et les scènes de parkour acrobatiques. Le principe est enfantin : grâce à une technologie révolutionnaire (l’Animus), Callum Lynch revit, depuis un laboratoire futuriste, les aventures de son ancêtre Aguilar dans l’Inquisition espagnole du XVe siècle. Toutes les compétences acquises par le protagoniste dans le passé lui servent pour combattre l’Ordre des Templiers dans le présent.

Lutte entre Assassins et Templiers, pomme d’Eden, saut de la Foi… on retrouve dans Assassin’s Creed bon nombre d’ingrédients et de mécanismes de la saga éponyme. Sans chercher à réinventer le genre du film d’action et de science-fiction, le long-métrage offre une expérience parfois assez exaltante. Mieux : sa trame scénaristique, originale et intelligente, n’en oublie pas d’être captivante. La mise en scène vertigineuse et la photographie ciselée d’Adam Arkapaw (collaborateur récurrent de Justin Kurzel) contribuent aussi beaucoup à la réussite d’Assassin’s Creed. Quelques qualités qui n’auront pas suffi cependant à offrir au film l’accueil critique et public escompté.
IMDB : 5,7/10
Allociné : 2,7/5
Disponible en Blu-ray, DVD, sur Netflix, Salto et Prime Video
Dolby Digital, 16/9
Warcraft : le commencement, de Duncan Jones : fan service et splendeurs
Il ne pouvait en être autrement compte tenu du poids de la licence Warcraft : cette adaptation du célèbre jeu vidéo est bien une superproduction (160 millions de dollars). Aux commandes de Warcraft : le Commencement, choix surprenant, on trouve une ex valeur montante du cinéma indépendant britannique : Duncan Jones, fils d’un certain David Bowie. Celui-ci s’était notamment illustré avec succès avec les films Moon et Source Code. Cette fois, le réalisateur anglais troque l’élégance contre l’efficacité. C’est le prix à payer pour remplir le cahier des charges gargantuesque de Warcraft : le Commencement. Et le résultat, malgré son côté hermétique qui contentera les fans tout en déconcertant (un peu) les débutants, apparaît loin de démériter.

Les joueurs de Warcraft se souviennent sans doute des cinématiques épiques et enchanteresses de Warcraft 3. En quelques minutes, les petits génies du studio Blizzard (racheté en 2022 pas moins de 68,7 milliards par Microsoft) parvenaient à répandre une atmosphère fantastique et foudroyante. Une aura qui perdurait d’ailleurs durant les phases de jeu. Si la prouesse technique atteinte par Warcraft : Le Commencement frise la perfection, l’ambiance n’exerce pas autant de fascination sur le spectateur que son modèle. Une intensité moindre qui s’explique surtout par la différence de format, ici d’autant plus avec une œuvre de 2h04. Reste que le film de Duncan Jones impressionne pourtant à bien des égards.

Dans la lignée d’Avatar et du Seigneur des Anneaux, le cinéaste fait preuve d’une application de tous les instants. La cité de Stormwind/hurlevent, Azeroth, la taverne de la fierté du Lion, les forges, les sorts, les costumes et armures… les clins d’œil adressés aux fans sont légion. Une abondance qui rend l’univers de Warcraft : le Commencement infiniment crédible et immersif. L’autre réussite indéniable du film repose sur ses effets spéciaux flamboyants. Paysages, villes, sortilèges, bestiaire bigarré… tous apparaissent grandioses et superbement photographiés par le chef opérateur Simon Duggan.

Seul le scénario du long-métrage, un peu léger, manque un peu d’épaisseur – quoique sa simplicité permet aussi au spectateur novice de s’approprier l’univers. Pas de quoi bouder son plaisir, donc. D’autant que la musique signée Ramin Djawadi (Game of Thrones) reprend avec brio les thèmes déjà connus des joueurs. Si l’histoire de Warcraft : le Commencement appelle bien une suite, cette dernière ne semble pour l’instant pas à l’ordre du jour.
IMDB : 6,8/10
Allociné : 3,6/5
Disponible en Blu-ray, DVD, sur PremiereMax et Canal VOD
Dolby Digital, 16/9
Y a-t-il donc une recette pour réussir un film tiré d’un jeu vidéo ?
À défaut d’une méthode qui se dégagerait avec précision, disons que le succès d’une bonne adaptation tient à un bon dosage entre fidélité et liberté, ou à une idée visionnaire. Alors qu’est-ce qu’une bonne adaptation ciné de jeu vidéo ? Un film qui s’efforce de rassembler à la fois les joueurs avertis et les spectateurs lambdas. Ou au contraire une œuvre qui choisit la tangente, s’éloignant un peu du dispositif initial pour mieux réinvestir l’univers du jeu vidéo sous un angle original : c’est le cas de Silent Hill, Pokémon Détective Pikachu ou encore de Final Fantasy : les créatures de l’esprit. Quelques rares exceptions demeurent cependant fidèles sans transiger sur leur qualité cinématographique ni leur construction, à l’instar des aventures hautement cinégéniques mises en scène dans Uncharted.

S’il s’avère souvent difficile, même lorsque le film est réussi (Assassin’s Creed, Warcraft…), voire impossible de contenter pleinement joueurs et spectateurs (sous peine de concessions soit sur le fond, soit sur la schématisation), l’entre-deux reste la solution à privilégier. En découlent fatalement des œuvres hétéroclites, jonglant sans cesse entre la vulgarisation du concept et la distribution d’easter eggs aux fans (Rampage – hors de contrôle, Tomb Raider, la série Witcher…). Un chantier d’équilibriste qui apparaît toujours complexe, coûteux et donc risqué. La chose est d’autant plus vraie lorsqu’il s’agit de condenser sur 2h – challenge souvent délicat – un scénario développé dans les phases de jeu sur une centaine d’heures ou plus. Raison pour laquelle les adaptations de jeux vidéo d’envergure, devant lesquelles même les grands studios font preuve de frilosité, restent aussi rares.

Il faut dire que les désastres en matière de films tirés de jeux vidéo sont incalculables. Cauchemardesques pour quelques-uns, ils ont refroidi les ardeurs de bien des studios de production. Outre l’exemple phare Super Mario Bros., on pourra citer le calamiteux Max Payne (John Moore, 2008), l’effroyable Street Fighter – l’Ultime Combat (Steven E. De Souza, 1995) – parodie qui s’ignore du célèbre jeu de Capcom -, les échecs cuisants Mortal Kombat (Paul W.S. Anderson, 1995) et autre Double Dragon (James Yukich, 1996). De Doom à Postal en passant par Dead or Alive, Hitman, Far Cry Warrior, Tekken, ou encore BloodRayne, il serait long d’énumérer tous les films indigents tirés de jeux vidéo. Ces naufrages incarnent en tout cas les exemples à ne pas suivre.

S’il restait toutefois un metteur en scène parmi ces élèves médiocres à sauver, grâce à quelques films moins catastrophiques, il s’agirait peut-être de Paul W.S. Anderson. Réalisateur insatiable de films tirés de jeux vidéo, c’est à lui que l’on doit notamment Resident Evil (2002) et toutes les séquelles qui suivront. Entre mauvais goût, effets clinquants et intrigues racoleuses, le cinéaste a inventé un sous-genre à lui tout seul. Une recette, avec toujours l’actrice Milla Jovovich en guise d’égérie/muse, qui trouve, malgré tout, ses adeptes. Ce filon s’est poursuivi dernièrement avec Monster Hunter (2021). Des adaptations pauvres, indéniablement, mais qui tiennent la route grâce à des effets numériques assez réussis et une action omniprésente.
Si cette liste vous laisse de marbre, peut-être avez-vous envie de reprendre la manette pour vous plonger dans l’un de vos jeux actuel ou ancien. Notre sélection de produits gaming pourrait aussi vous faire redécouvrir sous un nouvel angle le gameplay de certains jeux, ainsi le renouvellement de votre écran ou encore l’acquisition d’un volant gaming par exemple, pourrait vous convaincre de vous remettre sur certains titres oublié ou simplement mis de côté.
Lecteurs Blu-ray et lecteurs réseau
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Tomb Raider (2018)
Ça fait plaisir de lire un article de cette qualité ! Bravo !