Mis à jour le 8 avril 2022.
EN RÉSUMÉ
« Je préfèrerais me taillader les veines plutôt que de faire un autre James Bond », avait affirmé Daniel Craig en 2015. Mais le temps passé, et il dit aujourd’hui : « J’avais le sentiment d’un travail inachevé, et j’avais une petite idée de la manière dont je voulais boucler la boucle. » Reportée d’un an et demi pour cause de restrictions sanitaires imputables à la pandémie, sa cinquième incarnation de 007 devait donc se présenter comme une apothéose. Par certains côtés, Mourir peut attendre remplit ce contrat haut la main, mais au prix de « spoilers » qu’il n’est pas question de révéler ici afin de préserver les surprises qui guettent les spectateurs prêts à découvrir le film en vidéo. Plus généralement, on dira qu’à nos yeux, le baromètre qualitatif le place en troisième position : soit après Casino Royale et Skyfall, mais devant Spectre et Quantum of Solace.

Sur la piste d’un agent russe véreux au service d’un terroriste qui prépare une arme bactériologique mortelle par simple contact tactile, Bond est aujourd’hui au cœur d’un spectacle constamment taillé à ses mesures : prologue explosif en Italie, jeu de cache-cache au fin fond d’une forêt norvégienne, fusillade démentielle sur un atoll du Pacifique, piège machiavélique… C’est solide, ponctuellement audacieux, mais aussi parfois très dialogué, volontiers intimiste, et on se demande parfois si la durée totale de 2h40 n’aurait pas mérité d’être ramenée à des proportions plus raisonnables. Reste que la mythologie 007 connaît ici quelques-uns des rebondissements les plus décisifs de son histoire.
DU CÔTÉ DES BONUS
Les possesseurs de platines adéquates découvriront sur la galette UHD une succession de modules efficaces consacrés aux scènes d’action, aux décors et aux codes visuels de la franchise, ainsi qu’un décryptage bien ficelé du prologue. Autant de suppléments reportés sur le disque Blu-ray, qui leur ajoute un retour franchement captivant (et sans langue de bois !) de 47 minutes autour des cinq Bond incarnés par Daniel Craig : accompagné des deux producteurs de Mourir peut attendre, il y évoque notamment le déferlement de haine jadis déversé sur les réseaux sociaux lorsque l’annonce de son embauche fut officialisée. Enfin, une édition Collector baptisée « Aston Martin » comporte une réplique exclusive de sa voiture emblématique.

AVIS TECHNIQUE
Le transfert ne passe pas inaperçu, tant au niveau du piqué optimal et de l’affolante colorimétrie que de l’intensité extrême, voire ponctuellement excessive, de la luminosité, laquelle affiche un équilibre moins agressif sur l’UHD Blu-ray. Prioritaire pour peu qu’on soit équipé, la VO Atmos ne lésine pas sur les effets aériens.
LE MOT DE LA FIN
Une parenthèse se referme avec brio. Il ne reste plus qu’à s’armer de patience pour découvrir ce que l’avenir réserve à l’espion qu’on n’a jamais cessé d’aimer.