En résumé
« C’était émouvant. Nous ne soupçonnions pas un instant qu’il avait un problème de santé. En retournant travailler, en faisant toutes ces heures, on se disait : ‘Tu trouves que c’est dur ? Imagine ce que traversait Chadwick.’ Il ne se plaignait jamais. Il s’accrochait et faisait son travail. » Un super héros devenu fantôme. C’est peu de dire que l’ombre de Chadwick Boseman, l’interprète de T’challa, décédé entre les deux Black Panther, a plané sur le tournage de Wakanda forever.

Comme tous les autres membres de l’équipe, Angela Bassett a fortement ressenti l’absence de l’acteur. Une mère ne devrait jamais perdre son fils. Il s’agissait d’être forte. Après tout, la comédienne se devait d’être à la mesure de son personnage, la reine du Wakanda : « C’est l’essence même de la femme noire. Notre résilience, notre patience, notre générosité, notre intellect. Un amalgame de toutes. »
Une performance récompensée par le Golden Globe du second rôle féminin et par une nomination aux prochains Oscars dans la même catégorie, avec la quasi-certitude de l’emporter. Une première pour un interprète d’un film Marvel, franchise pas vraiment réputée pour ses performances d’acteurs.

Hantée par la présence à jamais invisible de l’acteur qui conféra une noblesse inouïe à son premier volet (prologue sobre, logo Marvel muet entièrement revisité, impasse sur la scène clin d’œil post-générique en signe de respect), cette suite du carton planétaire de 2018 se hisse sans difficulté au niveau de son prédécesseur avec son propos pacifiste d’une brûlante actualité enjoignant les peuples à ne pas se laisser contaminer par le poison de la vengeance. Les morceaux de bravoure ne sont pas en reste, entre l’assaut spectaculaire d’un navire minier, une triple course-poursuite urbaine musclée et un méga combat final dans le ciel, sur la terre et sur la mer.
Du côté des bonus
Rien de particulièrement approfondi pour prolonger le film. Le commentaire audio du réalisateur, du coscénariste et de directrice de la photographie se contente souvent dans sa première partie de décrire se qui se passe à l’écran avant d’aborder des sujets plus techniques ou significatifs nettement plus substantiels, mais on peut s’étonner que la mémoire de Chadwick Boseman n’y soit qu’effleurée ; les principaux décors (le Triangle Nord, la marine wakandaise, la tribu des Jabari, le laboratoire de Shuri, le royaume aquatique de Talokan) ont droit à leur coup de projecteur ; le zoom sur l’héroïne demeurent très superficiel ; les quatre scènes inédites (dont une mission d’infiltration de l’indic/agent de la CIA) tiennent globalement la route ; et le bêtisier fourre-tout semble comme souvent complètement inapproprié.
Avis technique
Faute d’avoir reçu à temps la galette UHD HDR 10, on signalera un transfert Blu-ray supérieurement accompli avec ses noirs d’ébène, ses dorures étincelantes (bijoux et lances des guerrières wakandaises) et sa profondeur de champ redoutable, le tout soutenu par un piqué inattaquable jusque sur les scènes subaquatiques. En attendant l’Atmos, rien à redire sur les judicieux effets localisés à l’arrière, avec un léger surcroît légitime d’ampleur et d’authenticité pour la VO.
Le mot de la fin
Une suite digne de son modèle, et un rendu audiovisuel exemplaire pour un « simple » Blu-ray.