En résumé
« Sans le Covid et le confinement qui a suivi, sans cette période où tout s’est arrêté, où nous avons tous eu peur de mourir, où on ignorait ce que l’avenir nous réservait, je ne serais probablement pas revenu aux chevaux », dit Christian Duguay, réalisateur du film Tempête.

Il est vrai que, voilà pile dix ans, ce Canadien désormais adopté par la France avait offert avec Jappeloup un enthousiasmant fleuron du cinéma hippique. « Mais en lisant le livre de Christophe Donner« , poursuit-il, « j’y ai vu le ferment d’un récit de résilience qui m’a énormément touché, peuplé de personnages et de thématiques qui pouvaient emmener les spectateurs vers des émotions très fortes. » Mission accomplie.
À travers l’histoire d’une adolescente grièvement blessée durant son enfance par une pouliche qui tente de réaliser son rêve de devenir jockey, il réussit en premier lieu l’exploit non négligeable de ne jamais tomber dans la redite. Moins axé sur le lyrisme des compétitions (ce qui ne l’empêche pas d’aligner de fort spectaculaires séquences de courses, morceau de bravoure final sous la neige inclus), son nouveau film se présente surtout comme une fable idéalisée sur le courage, ponctuée tour à tour de scènes fortes, légèrement oniriques ou poignantes dont le mélange de réalisme, d’intensité intimiste et de virtuosité épique débouche sur une fable aussi divertissante que réconfortante.
Du côté des bonus
Davantage que le making-of de vingt-six minutes aux propos très standardisés, les amateurs de coulisses privilégieront le journal de tournage bien plus vivant où une jeune vedette des réseaux sociaux, invitée durant cinq jours sur le plateau, capte de bien beaux instantanés de fabrication.

Avis technique
Ultra lumineuses et définies, les images magnifient aussi bien les panoramas filmés par drones que la beauté des animaux, immobiles ou en plein effort. Quant au rendu acoustique, entre martèlement des cavalcades, orage particulièrement massif et musique parfois emportée, c’est ample, puissant, et toujours très bien spatialisé.
Le mot de la fin
Du cinéma hippique et épique à savourer au triple galop.